La loi sur le renseignement poussera les hébergeurs français à délocaliser
Le projet de loi de Manuel Valls concernant le renseignement inquiète les hébergeurs de données français. Ils menacent de délocaliser.
Jeudi dernier, Manuel Valls a révélé son projet de loi anti-terroriste et c’est le volet qui concerne le numérique qui inquiète fortement les hébergeurs de données de l’hexagone. En effet, la loi projette la collecte de données en temps réel et les renseignements français “auront un accès et une visibilité sur toutes les données transitant sur les réseaux”. Les hébergeurs craignent alors pour la sécurité des données de leurs clients qui pourraient choisir de partir chez des hébergeurs hors de France.
Loi sur le renseignement : un impact économique néfaste
Ce sont 7 hébergeurs de données français, dont Gandi et OVH qui s’opposent avec force à cette nouvelle loi. Selon eux, ce projet “n’atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l’activité économique de notre pays”.
Ils craignent qu’avec de telles mesures, de nombreux clients s’en aillent dans un autre pays et ils estiment que des milliers d’emplois seront perdus et “que les startups et les grandes entreprises iront aussi créer ailleurs”. OVH menace de s’exiler, Octave Klaba, le fondateur de l’entreprise déclarait : “Nous avons des clients qui ne sont pas Français. Pour eux et pour leur éviter ces fameuses boîtes noires, nous allons devoir construire des Data Center en Allemagne, Portugal, Angleterre, Italie ou Espagne”.
Un dispositif qui concernerait “moins de 5 000 personnes en France”
Les centres de données sont bien conscients qu’il faille “doter la France des moyens de renseignement nécessaires pour lutter contre le terrorisme”. Les évènements récents, l’attaque du réseau TV5 Monde, en sont la preuve. Mais le projet de loi en l’état n’est pas adapté selon eux et de plus, les garanties de protection des données de leurs clients ne sont pas suffisantes. Il compare ce dispositif à “une pêche au chalut”alors que c’est de harpons dont les [renseignements] ont besoin”.