Bouygues, SFR, Free : on vous explique tout !
Pourquoi Free rachète-t-il le réseau de Bouygues ? Qui rachètera SFR ?
Ce weekend a été signé l’accord secret le plus incroyable depuis l’aube de l’humanité. Ou presque… En tout cas, vous avez sûrement beaucoup lu et entendu à propos de cette entente inattendue entre les deux opérateurs Bouygues et Free. Que s’est-il passé ? Pourquoi cet accord ? On vous explique.
Comme vous le savez sans doute, SFR est à vendre. Sa maison mère, Vivendi, veut s’en débarrasser car l’opérateur n’est pas rentable pour le groupe de média français. Sur les rangs pour racheter SFR, on trouve Bouygues et Numéricable. Numéricable est principalement acteur de l’internet fixe, avec une partie mobile plus récente, ce rachat permettrait de créer une complémentarité entre ces deux activités et de conserveur plus d’emplois au sein du groupe.
Bouygues est en revanche un opérateur téléphonique de la première heure avec un réseau très développé. Et dans la bataille qui l’oppose à Numéricable, Bouygues a un gros désavantage : racheter SFR pourrait mettre Bouygues en position d’abus de position dominante, ce qui risque de ne pas être accepté par l’autorité de la concurrence. De plus, une fusion de Bouygues et SFR occasionnerait des emplois en double, donc mènerait inévitablement à des licenciements.
Bouygues a donc signé un accord secret avec l’un de ses concurrents : Free. L’accord indique que Bouygues vendrait l’intégralité de son réseau d’antenne et des bandes de fréquence à Free pour 1,8 milliard d’euros. Free pêche encore par la couverture de son réseau, et paye d’ailleurs environ 750 millions d’euros par an à Orange pour utiliser ses antennes. Avec cette vente, Bouygues céderait l’ensemble de son réseau à Free, qui récupérerait ainsi des antennes 4G. De son coté, le réseau de SFR deviendrait le réseau de Bouygues. Cet accord qui interviendrait si Bouygues est choisi devrait donc peser dans le choix que va effectuer Vivendi.
À ce jour, c’est Numericable qui est favori auprès de Vivendi, du gouvernement et de l’autorité de la concurrence. Mais cet accord pourrait refaire pencher la balance vers le camp de Bouygues pour qui cette opération est un vrai coup de poker. À suivre.