Un exosquelette connecté au cerveau permet à un tétraplégique de marcher
Grâce à des électrodes implantées dans le crâne, un patient paralysé des quatre membres a fait un ses premiers pas dans un exosquelette, fruit d'une décennie de recherches.
Loin des projets à but militaire, le centre de recherches biomédicales Clinatec travaille depuis 10 ans à l’élaboration d’un prototype d’exosquelette pour aider les patients paralysés. Thibaut, un homme tétraplégique de 28 ans, a perdu l’usage de ses membres suite à une chute de 15 mètres il y a quatre ans dans une boîte de nuit, qui a gravement abîmé sa moelle épinière, l’immobilisant. Il a passé deux années consécutives au sein d’un hôpital. Depuis 2017, il participe aux essais cliniques de Clinatec. Si l’objectif était pour lui au début de déplacer un avatar dans un jeu vidéo, il a présent pour objectif de se déplacer avec l’exosequelette. “C’était comme être le premier homme sur la Lune, explique-t-il à BBC. Je n’ai pas marché pendant deux ans. J’ai oublié ce que c’était d’être debout, oublié ce que j’étais plus grand que les autres personnes”.
Un exosquelette complexe
Chef d’œuvre de robotique, l’exosquelette pèse 65 kg mais n’est pas un moyen de déplacement autonome. Thibaut doit encore être attaché à celui-ci et la marche n’imite pas encore celle, plus naturelle, de l’homme. En revanche, sa précision est impressionnante : dans des exercices où il devait toucher des cibles en tournant ses bras, il les atteignaient 71% du temps.
Des électrodes dans le cerveau
Cet ensemble complexe fonctionne grâce à l’implantation de 64 électrodes dans le cerveau du patient, donc seulement 32 sont utilisées à l’heure actuelle. Celles-ci lisent les données envoyées par le cerveau, les envoient sur un ordinateur qui interprète et envoie simultanément une commande à l’exosquelette, en 350 millisecondes. L’équipe compte encore peaufiner son système et si la technologie fait beaucoup de bruit, le professeur Alim-Louis Benabid se défend de tout transhumanisme dans un entretien au Monde : “On répond à un problème médical, un corps humain qui a été blessé et qui a des déficits. On est dans l’“homme réparé” et pas l’“homme augmenté”” a-t-il déclaré.