Annulation de Saw 11 : les raisons et la cession des droits à Blumhouse décryptées

Image d'illustration. SawLions Gate Films / PR-ADN
La production du onzième opus de la saga Saw a été interrompue, marquant un tournant pour la franchise horrifique. Les droits de la série ont été cédés à Blumhouse, acteur majeur du cinéma d’horreur contemporain.
Tl;dr
- Un conflit créatif stoppe « Saw XI ».
- Blumhouse acquiert la franchise « Saw ».
- L’avenir de « Saw » au cinéma reste incertain.
Un succès sanglant devenu saga culte
Lorsque le premier opus de « Saw » sort en salles à l’automne 2004, réalisé par James Wan, nul n’imagine que ce film d’horreur au budget minuscule (à peine un million de dollars) va engendrer une machine à cash : plus de 104 millions de recettes mondiales. Rapidement, la série s’impose comme un rendez-vous annuel pour les amateurs du genre, chaque nouvel épisode paraissant pour Halloween et repoussant toujours plus loin les limites du macabre. Ce rythme effréné se poursuivra jusqu’en 2010, avec sept volets successifs, dont le coûteux (et dernier, croit-on alors) « Saw 3D ».
Une renaissance contrariée malgré le succès
Après une pause, le filon connaît un sursaut : « Jigsaw » (2017), puis « Spiral » (2021) et enfin « Saw X » en 2023 entretiennent la flamme, preuve que la franchise n’a rien perdu de son attrait. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec des budgets toujours modestes — 13 millions pour « Saw X », qui en rapportera dix fois plus — l’engouement du public reste intact. Cette performance fait de « Saw » l’une des franchises les plus rentables du cinéma d’horreur depuis les années 1980.
Quand les désaccords sabordent la suite
Pourtant, tout s’effondre brusquement autour du très attendu « Saw XI ». Un script est prêt, un réalisateur (Kevin Greutert) engagé et le casting réuni ; même le retour de l’inoubliable Tobin Bell, alias Jigsaw, semblait acquis. Mais derrière cette façade bien huilée se cache une réalité bien moins reluisante : les deux producteurs historiques, Oren Koules et Mark Burg, s’opposent sur la direction artistique à prendre. Incapables de s’entendre sur l’exécution du projet, ils préfèrent jeter l’éponge après plus de vingt ans passés à façonner la saga.
Dans ses propos recueillis par Fangoria Magazine, Oren Koules confie : « Mon partenaire et moi ne pouvions pas nous mettre d’accord sur ‘Saw XI’. C’était le bon moment. Nous avons aussi vendu toute la bibliothèque… En quelque sorte, je suis triste, mais aussi libéré. Pendant 21 ans, je n’ai fait que ça… J’ai envie de raconter d’autres histoires. » Une lassitude qui explique aussi la vente des droits.
L’avenir entre les mains de Blumhouse
Cette rupture a ouvert une nouvelle page : désormais, c’est le studio Blumhouse, incontournable dans l’horreur moderne, qui détient les droits de la franchise. Mais aucun nouveau projet n’est officiellement lancé à ce jour. Malgré son univers tentaculaire — comprenant jeux vidéo ou attractions comme «Saw – The Ride» en Angleterre — l’avenir cinématographique de « Saw » reste aujourd’hui suspendu aux choix stratégiques et créatifs du nouveau propriétaire.
La saga du tueur au puzzle semble avoir trouvé sa limite… pour l’instant ?