Apple : une app permettant d’organiser des manifestations à Hong Kong retirée de l’App Store
La société américaine qui se bat pour la liberté et la protection de la vie privée si l'on veut bien en croire son marketing a préféré protéger ses intérêts financiers.
Les manifestations qui agitent la ville-état de Hong Kong depuis cinq mois maintenant malgré des confrontations quotidiennes avec les forces de l’ordre et une certaine répression peuvent se poursuivre grâce à des outils permettant aux manifestants de s’organiser, se rassembler et de disséminer. Ce dernier point est un argument utilisé par Apple pour justifier la suppression de l’App Store de l’application HKmap Live. Les développeurs de leur côté estiment être dans leur bon droit, étendant une particularité du droit local des forces de police aux citoyens. Si un site web existe également pour HKmap Live, l’application avait d’ores et déjà été adoptée par les manifestants. La présence d’Apple en Chine pourrait commencer à faire débat, notamment car Google, un autre géant, avait fait ses valises en 2010 en réponse aux attaques informatiques contre elle et d’autres entreprises américaines. Même si Google n’a plus pour slogan « Don’t be evil » depuis 2015, la firme n’a pas tenté de conquérir le juteux marché du moteur de recherche en République populaire de Chine depuis avec des résultats censurés.
Une loi particulière
Selon Apple, l’application « contient du contenu – ou facilite, permet et encourage une activité – qui n’est pas légale… spécifiquement, elle permettait aux utilisateurs d’éviter les forces de l’ordre » expliquent les développeurs sur Twitter. Ceux-ci rétorquent qu’une loi oblige les policiers à signaler d’un drapeau bleu un endroit où ils comptent déclarer qu’un rassemblement illégitime a lieu — afin de donner le temps aux citoyens de s’en écarter avant un passage à l’action — et qu’ils ne font qu’étendre cette information aux citoyens via l’application.
Une simple application de cartographie
De plus, l’application ne permet selon ses développeurs que de noter des informations sur une carte, ce que des centaines d’autres applications permettent déjà. Selon la même logique, relèvent-ils, une application de navigation telle que Waze devrait également être exclue de l’App Store. Apple qui s’est toujours targué d’être une entreprise qui utilise la technologie afin de faire une différence dans le monde, résistant aux demandes des autorités américaines dans certains cas, n’a selon The Register pas donné une explication suffisante et satisfaisante, en choisissant de retirer l’application de l’App Store sans chercher à discuter avec ses développeurs. Certains d’entre eux restent optimistes cependant, estimant que l’erreur est avant tout bureaucratique et sans volonté de censure.