Affaire Bluetouff : condamnation confirmée par la Cour de cassation
Le blogueur Bluetouff vient de voir sa condamnation confirmée par la Cour de cassation. Il devra payer 3000 euros d’amende pour avoir téléchargé des documents trouvés sur le moteur de recherche de Google.
Désormais, il vous faudra faire très attention à ce que vous téléchargerez en passant par le moteur de recherche de Google. Le blogueur expert en sécurité informatique Olivier Laurelli, alias Bluetouff, vient effet de voir sa peine de 3000 euros d’amende confirmée par la Cour de la cassation. Son tord, avoir téléchargé des documents accessibles via Google sans aucune manœuvre de piratage. Rappel des faits.
Il découvre des données sensibles en passant par Google
Tout commence en 2012 lorsque Bluetouff tombe sur des documents scientifiques sensibles de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Des documents indexés dans le moteur de recherche à cause d’une mauvaise configuration du serveur de l’Anses qui rend les documents disponibles sans authentification.
Le blogueur télécharge alors les 8 Go de données disponibles et en publie une infime partie sur le site Reflets.info. Un article sur les nanoparticules mettra la puce à l’oreille de l’Anses qui décide alors d’alerter la police. La DCRI retrouve Bluetouffe, saisit son matériel informatique et le place 30 heures en garde à vue. En avril 2013, un premier procès ne condamne pas le blogueur jugeant que ce dernier n’a pas commis de piratage. L’Anses ne fait pas appel, mais le procureur de la République ne l’entend pas de cette oreille et fait condamner Bluetouffe en appel à 3000 euros d’amende pour « maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données » et « vol de documents ». Une condamnation qui vient donc d’être confirmée par la Cour de cassation.
La magistrate ne connaît pas Google ni le mot « login »
Olivier Iteanu, avocat de Bluetouff, se dit de son côté scandalisé par cette décision de justice « J’ai l’impression qu’ils n’ont pas du tout traité le dossier”, déplore aujourd’hui Olivier Laurelli. “Ils ont simplement confirmé le jugement, avec des interprétations techniques hallucinantes. C’est absurde, il n’y a pas de victime, pas de plaignant. » déclarait-il à l’issue du procès.
Une journaliste de Mediapart présente sur place rend compte d’un fait qui pourrait être risible s’il ne portait pas autant à conséquence. La magistrate, peu au fait du monde de l’informatique, ne semblait pas connaître Google qu’elle prononçait « Gogleuh » ni le mot login qui se transformait en « lojain ».