Test Engwe E26 : le fat-bike qui voit large

Par Hadrien Miche publié le 2 décembre 2025 à 8h00.
Tech
Engwe E26
8 /10

Notes

  • Maniabilité et gabarit
    6
  • Confort et tenue de route
    9
  • Freinage et sécurité
    8
  • Assistance et moteur
    8
  • Autonomie
    8

Avantages

  • Pneus 4", double suspension, position relax
  • Moteur et freinage hydraulique rassurant
  • Porte-bagages costaud

Inconvénients

  • Poids élevé et gabarit massif
  • Maniabilité en ville dense moins bonne qu’un VAE plus léger
  • Application encore assez basique

L’Engwe E26, c’est un peu le SUV du vélo électrique, un fat-bike : gros pneus de 26x4", grosse batterie, gros porte-bagages… et un look qui ne passe clairement pas inaperçu. Après quelques sorties, on se retrouve avec un VAE taillé pour encaisser le quotidien comme les escapades du week-end, à condition d’assumer son gabarit et son poids.

Design, finition et prise en main

En sortant l’Engwe E26 du carton, on a vite l’impression d’avoir un gros morceau entre les mains. Le cadre alu, les pneus de 4 pouces et la batterie intégrée donnent un côté très massif, presque moto, surtout dans le coloris jaune typé « Transformers Bumblebee » qui claquent bien. Ce n’est pas le vélo discret qu’on gare et qu’on oublie : on le regarde, on le commente, et il en impose visuellement.

Fiche technique Engwe E26 :

  • Moteur arrière brushless 250 W (70 Nm de couple)
  • Batterie 48 V – 16 Ah amovible (jusqu’à 140 km annoncés en assistance)
  • Vitesse max 25 km/h (version UE)
  • Transmission Shimano 7 vitesses
  • Freins à disque hydrauliques avant / arrière
  • Pneus 26″ x 4.0″ tout-terrain
  • Double suspension : fourche suspendue + tige de selle amortie
  • Écran LCD, éclairage LED avant/arrière
  • Porte-bagages arrière (charge jusqu’à 25 kg environ)
  • Poids : ~34 kg, charge max 150 kg
  • Prix : 1499€

La finition est globalement sérieuse : soudures propres, câbles bien guidés, garde-boue métal, porte-bagages qui ne sonne pas cheap. On est plus proche d’un « vélo utilitaire musclé » que d’un city-bike minimaliste. Sur le cintre, on retrouve une commande simple d’assistance, l’écran LCD lisible et les classiques manettes Shimano. On sent qu’Engwe vise quelque chose de rassurant et robuste plutôt que hyper raffiné.

Engwe E26

Engwe E26ADN

Montage : un gros carton, mais pas un casse-tête

L’E26 arrive partiellement monté : cadre, roue arrière, transmission et câblage sont déjà en place. Concrètement, il faut s’occuper de la roue avant, du guidon, des pédales, du phare et du porte-bagages, plus quelques réglages de base. Le manuel peut manquer de détails pour les plus novices. Heureusement, une vidéo du montage est disponible sur YouTube et tous les outils sont fournis dans la boîte.

En prenant son temps, on s’en sort en gros en 45 minutes à une heure, le plus long étant souvent d’aligner proprement le garde-boue, le porte-bagages et la roue avant pour que tout soit bien droit et sans frottement. Je conseille vraiment de vérifier :

  • la tension des freins hydrauliques (course des leviers, absence de frottement)
  • l’indexation des 7 vitesses Shimano
  • le serrage des vis du cintre et de la potence
  • la pression des pneus

Une fois ces étapes passées, on a un vélo prêt à rouler qui inspire confiance.

Ecran du Engwe E26

Ecran du Engwe E26ADN

 

Confort et équipements au quotidien

C’est clairement sur le confort que l’Engwe E26 s’exprime le mieux. Les pneus de 4″ jouent le rôle de coussins d’air, et la combinaison fourche suspendue + tige de selle amortie absorbe bien les nids-de-poule, pavés et chemins en gravier. On sent tout de suite que le vélo a été pensé pour encaisser de mauvais revêtements sans martyriser le pilote.

La position est assez droite, typée rando/urbain, avec un guidon large qui donne une bonne maîtrise du gabarit. Le porte-bagages métal accepte sans broncher un sac de course bien chargé ou des sacoches. Ajoute à ça l’éclairage LED avant et arrière, et on se retrouve avec un VAE prêt pour du vélotaf comme des balades plus longues. L’éclairage est d’ailleurs très puissant et on est très visible sur la route, c’est rassurant.

Le revers de la médaille, c’est que cette configuration « fat-bike + grosse suspension » se ressent sur la maniabilité : l’E26 n’est pas un danseur étoile pour se faufiler dans les ruelles étroites ou zigzaguer entre les voitures à basse vitesse. On s’y habitue, mais il faut accepter de rouler avec un engin qui a de l’inertie.

Engwe E26

Engwe E26ADN

Feu arrière Engwe E26

Feu arrière Engwe E26ADN

Moteur, assistance et comportement sur la route

Sur le papier, 250 W peuvent paraître modestes, mais avec 70 Nm de couple, l’Engwe E26 surprend agréablement. Les différents niveaux d’assistance permettent de passer d’une aide légère à une vraie poussée qui fait oublier le poids du vélo. En côte, on sent que le moteur arrière vient soulager franchement les jambes, à condition de rester dans une plage de vitesse cohérente avec les 7 rapports. On a d’ailleurs la possibilité de débloquer l’accélérateur sur la manette droite, afin de lancer plus facilement le moteur.

En ville, le vélo permet de tenir facilement les 25 km/h réglementaires. Sur voie verte ou routes de campagne, on se retrouve vite à cruiser confortablement à cette vitesse, sans se fatiguer plus que nécessaire. Ce n’est pas un vélo de sport : c’est une machine à rouler relax, longtemps, pour couvrir de la distance sans arriver trempé de sueur. Dans la neige, le vélo était à l’aise, le changement de surface se fait sans peur et les pneus de 4″ y sont pour quelque chose.

Les freins hydrauliques sont en phase avec le reste : progressifs, mais capables de planter le vélo quand il faut s’arrêter net. Vu la masse de l’engin, c’est un vrai plus par rapport à des freins mécaniques d’entrée de gamme.

Commandes

CommandesADN

Sélecteur de vitesse

Sélecteur de vitesseADN

Guidon du Engwe E26

Guidon du Engwe E26ADN

Autonomie et recharge

Engwe annonce jusqu’à 140 km d’autonomie en assistance. Dans la vraie vie, comme toujours, tout dépend du poids, du relief, du vent, du niveau d’assistance choisi etc. En réalité, on est plus sur du 50 à 80 km en usage mixte avec assistance moyenne, ce qui reste très confortable pour un usage quotidien. La batterie est amovible, mais on peut aussi recharger le vélo sans sortir la batterie. Il faut compter environ 5,5 à 6 heures pour une charge complète.

Engwe E26

Engwe E26ADN

Application Engwe : gadget ou vrai plus ?

L’E26 est compatible avec l’application Engwe, disponible sur iOS et Android. On reste sur une appli très « constructeur » : on y retrouve l’historique des trajets, quelques infos de base sur le vélo, les documents type manuels et la communauté avec des trajets proposés. Soyons honnêtes : ce n’est pas une app de sport hyper complète comme ce que proposent les géants du vélo connecté, ni une centrale domotique. Moins utilisée que sur d’autres vélos de la marque, ici on est plus sur app qui centralise l’écosystème Engwe : SAV, docs, support, et un peu de suivi.

Dans mon usage, je me suis surtout servi :

  • de l’app pour retrouver facilement les guides et tutos vidéo (montage, entretien, réglages)
  • de l’écran du vélo pour les infos temps réel, l’app étant inutile une fois sur la route
App Engwe

App EngweADN

Sur la route : ville, chemin, périphérie

Là où l’E26 est le plus cohérent, c’est sur un usage mixte : un peu de ville, un peu de péri-urbain, des pistes cyclables, des chemins en gravier ou en forêt, bref tout ce qui n’est ni du VTT engagé ni de la micro-interfile au milieu des voitures.

En ville, il avale les dos d’âne, rails de tram, pavés et pistes défoncées sans broncher. On roule serein, on ne serre pas les dents à chaque trou dans la chaussée. En campagne, on profite d’un vélo stable, qui ne se fait pas embarquer par les ornières et qui garde une tenue de cap très saine, même chargé à l’arrière.

Son principal défaut, c’est son poids quand il faut le manipuler à la main, on se rappelle vite qu’il ne pèse pas 15 kg mais 34…

Feu avant du Engwe E26

Feu avant du Engwe E26Engwe E26

Feu arrière du Engwe E26

Feu arrière du Engwe E26ADN

Verdict

L’Engwe E26 est un vélo qui assume pleinement son ADN de fat-bike. Avec son gabarit massif, ses pneus de 4 pouces et son ensemble moteur + batterie très endurant, il se positionne comme un compagnon robuste et confortable pour ceux qui veulent traverser la ville comme les chemins sans se poser de questions. À 1499 €, il propose un bon rapport qualité/prix difficile à battre : freins hydrauliques, vraie suspension, batterie généreuse, porte-bagages solide… tout ce qu’il faut pour rouler longtemps et sans stress. Mais il faut accepter son poids et son encombrement : ce n’est clairement pas un vélo fait pour ceux qui manquent d’espace ou qui veulent une machine légère et vive pour serpenter dans la circulation.

Le E26 s’adresse surtout aux personnes qui recherchent un vélo stable, sécurisant et polyvalent : vélotafeurs qui enchaînent les kilomètres, cyclistes de périphérie qui rencontrent régulièrement des routes abîmées, ou encore amateurs de balades qui veulent un VAE capable d’absorber les imperfections du terrain tout en restant confortable plusieurs heures.