Facebook retarde la mise à jour de sa politique de confidentialité
En matière de politique de gestion des données personnelles, Facebook est loin de faire figure d’élève modèle.
Cependant, alors que la plupart des mises à jour de sa politique de confidentialité se faisaient en catimini par simple information de ses utilisateurs, le réseau social a décidé de retarder l’entrée en vigueur de la dernière en date, fixée au 22 mars.
Un document de neuf pages a été publié pour exposer les changements de sa Déclaration de droits et responsabilités, inchangée depuis avril 2011. Puis Facebook a invité ses utilisateurs à participer à une procédure de consultation sur la page Facebook Site Governance : “Dans le cadre de notre processus de gestion du site, vous avez une chance d’étudier ces mises à jour proposées et nous livrer vos commentaires afin de finaliser les modifications“. À contre courant des retombées espérées par la firme de Pao Alto, cette consultation aura rencontré un certain succès puisque près de 40 000 commentaires ont été apportés.
526 commentaires ont été publiés en anglais, 96 en français, 186 en espagnol et pas moins de 36 878 en allemand. Encore une fois, les Allemands s’avèrent être les principaux acteurs de la sensibilisation de l’opinion et des autorités publiques aux insuffisantes adaptations de Facebook aux normes européennes.
Tant et si bien que par une publication le 22 mars, le réseau social semble reculer d’un pas en annonçant que : “ La période de commentaires de notre suggestion de nouvelle Déclaration des droits et responsabilités est maintenant terminée. Nous vous remercions pour votre participation. Nous examinerons les commentaires dans les prochains jours et vous informerons des développements“. Serait-ce le signe d’une volonté accrue de prendre en compte les critiques apportés par ses utilisateurs et les gendarmes européens ? Quoi qu’il en soit, l’application de la mise à jour est retardée puisqu’au changement n’est apparu sur l’actuel version de la Déclaration.
Les autorités de protection des données de Hambourg et du Schleswig-Holstein (ULD) martèlent que cette nouvelle Déclaration des droits et des responsabilités instaure plus de devoirs à l’encontre des utilisateurs en limitant leurs droits. L’idée maitresse de leur combat est de lutter contre la volonté prédominante de Facebook à vouloir collecter un maximum de données sans que les utilisateurs ne puissent restreindre leur circulation. Les autorités allemandes enjoignent ainsi Facebook à offrir plus de droits à ses utilisateurs, notamment par le biais de nouvelles fonctionnalités capables d’affiner le contrôle des données personnelles.
Dans un communiqué de presse publié sur son site, l’ULD à la tête de laquelle se trouve Thilo Weichert représenté ci-dessus, déclare avec fermeté que “l’utilisation des données qui est faite par Facebook n’est pas encore compatible avec les directives européennes et le droit allemand de protection des données. Un consentement explicite de l’utilisateur ne suffit pas à fournir une explication claire du traitement qui est fait de ses données ni à justifier l’absence de possibilités d’interdiction de l’utilisation de leurs données à des fins publicitaires. Au lieu de cela, Facebook brandit des règles très maladroitement formulées, ce qui apporte plus d’obscurité dans la jungle du traitement automatisé de données collectées par le réseau social. À présent, au lieu d’améliorer l’information et le choix offert aux utilisateurs, ces derniers continueront à être menés par le bout du nez“.
Pour cerner les enjeux de cette mise à jour décriée par les autorités allemandes nous vous invitons à à prendre connaissances de ses lignes directrices exposées en français et à consulter la page d’information Facebook qui reprend l’intégralité de ces futurs changements, aujourd’hui suspendus.