Test Razer Raiju V3 Pro

Par Hadrien Miche publié le 13 décembre 2025 à 8h00.
Tech
Raizer Raiju V3 Pro
10 /10

Notes

  • Ergonomie
    9
  • Précision et réactivité
    10
  • Personnalisation
    10
  • Autonomie
    9

Avantages

  • - Finition solide, matériaux premium (PBT, grips texturés)
  • - Sticks magnétiques TMR précis et personnalisables
  • - Étui rigide et accessoires fournis, prêt pour le transport

Inconvénients

  • - Application PC ou Mobile uniquement
  • - Pas d'allumage possible de la console avec la manette
  • - Pas de retours haptiques

Taillée pour les joueurs compétitifs sur PS5 (et PC), la Razer Raiju V3 Pro se présente comme une alternative haut de gamme aux manettes officielles. Licence PlayStation, connexion 2,4 GHz via dongle, sticks magnétiques, gâchettes réglables et quatre palettes arrière : sur le papier, tout est là pour séduire les amateurs de FPS et de jeux compétitifs… à condition d’accepter un tarif qui flirte avec les 210 €.

Design et prise en main

Visuellement, la Raiju V3 Pro garde une disposition de sticks symétrique familière pour les joueurs PS5, mais gagne en volume et en densité : on est sur une manette plus massive et plus « pleine » en main qu’une DualSense classique. Pas de fantaisie lumineuse, tout respire le sérieux et le compétitif. On est sur une manette qui préfère convaincre par la prise en main et les sensations plutôt que par le bling-bling. La connexion passe par un dongle USB-A en 2,4 GHz ou via un câble USB-C de 2 mètres fourni pour jouer en filaire si besoin (tournoi, batterie faible, etc.).

Fiche technique Razer Raiju V3 Pro

  • Plateformes : PlayStation 5, PC
  • Connexion : Sans-fil 2,4 GHz via dongle USB-A (HyperSpeed Wireless) ou USB
  • Disposition : Layout symétrique type PlayStation
  • Sticks magnétiques TMR (Tunnel Magnetoresistance)
  • Commandes supplémentaires : 4 palettes amovibles et 2 bumpers « claw grip » supplémentaires sur la tranche
  • Gâchettes : Razer Pro HyperTriggers avec Mode course courte « clic souris » ou course longue analogique
  • Boutons & croix : Boutons d’action Razer Mecha-Tactile en PBT et Croix directionnelle 8-directions flottante
  • Personnalisation via Razer Synapse 4 (PC) & appli mobile : Remapping complet, macros, profils embarqués (jusqu’à 4) et réglage des deadzones, sensibilité, « Sensitivity Clutch », recalibration des sticks
  • Accessoires fournis : Étui rigide de transport, Câble USB-C de 2 m, Tournevis & caches pour masquer les palettes retirées, sticks court concave (par défaut), long concave et court bombé
  • Prix : 209,99 €

Razer fournit un étui rigide pensé pour le transport : la manette, les capuchons de sticks supplémentaires, le tournevis et le câble de 2 m trouvent chacun leur place.

Pochette de la Raizer Raiju V3 Pro

Pochette de la Raizer Raiju V3 ProADN

Contrôles & réactivité

Palettes amovibles & bumpers « claw grip » : la personnalisation physique au centre

Sur l’arrière, la Raiju V3 Pro aligne quatre palettes « mouse-click » amovibles. Particularité intéressante : elles ne sont pas imposées. Si on n’en veux que deux, ou aucune, on peut les démonter avec le tournevis fourni et remplacer la zone par des caches fournis pour retrouver un dos quasi plat. Un bon point pour ceux qui veulent une manette pro sans forcément se prendre les doigts dans les palettes en permanence.

À ces quatre palettes s’ajoutent deux bumpers supplémentaires, positionnés pour une prise en main en « claw grip ». En clair : si vous jouez en tenant les gâchettes et les boutons avec des doigts plus « crochus », ces boutons tombent naturellement sous l’index ou le majeur. C’est très pratique pour multiplier les actions sans lâcher les sticks, notamment sur les FPS et les battle royale.

Dans les faits, il faudra un petit temps d’adaptation pour mémoriser tout ce petit monde, mais une fois la disposition intégrée, on gagne clairement en réactivité : sauter, glisser, recharger ou changer d’arme depuis l’arrière de la manette devient vite addictif.

Sticks magnétiques TMR : précision chirurgicale

Razer met particulièrement en avant ses sticks magnétiques TMR (Tunnel Magnetoresistance). Plutôt que des potentiomètres classiques, on a ici des capteurs magnétiques, censés offrir une meilleure précision, une meilleure longévité et une consommation plus faible. Dans la pratique, on sent surtout une très grande linéarité et une précision accrue dans les micro-mouvements : viser une tête au loin ou corriger légèrement sa trajectoire se fait avec beaucoup de finesse.

Le layout reste totalement PS5 : sticks alignés, parfait pour les habitués de la DualSense. Les capuchons interchangeables font aussi leur effet :

  • le court concave passe très bien pour un usage polyvalent,
  • le long concave est idéal pour le stick de visée sur les FPS (plus de précision dans les petits mouvements),
  • le court bombé se prête bien aux déplacements nerveux.

Couplé aux réglages de deadzones et de sensibilité dans le logiciel (on peut enregistrer jusqu’à 4 profils sur la manette), on a un vrai terrain de jeu pour ceux qui aiment peaufiner leur contrôle au degré près selon les jeux.

Gâchettes Pro HyperTriggers : d’accélérateur à tir instantané en un slide

Les gâchettes L2/R2 proposent deux comportements :

  • Course longue analogique : classique, pour les jeux de course, d’aventure ou tout ce qui demande de la progressivité.
  • Course ultra courte « mouse click » : un simple cran à basculer, et la gâchette se transforme en bouton quasi instantané, parfait pour le tir rapide.

Ce basculement physique est déjà très pratique, mais Razer va plus loin avec la gestion logicielle : via Synapse, on peut régler le point d’activation, choisir un mode analogique ou numérique, et activer un « Rapid Trigger Mode » qui raccourcit autant l’activation que la désactivation. Pour les FPS nerveux, c’est clairement un avantage : chaque pression est reconnue dès les premiers millimètres, et le retour à zéro est tout aussi rapide.

Là encore, ce n’est pas forcément pensé pour tout le monde : ceux qui aiment la sensation de longue gâchette type DualSense devront rester en mode analogique, mais les compétiteurs y trouveront un gain très concret.

Boutons PBT & D-Pad flottant

Les boutons d’action Mecha-Tactile en PBT reprennent ce que Razer sait faire en matière de claviers : un clic net, précis, avec une course courte et un retour franc. Chaque pression est parfaitement distincte, ce qui donne un vrai sentiment de contrôle, notamment sur les jeux qui demandent de l’enchaînement rapide (combos, cancels, etc.).

La croix directionnelle 8-directions flottante (réglable en 4 ou 8 directions), de son côté, se montre très agréable sur les jeux de combat ou les jeux en 2D. Les diagonales se trouvent facilement, les transitions gauche-bas-droite sont fluides, et on n’a pas la sensation de s’enfoncer dans un « trou » au centre comme sur certaines croix plus rigides.

Logiciel, profils & réglages

La Raiju V3 Pro prend toute sa dimension une fois branchée sur PC ou reliée à l’appli mobile. On y retrouve :

  • Remapping complet des boutons (y compris les palettes et bumpers),
  • Macros & commandes PC (raccourcis clavier, fonctions système, etc.),
  • Profils embarqués : jusqu’à 4 configurations différentes sauvegardées dans la manette,
  • Réglage des sticks : deadzones, courbes de réponse, “Sensitivity Clutch” (un bouton qui réduit temporairement la sensibilité pour stabiliser la visée),
  • Recalibration des sticks pour compenser d’éventuels décalages avec le temps.

Le gros avantage, c’est que ces profils sont stockés dans la manette : une fois configurée, on peut la débrancher du PC et l’utiliser sur PS5 en conservant les réglages. À l’usage, c’est très confortable pour jongler entre un profil FPS, un profil jeu de course et un profil plus généraliste. En contrepartie, l’écosystème Razer reste centré sur PC. Sur PS5, impossible de retoucher une courbe de stick ou un point d’activation à la volée : tout passe par le PC ou le mobile, ce qui ajoute une petite couche de complexité pour les joueurs 100 % console.

Razer Synapse

Razer SynapseADN

Razer Controller Android

Razer Controller AndroidADN

Ressenti in-game : une manette qui s’adapte vraiment selon les jeux

En jeu, la Raiju V3 Pro confirme sa volonté de viser large sans perdre son ADN compétitif. Sur les FPS comme Call of Duty, Battlefield ou Apex, les sticks TMR et les gâchettes HyperTriggers font clairement la différence : la visée se montre plus fine, les micro-corrections sont naturelles, et le tir quasi instantané change réellement le rythme dans les duels rapprochés. Les palettes arrière deviennent vite indispensables pour sauter, glisser ou recharger sans jamais quitter les sticks, et la prise en main fait vite oublier les habitudes DualSense.

Sur les jeux de combat type Street Fighter 6 ou Tekken 8, les boutons PBT apportent un excellent contrôle des timings : chaque input sort de manière propre, sans activation fantôme. Le D-Pad flottant surprend en bien : les diagonales se trouvent facilement et les quarts de cercle passent sans forcer, ce qui n’est pas toujours le cas sur des manettes plus « molles » côté croix.

En jeux de course, les gâchettes analogiques restent assez progressives pour offrir un contrôle correct du frein et de l’accélération. On n’est pas au niveau d’une manette dédiée ou d’un volant, évidemment, mais la Raiju s’en sort mieux que prévu pour une manette orientée e-sport. Le fait de pouvoir repasser rapidement en mode analogique est d’ailleurs pratique pour alterner entre du FPS et du Gran Turismo sans tout reconfigurer.

Enfin, sur les jeux narratifs et solo type Horizon, God of War ou Spider-Man, la perte des retours haptiques et des Adaptive Triggers de la DualSense se fait sentir : la Raiju est clairement moins immersive. Toutefois, son confort général et la qualité de ses commandes rendent l’expérience très propre, simplement plus « sobre » que spectaculaire.

Côté endurance, Razer annonce jusqu’à 36 heures d’utilisation en sans-fil, et mes sessions de test vont globalement dans ce sens. En alternant FPS, jeux narratifs et un peu de combat sur plusieurs jours, la Raiju V3 Pro a tenu un peu plus de deux semaines à raison de quelques heures par soir, soit une autonomie qui tourne plutôt autour de 25 à 30 heures réelles. C’est toujours cinq fois plus que ce que donne une DualSense Edge par exemple… La recharge en USB-C est rapide, et on peut toujours basculer en filaire sans sentir de différence en jeu, mais attention tous les câbles ne vont pas convenir dans le port.

Verdict

Affichée à 209,99 €, la Raiju V3 Pro se place clairement sur le segment premium. C’est plus cher qu’une manette officielle, et dans la même zone que les pads pro concurrents. On ne paye pas ici une simple « manette alternative », mais un concentré de fonctionnalités et de technologies orientées performance : matériaux, sticks magnétiques, palettes amovibles, gâchettes custom, logiciel avancé, étui inclus. Reste que pour un joueur occasionnel ou quelqu’un qui ne compte pas exploiter les profils, le remapping ou les HyperTriggers, l’investissement peut paraître disproportionné.

Enfin, difficile de finir sans évoquer la DualSense Edge, la manette « pro » officielle de Sony. Elle garde pour elle les sensations haptiques PS5 et une intégration logicielle parfaite, mais reste moins orientée performance brute. La Raiju V3 Pro va plus loin : sticks magnétiques plus précis, gâchettes HyperTriggers nettement plus réactives, remapping plus poussé, palettes réellement modulables et autonomie. La Edge reste un choix premium et polyvalent pour ceux qui recherchent le confort et l’écosystème Sony tandis que la Raiju, elle, s’impose comme une option plus agressive pour les joueurs compétitifs qui veulent optimiser chaque milliseconde.