Test Injustice 2

Par Antoine Roche publié le 26 mai 2017 à 10h00, modifié le 30 mai 2017 à 17h01.
8 /10

Notes

  • Injustice 2
    8

Avantages

  • Campagne solo épique...
  • Multi qui fonctionne
  • Mode multiverse agréable et motivant
  • Aspect RPG addictif
  • Technique très solide...

Inconvénients

  • ... mais un peu courte
  • Darkseid et déjà des DLC annoncés
  • Des timing pas évident à maîtriser
  • Un tuto pour chaque perso aurait été agréable
  • ... malgré une certaine rigidité typique

En ce riche mois de mai du côté du jeu vidéo, place à notre test PS4 d'Injustice 2.

Introduction

Difficile d’être passé à côté de la campagne de promotion d’Injustice 2 tant Warner Bros. a matraqué Internet de vidéos durant les dernières semaines avant la sortie. Toujours développé par NetherRealm Studios à qui l’on doit dernièrement l’apprécié Mortal Kombat X, ce nouveau jeu de baston dans l’univers de DC Comics promet tout simplement de tout faire mieux qu’Injustice : Les dieux sont parmi nous tout en reprenant là où l’histoire s’était arrêtée. Promesse tenue ? Place à notre test de la version PS4 pour le savoir.

C'est Batman et Superman qui rentrent dans un bar et...

À l’heure où DC patine sévèrement à la télévision comme au cinéma, l’arrivée sur nos consoles d’Injustice 2 ne pouvait être qu’une bonne nouvelle tant en 2013 NetherRealm Studios proposait une histoire riche et percutante dans Injustice : Les dieux sont parmi nous. Inutile de tourner autour du pot : le studio réitère la performance avec une campagne qui multiplie les moments de gloire, les combats épiques et les dialogues savoureux qui donnent des envies de reboots des séries TV de The CW, Arrow en tête. Il est d’ailleurs préférable de jouer en VO tant le casting y est solide et convaincant quand la VF elle est inégale.

L’histoire d’Injustice 2 se déroule donc après les évènements du premier opus et la chute du régime de Superman. Batman a clairement la main, tandis que les alliés de l’Homme d’Acier se cachent du Chevalier Noir. Ce statut ainsi que les allégeances de chacun vont vite évoluer quand la Terre va être attaquée par Brainiac, un super vilain beaucoup trop puissant pour être affronté seul. Héros et vilains vont une nouvelle fois devoir choisir leur camp tandis qu’aux côtés des classiques Wonder Woman, Aquaman, Bane, Flash et autres Green Arrow viennent s’ajouter Supergirl, Blue Beetle, Captain Cold et autres Swamp Thing.

Outre les combats en eux-mêmes, qui proposent de temps en temps de choisir entre deux combattants pour allonger artificiellement un peu la sauce en y revenant par la suite afin de découvrir 2 fins différentes (il faut environ 6h seulement pour atteindre le 100% sur la campagne), l’histoire parvient à décrocher la mâchoire à plusieurs reprises grâce à de nombreuses cinématiques et cutscene à l’échelle et à l’animation bluffantes.

Malgré une légère rigidité typique des productions du studios (mais moins que dans le premier Injustice), le moteur d’Injustice 2 affiche des lumières, textures et animations de grande qualité et notamment des expressions faciales qui feraient rougir de honte la concurrence (coucou Mass Effect : Andromeda, la pêche ?).

Cette prouesse visuelle, qui se retrouve bien entendu ailleurs que dans la campagne (mais peu dans nos captures d’écran malheureusement tant l’action va vite), est d’autant plus appréciable que le jeu tourne à 60 fps sans presque jamais chuter (en dehors des 30 fps dans les cutscenes et cinématiques). Les temps de chargement sont également relativement courts et – parole de joueur PC convaincu – cette mouture PS4 (Slim) est tellement propre qu’attendre une hypothétique version PC ne semble pas vraiment indispensable si vous êtes déjà équipé d’une console Sony ou Microsoft. Relevons en passant la musique signée Christopher Drake, un compositeur habitué à l’univers DC (ça s’entend clairement dès le menu) dont le travail est ici efficace à défaut d’être surprenant.

Heroes of the Firestorm

Outre la campagne, Injustice 2 propose bien évidemment de combattre en solo contre des IA ou en multijoueur en ligne et local. L’aspect online fonctionne d’ailleurs très bien (ce qui n’est pas toujours gagné de nos jours au lancement…), tandis qu’on appréciera le système de guilde permettant de rejoindre d’autres joueurs pour progresser à plusieurs sur des tâches et débloquer du contenu.

En solo comme en guilde le titre propose en effet d’accéder au multiverse (équivalent des tours de Mortal Kombat), un espace où, sur différentes Terres accessibles de manière temporaire, des épreuves sont proposées (conditions spéciales, objectifs à atteindre…etc.). Un mode sympathique plus agréable qu’un bête enchainement d’ennemis à affronter et qui permet de sérieusement allonger la durée de vie en solo.

Il s’agit en tout cas d’un bon moyen pour faire grimper l’expérience individuelle des personnages du roster (30 en intégrant Darkseid réservé aux précommandes et disponible à l’achat pour les autres, tandis que des nouveaux arriveront en DLC payants), glaner des ressources et des coffres renfermant des éléments de personnalisation. En effet, Injustice 2 intègre un pan RPG où les personnages peuvent équiper des pièces (armes, tête, torse, bras, jambes…) pour modifier leur apparence mais aussi leurs statistiques (force, défense, vie et capacité).

De quoi motiver à monter un personnage qui dispose d’une pièce de haut niveau dans son inventaire, mais aussi de potentiellement compliquer l’équilibrage d’un jeu qui n’en a pas besoin (sauf en ligne, heureusement) et frustrer un joueur quand l’aléatoire des objets présents dans les caisses n’est pas avec lui.

Concernant le gameplay pur, le titre n’est pas forcément aisé à maîtriser malgré un didacticiel complet (qu’on aurait aimé étendu à chaque personnage cela dit). Outre les trois types de coups (faible, moyen et fort), les interactions et transitions violentes avec l’environnement (12 arènes à multiples parties sont présentes), les parades ou encore les chopes, chaque héros ou vilain dispose d’un pouvoir différent qui se recharge avec le temps, tandis que donner et prendre des coups remplis une barre de Super aux diverses fonctions qui apporte une dimension mêlant stratégie, tension et bluff dans les combats.

Pleine, celle-ci permet tout d’abord de déclencher un super coup dévastateur. Simple et ravageur tant une fois encore la cinématique qui va avec fracasse l’écran. Ensuite, lorsque la seconde barre de vie d’un joueur est dévoilée elle peut aussi servir pour lancer un Choc avec l’adversaire où il faut alors parier entre 1 à 4 portions de sa barre pour éventuellement récupérer de la vie. Enfin, il est possible de brûler des portions de sa barre pour réaliser un super combo ou à l’inverse une super esquive pour se sortir d’un jonglage adverse.

Beaucoup de possibilités à exploiter en plus des classiques combos à retenir donc, mais surtout des timings pas évidents à maitriser qui demandent de la pratique avec chaque personnage tant ces derniers sont agréablement différents. Reste qu’Injustice 2 est bien moins raide dans ses déplacements et combos que le premier. Globalement, il est plus agréable à jouer, y compris pour les débutants qui malgré tout auront besoin d’un peu plus de pratique que dans le premier Tekken venu.

Conclusion

Grâce à sa campagne épique, son contenu généreux, son gameplay riche et percutant et sa technique solide, Injustice 2 peut aisément tenir tête à la principale concurrence du jeu de combat aujourd’hui incarnée par Street Fighter V et montre à quoi toutes les sorties devraient ressembler. En ajoutant à tout ça son système de loot et de personnalisation de personnages addictif, le titre pourrait même bien également faire oublier aux amateurs de baston les sorties de certains Tekken 7 ou The King of Fighter XIV à venir dans quelques semaines.

Bien entendu tout n’est pas parfait dans le titre de NetherRealm Studios (à commencer par une certaine rigidité qui demeure présente, un pan RPG ou encore une direction artistique qui diviseront), mais le développeur accouche d’un jeu particulièrement solide et propre qui risque d’accrocher les joueurs les plus patients et motivés pour maitriser leurs personnages DC préférés.