Beauty of data : L’expo pre-geek à Londres
La British Library de Londres propose une exoposition sur l'évolution des graphismes et statistiques à travers l'histoire.
On dit souvent que “L’image parle d’elle-même”. Mais face aux statistiques, ça se complique… Et c’est sur ce délicat travail de graphisme que la British Library s’est penchée. L’équivalent britannique de la BNF présente ‘’Beauty of Data’’, en français : “La beauté des statistiques”.
Une rétrospective sur le data, qui nous explique comment le graphisme s’est articulé autour des chiffres depuis trois siècles. Avec une pointe d’humour british, l’exposition retrace cette science pre-geek à travers trois catégories : l’anthropologie, la santé et la géologie.
Camembert, mapemonde et arbre généalogique
Tout commence en 1617, avec “la chaîne de la vie”. C’est le titre du premier ouvrage, signé Robert Fludd qui classe les êtres vivants selon leur importance. Dieu est en première position; l’être humain n’arrive qu’en deuxième. Fludd pose la première pierre du data: le graphique en camembert. Puis, à la fin du siècle, les courants marins agitent les cartes et les esprits des géologues, comme Eberhard Werner Happel. Sa gravure se révèle truffée d’erreurs 200 ans plus tard, mais témoigne d’une époque passionnée pour les explorations. Le format de sa mapemonde devient une référence pour les géologues.
Des cercles aux cartes, on passe ensuite aux arbres, avec le style “généalogique” de Darwin au XVIIIe siècle. Tout comme Fludd, Enrst Haeckel répertorie les êtres vivants, mais cette fois-ci, l’homme se hisse au sommet de la liste.
Epidémies et art pop
Un siècle plus tard, c’est la santé de l’être humain qui inquiète les chercheurs. De nombreuses maladies déciment l’Europe. Pour tenter de les éradiquer, ils mettent en place des expériences fantaisistes. Pour la première fois, les graphiques prennent des couleurs, grâce aux progrès de l’imprimerie. Finalement, c’est la première guerre mondiale qui se révèle être l’épidémie la plus meurtrière, quelques années plus tard.
Dernier volet de l’exposition, le XXe siècle, et la révolution de l’informatique. Le graphisme s’y uniformise, avec des perfomances 3D et des expériences interactives. De plus en plus esthétiques, on imagine très bien ces oeuvres trôner dans notre salon. Pièce maîtresse de l’exposition, l’étude de Martin Krzywinski compare la ressemblance des génomes humains avec ceux des animaux. Si le sujet ne diffère pas du premier ‘data’ de 1617, la forme, elle, a radicalement changé. Format carré, couleurs néons : l’art pop a influencé les stats, et a democratisé la science. A voir à la British Library jusqu’au 26 mai.
Beauty of data à la British Library, gare de Saint Pancras à Londres. Gratuit jusqu’au 26 mai.