Comment Brad Pitt a failli compromettre ce drame méconnu avec Rachel Weisz

Peu de cinéphiles savent que Brad Pitt a failli compromettre la production d’un drame méconnu porté par Rachel Weisz. Retour sur les circonstances qui ont failli bouleverser le destin de ce film sous-estimé du cinéma contemporain.

Un pari audacieux pour Darren Aronofsky

Avec The Fountain, Darren Aronofsky s’est aventuré sur un terrain risqué, bien loin de ses premiers succès indépendants. Déjà reconnu pour π, son thriller mathématique halluciné sorti en 1998, puis pour l’implacable Requiem for a Dream, le réalisateur avait réussi à s’imposer comme une figure majeure du cinéma d’auteur américain. Pourtant, c’est avec ce projet mystique et ambitieux, élaboré dès la fin des années 1990, qu’il va connaître sa première grande désillusion.

L’abandon inattendu de Brad Pitt

Tout semblait pourtant bien engagé lorsque Brad Pitt, alors au sommet de sa carrière, donne son accord pour incarner les trois versions du personnage principal dans cette fresque amoureuse à travers les siècles. Inspiré par des films cultes comme Aguirre, la colère de Dieu ou La Montagne sacrée, Darren Aronofsky affine alors son scénario et lance la construction des décors. Mais à quelques semaines du début du tournage – et après plusieurs demandes de modifications non satisfaites sur le script – Brad Pitt décide brusquement de quitter l’aventure pour tourner Troy. Ce départ inattendu provoque une onde de choc : déjà 18 millions de dollars ont été engagés, laissant la production en suspens.

Une renaissance difficile avec Hugh Jackman

Ce revers aurait pu enterrer définitivement le projet. Pourtant, si l’on en croit le cinéaste, c’est justement grâce à l’implication initiale de Brad Pitt, qui avait attiré d’importants financements, que l’infrastructure put être préservée. Après une phase d’abandon puis de retour progressif vers son scénario fétiche (« C’était encore dans mon sang », confiait-il lors de la Mostra de Venise), Darren Aronofsky parvient finalement à relancer The Fountain avec Hugh Jackman, accompagné de Rachel Weisz. Le budget est alors divisé par deux – passant d’une enveloppe initiale estimée à 70 millions à seulement 35 millions –, contraignant le réalisateur à réviser à la baisse ses ambitions visuelles.

Réception mitigée et postérité trouble

À sa sortie en 2006 sous bannière Warner Bros. Pictures, le film déroute autant qu’il fascine : récit éclaté sur trois époques porté par une esthétique psychédélique audacieuse, il peine à trouver son public et ne récolte que 16,5 millions au box-office mondial. Les critiques se divisent face à cette œuvre jugée parfois trop abstraite ou ambitieuse. Reste que si The Fountainn’a pas rencontré le succès escompté, il incarne malgré tout un exemple rare d’audace artistique au sein du cinéma hollywoodien contemporain.

Pour saisir toute la singularité du parcours du film, retenons ces faits marquants :

• Darren Aronofsky, figure clé du cinéma indépendant américain.
• L’abandon in extremis de Brad Pitt, pivot décisif du projet.
• Bilan commercial très décevant malgré un casting prestigieux.

En somme, entre ambition visionnaire et chausse-trappes hollywoodiennes, The Fountain restera comme une expérience limite qui a failli ne jamais voir le jour…