Windows 10 : 2 semaines au quotidien avec le dernier-né de Microsoft
Après 2 semaines d'utilisation intensive de Windows 10, il est l'heure d'évaluer le dernier système d'exploitation de Microsoft.
Le 29 juillet dernier sortait Windows 10. Une quinzaine de jours sont désormais passés, des millions d’utilisateurs ont migré et une première mise à jour a même été publiée par Microsoft. Au bout de deux semaines d’utilisation, nous sommes en mesure de réaliser un état des lieux complet de Windows 10 qui pourra permettre à ceux qui n’ont pas encore sauté le pas de se décider.
Un point important avant de se lancer : Windows 10 n’a ici été testé que sur desktop depuis une installation de Windows 8.1 faute de posséder une tablette Surface. Pour en savoir plus sur les fonctionnalités liées au tactile ou encore le mode Continuum, il faudra donc repasser. Même chose pour les éléments liés à la sécurité (Hello) puisque la rédaction ne possède pas de lecteur d’empreintes digitales ou de caméra compatible pour tester ces nouveautés.
Une installation (presque) sans problème
À en juger par les retours des utilisateurs, l’installation de Windows 10 s’est majoritairement bien passée pour la plupart d’entre eux. Évidemment, informatique oblige, la transition n’est pas fiable à 100% et certains ont rencontré des problèmes parfois très gênants les obligeant à tout réinstaller. À titre absolument personnel, aucun problème n’a été à relever sur un PC portable équipé d’une carte ATI tandis que l’installation sur mon PC principal doté d’une carte Nvidia a été très légèrement plus compliquée. Outre le fait de devoir passer par l’astuce de l’outil de mise à niveau de Microsoft pour lancer l’installation à cause de bugs dans Windows Update, une fois Windows 10 installé les pilotes de ma carte graphique ont décidé de faire grève. Ainsi, l’absence d’affichage sur mon second écran et un plantage systématique du logiciel GeForce Experience m’ont obligé à retélécharger et installer les drivers afin que tout rentre dans l’ordre. Un petit contretemps de quelques minutes un peu pénible, mais au final pas bien dramatique. Depuis, tout roule à la quasi-perfection et les menus bugs que je rencontrais sous Windows 8.1 sont d’ailleurs toujours là (comme Steam qui microfreeze de manière aléatoire).
Si vous n’avez pas encore installé Windows 10, vous verrez que les différentes étapes ne changent pas beaucoup si ce n’est qu’il n’est pas obligatoire d’entrer une clé produit immédiatement. En revanche, pensez bien à cliquer sur “Paramètres de personnalisation” avant de finaliser l’installation afin d’éventuellement désactiver les options les plus intrusives (envois de statistiques, géolocalisation…etc.). Bien évidemment, ces dernières peuvent être désactivées par la suite dans le panneau de configuration.
Comme une vieille paire de chaussons… mais neuve
Dès la première seconde sur le bureau de Windows 10, un bug d’affichage dans le coin inférieur gauche m’a directement fait comprendre que le logiciel Start8 qui me permettait de retrouver un menu démarrer sur Windows 8.1 n’était pas nécessaire ici. Une fois ce dernier désinstallé, le nouveau menu démarrer s’est alors révélé et j’étais véritablement paré pour utiliser Windows 10. En dehors de Start8 et du souci de pilote graphique cité plus haut, absolument aucun problème n’a été relevé dans les premiers jours concernant mes applications installées sur Windows 8.1. Fichiers et logiciels étaient tous là et parfaitement fonctionnels. Même le Pense-bête de Windows 8 que je pensais voir disparaître à la mise à jour était encore présent. Mes préférences (raccourcis, fonds d’écran, données enregistrées…etc.) n’avaient également pas changé et seule la nouvelle interface m’indiquait que j’avais changé d’OS.
En deux semaines, je n’ai eu que deux problèmes qui je l’espère seront corrigés par une mise à jour. Premièrement, il est arrivé 2 fois que lors d’une recherche dans le menu démarrer, celui-ci mouline à l’infini et n’affiche rien. J’ai alors dû passer par l’explorateur pour lancer à la main l’application que je recherchais. L’autre problème est lié au jeu World of Warcraft. Au bout de quelques heures de jeu j’ai subi deux écrans bleus (BSOD). Il semblerait que ce problème touche d’autres utilisateurs et soit bien lié à l’OS et non au MMORPG. En dehors de cela, tous mes jeux et applications tournent sans problème et l’arrivée de jeux compatibles DirectX 12 devrait sauf mauvaise surprise faire le bonheur des gamers avec de réels gains de performances.
Windows 10 : une interface réussie
L’interface de Windows 10 est l’un des véritables points forts de l’OS. Sobre et suffisamment personnalisable tant au niveau des fonctionnalités que de l’apparence (comme les couleurs qui s’adaptent en fonction du fond d’écran par exemple), l’interface mêle avec une réelle harmonie le neuf avec l’ancien. C’est par exemple le cas de l’explorateur de fichiers qui reprend les grandes lignes habituelles, mais adopte de nouvelles icônes et se dote d’un encart “Accès rapide” affichant les dossiers et fichiers récemment et/ou souvent lancés. Même chose pour le menu démarrer dont il sera davantage question plus bas et qui mêle à la fois de vieux éléments connus à des nouveautés et aux tuiles issues de Windows 8.
Ensuite, Microsoft propose un tout nouveau menu pour les paramètres. Plus simple à utiliser, il profite d’ailleurs comme la plupart des nouvelles applications de Windows 10 d’un encart à gauche pour les sous-menus, notamment pensé pour le tactile. Mais, pour ne pas perdre les utilisateurs ou bien par manque de temps, celui-ci cohabite avec l’ancien panneau de configuration qu’il est possible de retrouver en cliquant sur certaines entrées. Impossible de lister toutes les nouveautés présentes dans ce menu paramètres, mais on notera notamment des entrées fortement inspirées de Windows Phone 8, qui permettent de consulter et de gérer l’espace de stockage ou encore la consommation de data.
Relevons aussi en passant quelques changements esthétiques au niveau de l’affichage dans la barre des tâches (volume, calendrier…) et l’amélioration du mode Snap qui permet maintenant d’épingler une application dans un coin de l’écran.
De vraies bonnes nouveautés
Un menu démarrer performant
Commençons par nous attarder sur ce fameux nouveau menu démarrer. Outre afficher la liste des applications ou des entrées connues depuis plusieurs versions de Windows comme les paramètres ou l’extinction de la machine, ce menu version 2015 a beaucoup à proposer et s’avère personnalisable (taille, affichage en plein écran, ajout de raccourcis…etc.). Il peut notamment afficher les applications récemment/les plus utilisées, mais propose surtout dans sa partie droite une “mini interface Modern UI”. L’utilisateur peut y organiser des tuiles dynamiques d’applications (emplacement, taille, groupes…etc.) et ainsi accéder d’un coup d’œil à ce qu’il veut. Il ne manque au final que quelques options supplémentaires et des tuiles réellement interactives pour que ce menu démarrer touche du doigt la perfection. Notons en passant qu’un clic droit sur ce dernier permet d’accéder à de nombreuses fonctionnalités comme auparavant.
Cortana sur la bonne voie
À titre absolument personnel, je n’aurais pas misé un centime sur Cortana. Non pas que je ne croyais pas en Microsoft, mais tout simplement car je n’ai pas l’utilité d’un assistant et que parler à une machine ne me branche pas. Mais ça, c’était avant Windows 10. Disponible à côté du menu démarrer (sous la forme d’une barre de recherche ou d’une icône), Cortana permet d’effectuer des recherches à l’écrit ou en vocal. Lors d’une recherche à l’écrit, après avoir appuyé sur la touche Windows (la recherche est donc assurée par Cortana et non le menu démarrer), le menu affiche un mélange performant de résultats locaux (qui ont la priorité, notamment si une application porte ce nom) et en ligne alimentés par Bing (impossible à changer, dommage). À l’oral, Cortana reconnait assez bien le langage naturel et peut servir à effectuer une recherche, afficher la météo ou l’actualité, planifier un rappel (vraiment pratique) ou encore lancer une application. Notons cependant qu’une commande comme “appeler Jean-Michel sur Skype” ne fonctionne que depuis un téléphone ou encore que la recherche dans les emails ne fonctionne pas encore. L’assistant peut enfin être personnalisé avec ses centres d’intérêt et différents réglages pour s’adapter à son utilisation.
Bureaux virtuels et centre de notifications corrects
Dernier nouveau bouton présent sur la barre des tâches à droite du menu démarrer et de Cortana : l’affichage des tâches. Ce dernier permet tout d’abord d’afficher en plein écran les applications en cours de lancement à la manière d’un alt-tab amélioré. Mais surtout, il permet d’accéder aux bureaux virtuels tant réclamés depuis des années. Un bouton “+” permet de créer un nouveau bureau et d’y glisser aisément des applications pour séparer ses activités. La solution de Microsoft fait parfaitement son job, contrairement au centre de notifications accessible via un raccourci dans la zone de notifications en bas à droite.
Inspiré de celui présent sur Windows Phone 8.1, le centre de notifications de Windows 10 est un bon début, mais s’avère encore loin d’être parfait. La faute avant tout au manque d’applications compatibles puisqu’en dehors d’afficher des emails, des notifications de l’appli Xbox ou des alertes Windows il n’y aura pas grand-chose à voir. En revanche, les nombreux raccourcis en bas (Bluetooth, OneNote, VPN, mode ne pas déranger, mode tablette, localisation, paramètres…etc.) s’avèrent bien pratiques. L’utilisateur peut choisir les raccourcis affichés, mais aussi le comportement des notifications pour chaque application (son, bannière…etc.). Bref, un bon début qui demandera encore quelques améliorations.
Encore quelques points à améliorer
Outre ce centre de notifications qui mériterait d’accueillir plus d’applications pour gagner en intérêt, d’autres points un peu décevants sont à relever. Cela commence par OneDrive. Toujours intégré nativement à l’OS, celui-ci perd malheureusement à la migration. Exit notamment la possibilité de visualiser un fichier directement depuis le cloud sans l’avoir au préalable téléchargé sur sa machine. De même, impossible de mettre en pause l’upload d’un fichier (lequel ici, paralyse complètement la connexion pourtant fibrée même en download) sauf en quittant l’application. Vraiment dommage et assez difficile à comprendre.
Des applications mi-figue mi-crosoft
L’autre point mitigé concerne les applications natives de Windows 10. Si certaines des applications universelles de Microsoft sont plutôt réussies et peuvent s’afficher en fenêtré (Météo, Calendrier, Actualité, Alarmes et horloges…etc.) d’autres sont tout juste moyennes. C’est notamment le cas de Courrier, de Groove Music, de Films et séries TV ou encore de Photos qui manquent soit cruellement de possibilités ou ne sont pas toujours clairs à l’utilisation. Bref, dans les domaines des emails, de la vidéo, de la musique ou encore de l’image la grande majorité des utilisateurs resteront probablement sur leurs applications tierces habituelles comme VLC pour ne citer que lui.
Microsoft n’arrive pas non plus à particulièrement convaincre au niveau de son Store, toujours à la peine malgré de multiples mises à jour. Relevons à l’inverse l’application Cartes plutôt sympathique et performante qui pourrait réduire un peu l’utilisation d’un certain Google Maps. Enfin, l’application Xbox n’est réellement utile que si vous possédez une Xbox One (pour y interagir avec ses amis ou diffuser votre console sur votre écran de PC notamment). Les autres pourront en revanche s’en servir de DVR directement dans les jeux en appuyant sur Windows + G. L’appli permet en effet d’enregistrer directement du gameplay et des screenshots à la manière de Fraps.
Impossible pour terminer de ne pas évoquer le nouveau navigateur web Edge. Ici, Microsoft fait d’entrée bien mieux qu’avec Internet Explorer. Son navigateur est rapide et performant et propose de nombreuses fonctionnalités proposées ailleurs et devenues indispensables (comme l’affichage des sites réguliers et de l’actualité à l’ouverture d’un nouvel onglet par exemple). Malheureusement, ses quelques spécificités comme la possibilité d’annoter une page et de la partager ou encore d’utiliser un mode lecture plutôt sympathique ne suffisent pas à compenser un gros manque auquel Microsoft devrait pallier dans les prochains mois : le support des extensions. En attendant, les utilisateurs risquent donc de rester à leur Chrome, Firefox et autres Opera.
Conclusion
Windows 10 est une réussite. Malgré quelques petits bugs de jeunesse et des applications natives qui vont encore réclamer du travail de la part de Microsoft, l’OS est mature et parvient avec brio à mélanger le vieux avec le neuf. Un habitué de Windows ne sera pas perdu par l’interface qui souffle pourtant un véritable vent de fraicheur tandis que la majorité des nouveautés proposées comme Cortana ou encore le menu démarrer amélioré montrent que Microsoft va cette fois dans la bonne direction. Windows 10 est rapide et performant et il serait vraiment dommage de ne pas l’adopter, notamment pour 0€ si l’on vient de Windows 7 ou 8.1. Reste à espérer que ce qui sera normalement le dernier OS de Microsoft profitera rapidement comme prévu de nouvelles fonctionnalités et améliorations et que son orientation en tant que service sera un succès.
- Une installation (presque) sans problème
- Comme une vieille paire de chaussons… mais neuve
- Windows 10 : une interface réussie
- De vraies bonnes nouveautés
- Un menu démarrer performant
- Cortana sur la bonne voie
- Bureaux virtuels et centre de notifications corrects
- Encore quelques points à améliorer
- Des applications mi-figue mi-crosoft
- Conclusion