Exoplanète « citron » : quand l’univers surprend les chercheurs

Image d'illustration. PSR J2322-2650bNASA / PR-ADN
Grâce au télescope spatial Webb de la NASA, des astronomes ont récemment découvert une exoplanète intrigante, dont la forme inhabituelle évoque celle d’un citron. Cette observation alimente les recherches sur la diversité des mondes extrasolaires.
Tl;dr
- Le télescope James Webb a permis de découvrir PSR J2322-2650b, une exoplanète en orbite autour d’un pulsar.
- Sa forme ovale et son atmosphère riche en carbone moléculaire surprennent les scientifiques.
- Les mécanismes de formation connus ne permettent pas d’expliquer cette composition atypique.
Une exoplanète qui intrigue les scientifiques
Il arrive que l’univers nous réserve des surprises que même les chercheurs aguerris n’avaient pas anticipées. Dernièrement, c’est le puissant télescope spatial James Webb de la NASA qui a permis une telle découverte, plongeant une équipe internationale dans la perplexité. Au sein du laboratoire Carnegie Earth and Planets de Washington, la réaction de Peter Gao, co-auteur de l’étude, résume l’étonnement général : « C’est quoi ce truc ? C’est extrêmement différent de ce à quoi nous nous attendions. »
L’exotisme d’un système « veuve noire »
Mais qu’a-t-on déniché au juste ? Il s’agit de PSR J2322-2650b, une exoplanète en orbite autour d’une étoile atypique : un pulsar. Ce dernier n’est autre qu’une étoile morte, extrêmement dense, émettant un intense rayonnement électromagnétique. Le couple formé par cette planète et son astre appartient à la catégorie dite des systèmes « black widow ». Ces configurations voient un pulsar tourner à grande vitesse, accompagné d’un corps céleste plus modeste.
Si ce type d’association n’a rien de révolutionnaire pour les astrophysiciens, celui-ci sort tout de même du lot. Pourquoi ? Principalement parce que sa genèse demeure une énigme insoluble.
Un profil atmosphérique jamais observé
Au fil des analyses, un détail surprenant est apparu : sous l’effet du champ gravitationnel intense du pulsar, la planète s’étire et prend une forme ovale rappelant celle d’un citron. Pourtant, c’est davantage son atmosphère qui déroute : là où on s’attendrait à détecter des composés comme l’eau ou le méthane, c’est essentiellement l’hélium et surtout le carbone moléculaire qui prédominent.
Selon Michael Zhang, principal chercheur à l’Université de Chicago, a déclaré : « Au lieu de trouver les molécules normales que l’on s’attend à voir sur une exoplanète — comme l’eau, le méthane et le dioxyde de carbone — nous avons observé du carbone moléculaire ». Difficile alors pour les spécialistes d’imaginer un scénario crédible expliquant cette composition aussi atypique.
L’origine : toujours incertaine
Face à tant de particularités — forme distordue et abondance en carbone — toutes les hypothèses habituelles sur la formation planétaire semblent prises en défaut. Michael Zhang admet : « Il est très difficile d’imaginer comment on obtient cette composition extrêmement riche en carbone. Cela semble écarter tous les mécanismes de formation connus. »
Pour l’heure, il faudra se contenter de qualifier PSR J2322-2650b d’énième secret laissé par l’univers — peut-être le plus fascinant récemment révélé grâce au regard acéré du Télescope James Webb.