4G : SFR et Orange dénoncent un favoritisme de l’ARCEP en faveur de Bouygues Telecom
Les concurrents de Bouygues estiment que l'ARCEP lui donne un avantage en acceptant le déploiement de la 4G dans la bande 1800 MHz.
Hier, l’ARCEP a officiellement autorisé Bouygues Telecom à déployer la 4G LTE dans la bande 1800 MHz dès le 1er octobre 2013, bande actuellement utilisée par le réseau 2G. La firme, qui en avait fait la demande en juillet dernier, pourra alors aller plus vite que la concurrence dans la mise en place de la technologie sur le territoire.
Une situation qui, sans surprise, ne plait pas à Orange et SFR. Bien que l’ARCEP précise que les autres opérateurs peuvent faire la même demande à tout moment et que Bouygues subira des charges supplémentaires (60 millions d’euros par an au lieu de 13), Orange estime que c’est « un nouveau choc en conférant à un acteur un avantage de fait non reproductible par ses concurrents. Si cette décision semble purement technique, elle déstabilise en réalité le jeu normal d’une concurrence par les mérites, en permettant à un seul acteur du marché de prendre un chemin de traverse dans la course au déploiement des services 4G ». De son côté SFR dénonce « une rupture de l’égalité entre opérateurs si cette décision venait à être mise en œuvre » et une « modification substantielle du cadre concurrentiel et économique »
Le président de l’ARCEP, Jean-Ludovic Silicani, concède un « avantage momentané. Il (ndlr : Bouygues Telecom) aura l’avantage d’aller peut être plus vite que les autres pendant six mois » mais que « pour nous opposer à cette demande, nous devions prouver soit qu’une telle décision allait soit handicaper de manière extrêmement grave l’emploi et les investissements, soit désorganiser complètement le marché. Nous n’avons pu identifier ces deux motifs ».
Toujours est-il que ce vendredi, le cours de la bourse pour Bouygues Telecom grimpait de 3,45% alors que toute la concurrence descendait : 0,63% pour Orange, 0,67% pour Iliad (Free) et 3,84% pour Vivendi (SFR).