VoiceRT : la NSA transcrit des millions de conversations téléphoniques en texte
De nouveaux documents révélés dans le cadre de l’affaire Snowden font état d’un système de surveillance et de retranscription des conversations téléphoniques très élaboré.
Les documents leakés dans l’affaire Snowden apportent régulièrement leur lot de révélations plus ou moins inquiétantes. Cette fois, les révélations d’Edward Snowden mettent en lumière un outil particulièrement performant utilisé par la NSA pour transcrire les conversations téléphoniques en texte baptisé VoiceRT.
1 million de conversations retranscrites par jour
Alors que pour le grand public, les solutions de retranscriptions de la voix en texte sont encore assez perfectibles, les documents de l’affaire Snowden publiés par The Intercept révèlent qu’une telle technologie est utilisée par la Nasa depuis 2006.
Tout part du projet « Rinehart » lancé par la NSA en 2004 et rebaptisé « Voice RT » en 2006. Le but est alors d’analyser les conversations téléphoniques et de les retranscrire en texte. L’outil s’améliore au fil du temps et avec Voice RT, l’agence de sécurité américaine était capable de retranscrire et d’analyser jusqu’à 1 million de conversations par jour et ce, dans plusieurs langues.
Le Big Data au service du renseignement
Depuis 2013, le programme est passé de « Voice RT » a « Spiritfire » et les algorithmes d’analyses auraient encore progressé, ce qui laisse à penser que la NSA peut analyser une somme encore plus importante de conversations audio.
Selon les documents, des experts en Big Data se chargent de créer des méthodes de classement des conversations les plus sensibles grâce à l’utilisation de liste de mots clés complexes qui sont recoupées pour faire le tri. Les efforts de la NSA seraient bien évidemment concentrés sur certaines zones sensibles comme l’Afghanistan, l’Irak ou encore l’Amérique latine, mais toutes les régions du globe sont potentiellement touchées et les attributions de la NSA auraient largement débordé.
À l’heure où la France est en plein questionnement sur la sécurité des données personnelles sous le prisme de la très contestée loi sur le renseignement, ces nouvelles révélations ont de quoi faire froid dans le dos.