Test Nothing Headphone (1) : le casque qui veut tout changer

Par Hadrien Miche publié le 1 juillet 2025 à 19h30.
Tech
9 /10

Notes

  • Design & Ergonomie
    9
  • Rendu sonore
    9
  • Fonctionnalités
    9
  • Autonomie
    9

Avantages

  • - Son équilibré et détaillé signé KEF
  • - ANC adaptatif performant
  • - Contrôles physiques précis et complets

Inconvénients

  • - Certaines fonctions limités aux smartphones Nothing

La jeune marque Nothing, fondée par Carl Pei, continue son expansion après ses smartphones et écouteurs transparents avec un premier casque audio over-ear : le Headphone (1). Design audacieux, son signé KEF et autonomie record : ce nouveau venu a-t-il de quoi concurrencer Sony, Bose et Apple ?

Présentation

Le Nothing Headphone (1) frappe d’abord par son look. Fidèle à l’ADN de la marque, il adopte un design transparent dévoilant ses composants internes, associé à des pièces métalliques sculpturales. Le tout respire la qualité : aluminium formé pour renforcer la structure, plastique moulé de précision, et coussinets à mémoire de forme en PU doux, résistants aux huiles et maquillages. Le casque adopte des dimensions généreuses avec 173,8 mm de hauteur, 78 mm de largeur et 189,2 mm de profondeur, pour un poids de 329 g. Un gabarit plutôt standard pour un modèle over-ear, mais qui reste équilibré grâce à une conception ergonomique bien pensée. L’arceau intègre des bras télescopiques silencieux et robustes, faciles à ajuster et à verrouiller selon la morphologie de chacun. À l’usage, l’arceau ajustable reste confortable même après plusieurs heures.

Caractéristiques techniques

  • Transducteurs : 40 mm dynamiques avec impédance de 16 Ω
  • Réponse en fréquence : 20 Hz – 40 kHz
  • Diaphragme : PU avec revêtement en nickel
  • Poids : 329 g (casque seul)
  • Autonomie : jusqu’à 80h sans ANC, 35h avec ANC
  • Connectivité : Bluetooth 5.3, LDAC, SBC, AAC, USB-C audio, jack 3,5 mm
  • Couleurs : noir ou blanc
  • Prix : 299,99€

Niveau ergonomies, Nothing opte pour un système physique plus précises, intuitives et plus fiables que des surfaces tactiles souvent capricieuses. :

  • Roller : molette pour le volume, clic lecture/pause, appui long ANC/Transparence
  • Paddle : changer de pistes avant/arrière, maintien pour avance rapide (sur les apps compatibles ! Spotify ne l’est pas)
  • Button : personnalisable via l’app Nothing X (assistant vocal, Channel Hop, Spotify…)

 



Enfin dans le carton, on va retrouver aussi une pochette de transport solide, ainsi qu’un câble audio jack 3.5 mm et un câble USB type-C vers C :


Son et fonctionnalités audio

Dès les premières écoutes, le Nothing Headphone (1) dévoile sa signature sonore travaillée en collaboration avec KEF, grand nom britannique de l’audio haut de gamme : le transducteur dynamique de 40 mm, associé à un diaphragme en nickel et une suspension PU de 8,9 mm, produit un rendu à la fois riche et détaillé.

Sur un morceau électro comme Faded d’Alan Walker, le casque délivre des basses profondes et percutantes sans jamais étouffer les médiums ni agresser les aigus. La clarté des voix et des instruments est remarquable : chaque élément du mix reste distinct, avec un bel équilibre général. À volume élevé, aucune distorsion ne vient ternir l’expérience, même sur des titres plus complexes et dynamiques. Sur Gravity de John Mayer, les guitares conservent leur chaleur naturelle et la voix se détache avec précision, preuve d’une belle maîtrise des fréquences moyennes. Le ressenti global est celui d’un son propre et fidèle, qui reste agréable même lors de longues sessions d’écoute.

 

L’ANC hybride adaptatif fait également forte impression. Capable de réduire le bruit ambiant jusqu’à 42 dB, il analyse en temps réel l’environnement toutes les 600 ms et ajuste la réduction en fonction des fuites sonores détectées grâce à la détection de port. Sur un trajet en RER bruyant, le bruit ambiant est largement atténué, laissant place à la musique sans sensation d’écrasement d’oreilles, ce qui est appréciable pour un casque fermé.

Le mode Transparence est lui aussi convaincant. Activable en un clic, il laisse entrer la voix des collègues ou les annonces en gare de manière naturelle, sans son métallique ni souffle artificiel. Idéal pour travailler tout en restant disponible.

 

La fonction Spatial Audio vient sublimer l’ensemble. Sur un film comme Top Gun: Maverick, les effets de déplacement d’avion sont parfaitement rendus, donnant la sensation que le son provient réellement de l’environnement. Le suivi de la tête en dynamique renforce cette immersion en gardant la scène sonore centrée lorsque l’on bouge la tête, comme si l’on portait un casque VR sonore. Une option bluffante pour le visionnage de contenus ou le gaming, qui pourrait presque donner envie de revoir toute sa filmographie préférée avec ce casque.

Globalement, le Nothing Headphone (1) propose un son de grande qualité, équilibré et précis, sans jamais tomber dans l’excès de basses ou d’aigus artificiels.

Application Nothing X

Le Nothing Headphone (1) tire pleinement parti de l’écosystème Nothing grâce à son application dédiée Nothing X, disponible sur Android et iOS. Nous avons eu accès à une version Beta qui n’affichait pas tout correctement, mais dès l’ouverture, l’interface épurée reflète l’identité design de la marque. Vous pouvez y ajuster votre son à la perfection grâce à un equalizer 8 bandes avancé, pour créer des profils adaptés à vos styles musicaux favoris : des basses renforcées pour l’électro, des aigus détaillés pour la folk, ou un rendu neutre pour le classique et le jazz. Ces presets peuvent être sauvegardés et même partagés via un simple QR code.

Les contrôles physiques (Roller et Paddle) ne sont pas personnalisables, il n’y a que le Button dont on pourra changer le comportement (appui court et long). Vous pouvez ainsi réaffecter le Button à l’action qui vous convient le mieux : lancer Spotify, activer votre assistant vocal, déclencher le Channel Hop (pour changer d’application audio rapidement sur les smartphones Nothing) ou encore démarrer la prise de note vocale. Cette dernière fonctionnalité, réservée pour le moment au Phone (3), démontre la synergie voulue par Nothing : un simple appui long sur le bouton du casque enregistre instantanément un mémo vocal, automatiquement trié dans la bonne catégorie dans Essential Space. Une solution fluide et intuitive pour capturer une idée sans sortir son téléphone de la poche.

L’app prend également en charge la connexion dual device permettant d’utiliser simultanément deux appareils. Vous pouvez par exemple regarder un film sur votre ordinateur puis répondre à un appel sur votre smartphone sans jamais devoir re-pairer. Une fluidité bienvenue pour ceux qui jonglent entre plusieurs outils au quotidien.

Autonomie

Le Nothing Headphone (1) impressionne sur le terrain de l’endurance. Avec jusqu’à 80 heures d’écoute sans réduction de bruit active, il surclasse la plupart de ses concurrents directs, qui peinent souvent à dépasser les 50 heures. Même en activant l’ANC, la batterie reste confortable avec 35 heures d’autonomie, soit de quoi tenir plusieurs jours de travail ou un long week-end sans recharge. Nous n’avons perdu que 15% d’autonomie en plus de 6h de trajets (train et métro) par exemple avec l’ANC en mode adaptatif.

Pour les utilisateurs les plus pressés, la charge rapide s’avère salvatrice : 5 minutes suffisent pour récupérer environ 2,4 heures d’écoute avec ANC activé, pratique avant de partir en déplacement. En mode ANC désactivé, ces 5 minutes offrent même jusqu’à 5 heures de musique.

Côté recharge complète, comptez environ 2 heures via USB-C pour remplir la batterie de 1040 mAh. Le casque se montre polyvalent avec un port USB-C audio pour une connexion numérique directe, et une prise jack 3,5 mm pour écouter même lorsque la batterie est à plat.

Conclusion

Avec ce Headphone (1), Nothing réussit son entrée sur le marché des casques over-ear. Entre un design qui se démarque totalement, un son riche et immersif, et une autonomie gigantesque, la marque londonienne propose un produit à la fois fun et haut de gamme. On apprécie les contrôles physiques qui sont très réactifs et facilement compréhensibles. Reste à voir s’il saura convaincre face aux cadors du secteur sur la durée, mais pour un premier essai, c’est un quasi sans faute surtout à 300 euros !