Coven of the Chicken Foot signe le retour de Bruce Straley dans le jeu vidéo

Wildflower Interactive place l’humain et l’originalité au cœur de son premier titre, Coven of the Chicken Foot.

Une sorcière aux pieds de poulet

Loin des archétypes habituels, Coven of the Chicken Foot propulse sur le devant de la scène une figure rare dans l’univers vidéoludique : une femme âgée. Sous ses airs de conte illustré, ce jeu offre un univers aussi luxuriant qu’envoûtant. On y suit Gertie, une sorcière singulière dotée… de pieds de poulet. Sa quête ? Gagner sa place parmi les membres du coven local en tenant tête à des héros imbus d’eux-mêmes.

Mais ici, point d’épée ni d’esquive spectaculaire. C’est l’ingéniosité et la coopération avec son étrange compagnon — dont le comportement évolue selon votre façon de jouer — qui permettent à Gertie de progresser au fil des énigmes et des plateformes. Un parti-pris audacieux qui confère à ce jeu solo une identité forte.

Un studio forgé par l’expérience et le désir de renouveau

Derrière cette œuvre se cache un nom bien connu du secteur : Bruce Straley. Après avoir marqué l’histoire chez Naughty Dog avec The Last of Us et Uncharted 4, il avait besoin de vivre quelque chose de nouveau : « En 2017, j’ai quitté l’industrie vidéoludique sans savoir si je voulais encore créer des jeux. Mais plus j’en étais éloigné, plus l’appel du médium se faisait pressant. Une idée persistait… alors j’ai réuni quelques amis pour prototyper… »

Cette envie irrésistible a mené à la fondation de Wildflower Interactive, dont la philosophie tranche nettement avec les méthodes traditionnelles du secteur AAA.

L’humain au centre : nouvelle voie pour le développement indépendant ?

Aujourd’hui composée de 16 salariés venus d’horizons variés — grands studios comme petites équipes — la structure s’affiche résolument attachée à certains principes. Sur leur site, on peut lire :

• Créativité assumée : « Nous créons des jeux modestes mais chargés d’originalité et stylisés ».
• Cohésion humaine : « Nous construisons une petite équipe ouverte où chacun peut grandir professionnellement… sans sacrifier sa vie privée. »
• Démarche collaborative : L’itération n’est pas qu’une méthode mais un état d’esprit partagé.

Dans un contexte où les cadences infernales et la pression financière sont souvent dénoncées dans les grands studios, difficile de ne pas voir ici une volonté explicite de rompre avec cet héritage pesant — même si la référence reste discrète. Finalement, ce premier titre apparaît déjà comme un manifeste : celui d’une création vidéoludique qui ose placer l’humain, sous toutes ses formes, au centre du jeu.