Test Motorola RAZR

Par Benjamin publié le 22 février 2012 à 14h09, modifié le 8 mars 2013 à 16h49.
Tech

8 /10

Notes

  • Design et ergonomie
    8
  • Performances
    8
  • Interface et fonctionnalités
    7
  • Multimédia
    7

Avantages

  • Finesse et solidité
  • Puissance et affichage dynamique
  • Synchronisations PC

Inconvénients

  • Interface
  • Capture d’image décevante
  • Batterie inamovible

A la différence de son concurrent de taille, le Samsung Galaxy Nexus, sorti quelques semaines plus tard, le Droid RAZR n’est pas équipé d’Ice Cream Sandwich mais tourne sous Android 2.3.5 (Gingerbread) et ce, en dépit des espoirs de mise à jour. Par ailleurs une déclinaison Razr Maxx est sorti en janvier 2012 aux Etats Unis pour offrir une autonomie renforcée. Aucune sortie en France n’est prévu à l’heure où ce test est écrit.

Préambule

Les modèles RAZR sont devenus au fil de leur développement depuis 2003, des modèles emblématiques du constructeur américain Motorola.

Initialement conçus comme des mobiles haut de gamme, ils ont rencontré un succès considérable qui ont intronisé les modèles V3, en leur temps, comme les téléphones à clapet les plus populaire au monde (50 millions d’exemplaires vendus dans le monde en 2006).

Quelques années plus tard, Motorola Mobility dont le rachat a été approuvé par ses actionnaires en novembre 2011, étoffera sa gamme au même moment avec la sortie du Droid RAZR.

Première prise en main

Présenté lors de sa sortie comme le “smartphone 4G le plus fin au monde“ ses matériaux combinent fibres de Kevlar et revêtement hydrophobe en nanoparticules pour constituer un monobloc à la fois design et ultra résistant.

Ses finitions en font un objet surprenant avec un dos constitué de fibres Kevlar tressés qui rappelle le motif textile “Pied-de-poule“ et une coque anthracite en acier. Même si ces matériaux évoquent la robustesse, le RAZR ne souffre pas de son poids puisqu’il ne pèse que 127 grammes. Toutes propotions gardées il est donc à la fois plus léger que iPhone 4S (140 g) et le Samsung Galaxy Nexus (135 g) mais plus lourd qu’un Galaxy S II (116g).

Au premier coup d’œil sa finesse est l’une de ses caractéristiques les plus appréciables. Comme le revendique avec fierté le constructeur, il est probablement “plus fin que les smartphones de vos amis“ avec 7,1 mm d’épaisseur. Associant légèreté et finesse, le Motorola RAZR se veut résolument charmeur avec des attributs “physique“ en tête de fil sur le marché des smartphones.

Grâce à son revêtement Kevlar au dos de l’appareil son contact au touché est légèrement « duveteux ». Peut être un peu trop lisse. Sa coque sur les tranches contraste avec un contact plus froid qui rappelle l’acier, ou tout du moins un plastique résistant. De ce point de vue, le mobile ne souffre d’aucun « craquement » lorsqu’on tente de le tordre.

Ne cherchez pas à retirer sa batterie, le design unibody ne le permet pas.  La micro SIM s’insère au niveau de la tranche de l’appareil, à côté de l’emplacement dédié à la micro SD.

Design et ergonomie

En ce qui concerne le style du Motorola RAZR, qu’il appartient à chacun d’évaluer en fonction de “ses goûts et couleurs“, nous le trouvons plutôt classieux, avec un dos élégant, qui rappellerait presque une pièce de maroquinerie, et une façade avant vitrée sombre et sobre (peut être un peu trop). Sa taille et minceur impressionnantes associées à des contours anguleux peuvent cependant poser des problèmes de prise en main.

Il est équipé d’un écran 4,3“ en verre protégé par un Corning Gorilla, réputé pour sa résistance aux chocs et rayures qui laisse systématiquement des empreintes comme bien souvent et surtout si vous êtes du genre à grignoter sur le pouce. Rien de choquant à ce niveau là, même si son contact est moins agréable et fluide que le verre fortifié utilisé par le concurrent Samsung Galaxy Nexus. Pour autant il s’agit à titre de comparaison du même verre utilisé pour le Galaxy SII. Il s’agit donc d’une bonne cuvée.

Avec 4 boutons capacitifs (liste, home, retour et recherche) et une bordure latérale de 5mm et d’1,5cm en hauteur, le Droid RAZR est plutôt imposant : 13 x 6,9cm.

L’emplacement en relief du capteur 8 mégapixels et du haut parleur contraste légèrement avec la finesse exceptionnelle de l’appareil : 1 cm d’épaisseur, contre 7mm, qui permettent à l’usage une meilleure prise en main lors des appels notamment en rompant avec l’aspect lisse et monobloc de l’appareil.

Ce même emplacement en relief accueille les prises micro USB/ HDMI et la prise casque.



Vous trouverez sur la tranche droite les 3 boutons poussoirs : le bouton d’alimentation au dessus d’un duo de boutons de contrôle du volume. 3 boutons tellement discrets, en termes d’épaisseur, qu’ils nous font parfois douter qu’on ait bien appuyé dessus.

Les slots micro SIM/SD se trouvent sur la tranche droite, dissimulés par un rabat. Emplacements discret et plutôt pratique pour les utilisateurs qui auraient à changer régulièrement de cartes.

Performances

Sans être équipé du processeur le plus puissant du marché, le TI OMAP 4430 1,2GHz Dual Core offre au Motorola RAZR des performances satisfaisantes pour la plupart des utilisateurs même les joueurs en recherche de performances 3D. Il bénéficie de 16go de stockage en interne qui pourront être relayés par une micro SD, non fournie à l’achat.

Le RAZR obtient un score de 2832 au cours d’un benchmark Quadrant. AnTutu le place juste derrière le Galaxy Nexus et le Galaxy SII.

On regrette encore et toujours l’absence d’Ice Cream Sandwich qui aurait permis à l’interface de gagner encore en fluidité. On peut être d’autant plus frustré que le Razr Maxx disponible depuis peu Outre Atlantique permet la mise à jour vers Android 4.0. Cependant la manipulation de l’interface et sa surcouche Motorola se veut facile et rapide. Les transitions d’écrans sont accompagnées d’animations sans saccades rappelant les faces d’un cube que l’on ferait glisser au doigt. De manière général les applications s’ouvrent rapidement et ce n’est qu’après l’avoir surchargé d’applications gourmandes en ressources qu’il montrera ses premiers signes de faiblesse.

L’écran Super AMOLED offre une résolution de 540×960 pixels à 256 pixels par pouce. À titre de comparaison l’iPhone 4S offre 640×960 pixels ce qui offre un rendu d’autant plus fin que son écran est plus petit (330ppi au final). Sans vraiment savoir si le problème est issu de l’insuffisance de ppi ou de l’interface en elle même mais un tel hardware laissait augurer de meilleurs performances. Mais il faut vraiment chercher à comparer le RAZR dans les détails de finesse avec ses concurrents Galaxy Nexus et iPhone pour s’en plaindre.

Les noirs sont profonds et les couleurs éclatantes, à un tel point que les rendus flashy au contraste prononcé semblent être l’arme secrète de Motorola pour nous en mettre plein les mirettes. C’est parfois tellement éclatant que ça devient too much.

Alors que les smartphones sont toujours la cause de longue litanie sur leur faible autonomie, la batterie de 1780 mAh assure une journée d’utilisation complète. Ni plus ni moins, comme l’exige les standards actuels. Ce point qui peut être problématique doit être mûrement réfléchi puisque nous vous rappelons que vous ne pouvez pas avoir accès à la batterie de l’appareil. Il faudra donc se passer de batterie de secours et recharger régulièrement votre RAZR après des sessions d’usage intensif.

Interface et fonctionnalités

L’interface fait peau neuve en abandonnant MotoBlur dont Motorola équipait ses précédents mobiles, faute de rencontrer le succès escompté. D’un point de vue design l’accent est mis sur les formes géométriques anguleuses, comme pour mieux marier l’allure du téléphone avec son contenu.

Les couleurs à l’écran sont très vives et Motorola cherche à en mettre plein la vue d’emblée avec un contraste élevé, une forte luminosité et des fonds d’écran aux couleurs pétantes. La fidélité des couleurs est donc dépréciée en faveur du dynamisme. Question bon goût on a connu mieux et l’appareil semble résolument orienté “nerdies” testosteronés lorsqu’on parcoure la galerie d’images (formes polygonales ou cellulaires ultra flashy). Ca risque de manquer de sobritété selon les goûts et les couleurs de chacun.

S’il vous appartiendra de customiser l’interface “carroussel” et corriger éventuellement cette ambiance “futuro-Tron” vous aurez peut être plus de mal avec ses icônes qui sont étonnement grossières et manquent de cohérence par rapport à l’habillage futuriste de l’interface. Pour le coup, elles paraissent sortir tout droit d’un pack d’icônes bureautiques bon marché.

Heureusement des fonctionnalités intéressantes enrichissent l’interface. C’est notamment le cas des “actions intelligentes“ qui permettent de paramétrer des comportements automatiques. Vous pourrez ainsi configurer un mode économiseur de batterie en fonction de plages horaires, ajuster des paramètres en fonction de l’endroit dans lequel vous vous trouvez (bureau, domicile etc.). Pour ce faire, il vous faut édicter une règle en renseignant un déclencheur (adresse, détecteur de mouvement, branchement des écouteurs, appel etc.) combiné à une action (lancement d’application, site web, envoi d’un sms etc.).

Par ailleurs MotoCast vous permet de synchroniser votre mobile avec un ordinateur (sous iOS ou Windows) pour transférer facilement les fichiers stockés sur votre ordinateur via votre périphérique mobile. Les transferts en USB se font via une interface logiciel simple et intuitive. Si vous laissez votre ordinateur allumé en permanence il vous sera possible d’accéder à ses contenus sans branchement, ni stockage sur serveur, depuis le RAZR, à la manière d’un cloud à domicile.

L’utilisation du clavier virtuel est renforcé par l’utilisation de Swype qui vous permet d’écrire en glissant d’une touche à l’autre. C’est plutôt bien pensé et peut s’avérer être un gain de temps considérable. Des applications disponibles sur l’Android Market permettent de profiter de fonctionnalités équivalentes mais c’est appréciable de le voir intégré d’emblée.

Multimédia

En termes de capture d’image, le Motorola RAZR avance des specs de pointe pour appater le photographe : 8 mégapixels, zoom x8, flash LED et des enregistrements vidéos HD à 1080p. Et pour la faire brève il remplit sa mission sans médailles.

L’autofocus souffre de quelques lenteurs malvenues mais les rendues offrent des détails satisfaisants. Les couleurs peuvent paraître ternes en extérieur. Faute de bénéficier d’un capteur rétroéclairé, en intérieur les photos obtenues peuvent sembler floues, comme si les objets étaient entourés d’un halo lumineux. Puisque la sensibilité à la lumière est basse, un bruit à l’image s’affiche lorsque l’éclairage est insuffisant.

Au concours de qui a la plus grosse définition, nous aurions tendance à considérer le RAZR, à quelques pixels prêts, meilleur que le Samsung Galaxy SII mais en deça de l’iPhone 4S (pourtant tous 3 équipés d’un capteur 8 mégapixels).

On peut déplorer une interface légère qui manque d’options et regretter l’absence d’effets spéciaux qui permettraient de dynamiser couleurs et prises de vue. Si vous comptez styliser vos photos, mieux vaut installer une application tierce qui prenne le relais .

Les photos en macro ne posent pas de problème dès lors que le modèle est bien éclairé.


Le RAZR permet de capturer des vidéos 1080p dont nous vous faisons la démonstration ci-dessous.

Internet

Le navigateur intègre une barre d’adresse accompagnée des indispensables boutons “favoris” et “partage”.

Le bouton favoris donne accès à une interface en mosaïque appréciable pour ceux qui auraient la flemme de tapoter de l’URL, mais aussi aux pages les plus visitées et à l’historique de navigation. La fonctionnalité de partage intègre tous les réseaux sociaux et mode de communication (mail, sms etc) installés sur le mobile.

La navigation manque parfois de fluidité sur les sites les plus lourds et le défilement est légèrement saccadé contrairement à celui du Galaxy Nexus. Il vous faudra régulièrement zoomer pour rendre le texte plus lisible mais les caractères bénéficient de contours à la netteté appréciable. L’utilisation de Flash ne pose aucun problème et vous pourrez facilement visionner et manipuler des vidéos embarquées depuis le navigateur.

Conclusion

Le RAZR, taillé dans des matériaux ultra-résistants, combine finesse et robustesse pour présenter un design anguleux, plutôt sombre, enrichi par un élégant revêtement kevlar. À l’image de son interface relooké par une surcouche parfois maladroite, cette orientation “classe masculine“ ne saurait faire l’unanimité (surtout d’un point de vue parité des sexes…).

Face au Galaxy Nexus, propulsé par une version Ice Cream Sandwich dont on déplore l’absence sur le RAZR, les performances sont en deça, aussi bien en termes de définition d’écran que de rapidité d’exécution. Reste qu’il s’agit d’un des meilleurs smartphones du marché aux spécificités qui forgent le respect, contenus dans un corps ultra mince. Pour peu que vous ne soyez pas préoccupé par l’impossibilité de remplacer sa batterie, qu’une mise à jour providentielle s’annonce vers Ice Cream Sandwich et que son design unibody slim vous tappe dans l’oeil, vous avez toutes les chances de succomber.

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