Le test du MacBook Pro 2014

Par Nicolas Catard publié le 11 octobre 2014 à 12h43, modifié le 19 janvier 2017 à 14h58.
9 /10

Notes

  • L'écran Retina
    9
  • Architecture intérieure
    7
  • Utilisation quotidienne
    10
  • Une autonomie toujours en hausse
    9
  • Plus puissant, malgré une fréquence en baisse
    10
  • Windows sur Mac
    10
  • Rapport qualité prix
    9

Avantages

  • Silence
  • Confort
  • Puissance
  • Autonomie
  • Affichage Retina
  • Faible décôte en occasion

Inconvénients

  • Prix des options à l'achat
  • Upgrade impossible
  • Pas de lecteur optique
  • Pas de port Ethernet

L'ordinateur portable haut de gamme de Apple évolue encore une fois cette année. Que vaut-il au quotidien ?

Pourquoi un Mac ?

Vous le savez, nous prenons l’habitude de tester des produits dans la vraie vie. Ainsi, des tests sur des appareils déjà sortis depuis quelques mois ont pour nous autant de valeur que des tests effectués dès la disponibilité de ces mêmes produits. Ainsi, nous vivons au quotidien avec eux, ce qui nous permet ensuite de vous faire un retour d’expérience. C’est le cas du MacBook Pro 2014 dont voici aujourd’hui notre test.

Le MacBook Pro est mon ordinateur de travail, mais aussi perso depuis maintenant 5 ans. J’ai changé une fois de modèle pendant cette période, juste une fois. En 2009, j’ai goûté au Mac, et depuis, je n’ai pas pu revenir en arrière. Pour être franc, après de longues années passées sous Windows, le petit détail qui m’a fait craquer pour un Mac a été le fait de savoir qu’il était possible d’installer Windows en double boot, grâce à BootCamp. De cette manière, je me suis senti rassuré sur mon switch, cette fameuse migration, presque mystique, effectué par les PCistes vers le monde Mac. Un chemin presque religieux, et bien souvent sans retour.

L'écran Retina

En 2009, je suis donc passé sur le MacBook Pro 17″, modèle qui n’existe désormais plus au catalogue Apple. Depuis 2012, les MacBook Pro Retina représentent en effet le haut de gamme des portables de la marque, et le 15’’ Retina est le plus grand modèle disponible.

Cela fait donc 2 ans que travaille près de 10 heures par jour sur un écran Retina. Croyez-moi, on s’habitue vite à son confort visuel. Je possédais aussi un MacBook Pro 13″, qui date de 2011, mais, lui n’est pas Retina.

L’écran Retina change la vie, et vous ne changerez plus d’avis

La différence entre les deux types d’écrans, classique et Retina, est flagrante. L’écran Retina apporte une finesse exceptionnelle à l’image, mais elle réserve encore une autre astuce qui change la vie. En plus d’utiliser un écran Retina, Apple à eu la bonne idée de proposer de modifier la résolution en utilisant tous les pixels disponibles sur l’écran. Ainsi, si la résolution Retina optimale est affichée à 2880 x 1800, elle utilise 4 pixels pour en afficher un seul. Mais il est possible d’aller plus loin, jusqu’à afficher chaque pixels de la dalle comme un pixel unique sur l’écran. On atteint alors la résolution impressionnante de 3840 x 2400 ! Le sens inverse est vrai, et si vous souhaitez afficher beaucoup moins d’info mais que tout soit affiché plus gros, vous pouvez descendre jusqu’à une résolution de 2048 x 1280.

Si vous décidez d’afficher la plus haute résolution, 3840 x 2400, tout sera très petit, mais reste parfaitement lisible et sans aucun problème de rafraichissement. Il faut bien comprendre que l’on est alors dans la résolution classique de 1 pixel sur la dalle = 1 pixels affiché. Mais ces pixels sont minuscules. Si vous cherchez une très haute résolution pour travailler sur des logiciels qui demandent de voir énormément de choses à l’écran, comme des barres d’outils, plusieurs fenêtres affichés en même temps, c’est la résolution idéale. C’est d’ailleurs celle que j’utilise quand je travaille sur Final Cut Pro X. Et avec cette résolution, je ne ressens pas le besoin d’un écran externe.

Architecture intérieure

Depuis 2 ans, j’utilise donc le MacBook Pro au quotidien et j’en suis très content. J’ai cependant quelques regrets sur des choix de Apple quant à l’ergonomie et aux composants. Et même si la version 2014 n’est pas une révolution, j’étais tout de même curieux de voir si l’on pouvait percevoir une différence sur les performances au quotidien.

En 2014, les MacBook Pro ont évolué à l’intérieur. l’aspect extérieur ne change pas. Depuis le première modèle Retina, on à l’impression que l’expérience MacBook Air a été marquante, à la fois pour Apple, mais aussi pour les utilisateurs. Le MacBook Air a apporté des choix ergonomiques discutables pour certains, mais évidents pour d’autres. Ainsi, Il n’y a désormais plus de lecteur optique dans les portables Mac. Au début, on est un peu sous le choc. Mais en y réfléchissant, à quand remonte la dernière fois ou vous avez utilisé un CD ou DVD dans votre PC ? Sachez d’ailleurs, que si le lecteur est pour vous indispensable, on trouve des lecteurs USB externes à 30 euros.

De même, le Macbook Air, et désormais le MacBook Pro, ne proposent plus de prise Ethernet. Là aussi, on peut crier au scandale. Mais si l’on ne souhaite pas utiliser le wifi, il existe des adapteurs pour brancher un câble ethernet, soit sur l’un des ports USB 3, soit sur l’un des ports thunderbolt du MacBook Pro. Je possède les deux, mais je ne m’en suis quasiment jamais servi. En revanche, l’utilisation du port Ethernet, même virtualisé via le port USB ou thunderbolt, peut s’avérer indispensable. Par exemple, si vous créez un réseau dédié au partage de ressources entre plusieurs Mac, il faudra vraiment être sur un réseau gigabit Ethernet pour qu’il soit super efficace.

Au final, on peut largement se passer du lecteur optique et du port Ethernet. Et en regardant la finesse de la partie basse du MacBook Pro, on se dit qu’il est largement préférable d’avoir un portable plus fin et plus léger. Lorsque je regarde à nouveau des Macbook Pro de 2009, leur épaisseur me semble d’un autre âge… Et ce n’est pas valable que sur Mac. De nombreux PC sont aussi aujourd’hui vendus sans lecteur optique et sans prise Ethernet. J’ai l’impression que ce choix, inspiré des premiers ultraportables PC et défini comme standard par Apple pour les siens, se généralise, et aura finalement été un très bon choix.

En revanche, la finesse et la course à la miniaturisation ont un prix. Celui de la non évolutivité. Ainsi, et cela n’a pas changé depuis 2012, lorsque vous achetez un Macbook Pro, il est impossible de rajouter de la ram, et quasi impossible (ou en tout cas, très cher) de changer le SSD. Pourquoi ? Tout simplement car la ram est soudée sur la carte mère, et aucun emplacement supplémentaire n’est prévu pour en accueillir d’autre. Pour le SSD, celui-ci est un modèle apparemment propriétaire. J’ai essayé d’ouvrir mon MacBook Pro pour changer mon SSD, mais j’ai du renoncer devant la surprise d’un modèle non standard au coeur du Mac. N’espérez donc pas le remplacer par un modèle classique acheté chez votre revendeur informatique. Ces deux détails sont pour moi les plus gros inconvénients de cette génération de portables Mac.

Si l’on peut sembler un peu en contre ce coté fermé et propriétaire du Mac, il semble que cela soit finalement pour le bien de la machine, et donc finalement, pour améliorer son usage au quotidien. Apple conçoit des designs propres et pour des résultats performants, laissons-lui la possibilité d’imposer ses propres standards si c’est dans le but de nous rendre l’utilisation agréable et efficace.

Utilisation quotidienne

Avant l’achat, il faut donc savoir ce que l’on souhaite faire de son MacBook Pro, le budget sera à ré-évaluer en conséquences. Le choix de la configuration ram et disque dur devra donc se faire judicieusement et une fois pou toutes.

Etant utilisateur quotidien de Final Cut Pro, Motion 5 et Logic Pro X, j’ai besoin de ram pour travailler confortablement. Mais l’OS et le logiciel sont suffisamment bien conçus pour qu’il ne soit pas nécessaire de regretter de ne pas avoir à acheter une machine avec 16 Go. Je tourne donc avec 8 Go et je n’ai pas à m’en plaindre. En revanche, Lorsque je travaille sur After Effects (contraint et forcé, je n’aime pas beaucoup), le manque de ram se fait sentir. 16 seraient très bien, et pourquoi pas plus, mais à quel prix ? je préfère ne pas l’imaginer.

Si pour la ram, je ne regrette donc pas mon choix du 8 Go, pour l’espace disque en revanche, je m’en mords les doigts tous les jours !

En effet, lorsque j’ai acheté mon MacBook Pro Retina en 2012, j’ai pensé que le 256 Go de SSD me suffirait amplement. C’était une erreur… Etant toujours en vadrouille, il m’est impératif de pouvoir monter des vidéos n’importe où. Mais lorsque je suis au bureau, j’ai accès aux partages réseaux et aux disques durs externes. En mobilité, je suis un peu plus seul et je n’ai pas le choix, je dois composer avec l’espace disque qu’il me reste sur mon SSD. Ainsi, dès que je travaille sur un gros projet vidéo, je prends toujours soin de vider au maximum le disque dur. Sur un tournage, il peut m’arriver de filmer 40 ou 50, voire 80 Go de rush.

Et lorsque j’importe ces fichiers dans Final Cut Pro X, le logiciel décompresse les fichiers MP4 issus de mon reflex. Il créé ainsi des fichiers sans compression, énormes, mais aussi d’autres, beaucoup plus légers, qui permettent eux de travailler plus confortablement. Et c’est uniquement lors de l’export du montage, que les fichiers originaux sont sollicités. Cette manière de travailler change la vie, l’ordinateur a besoin de moins de puissance pendant le travail de montage. Le gros point négatif, c’est que l’espace disque se remplit très, très vite. Je suis perpétuellement à la recherche d’espace disque libre. Bien entendu, tout le monde n’aura pas les même usages et besoins que moi, mais si c’était à refaire, je passerais directement sur le SSD de 512 Go, voire 1 To, mais bonjour le prix encore une fois.

Parlons maintenant de puissance de calcul, et ce qui a changé entre 2012 et 2014. Cet été, j’ai pu comparer la puissance de mon MacBook Pro version 2012, et le MacBook Pro version 2014. La progression de la performance pure n’est plus ahurissante, mais elle est notable. Par exemple, la compression d’un fichier full HD en Apple Pro Res d’une durée de 5 mn donne un fichier d’environ 2,8 Go. Il me faut ensuite 4’40 pour compresser ce fichier en 720p sur mon MacBook Pro 2012, mais plus que 4’15 sur le Macbook Pro 2014. La différence n’est pas énorme, mais elle se voit surtout ailleurs.

Une autonomie toujours en hausse

J’ai remarqué, et j’ai pu le vérifier par rapport aux chiffres annoncés par Apple, que l’ordinateur, même si il n’est pas beaucoup plus puissant, est en revanche beaucoup plus endurant. Apple a fait le choix de proposer une puissance légèrement supérieure, mais en offrant une autonomie significativement rallongée. Ainsi, avec le MacBook Pro 2014, j’ai pu travailler pendant 6h sans problème. Ces périodes de 6h comprenaient plusieurs phases d’export de gros fichiers vidéo.

Autre exemple, j’ai lancé le même film sur les deux portables. J’ai mis les mêmes réglages sur les deux Mac, et les deux éteint à 100% de batterie au début du film. A la fin de celui-ci, le Macbook Pro 2012 était à 68% de batterie, et le Macbook Pro 2014 à 80%. Bien entendu, mon portable de 2012 n’est plus neuf, et il est possible que le cycle de charge de la batterie soit responsable de la perte de son autonomie d’origine, mais la différence me semble tout de même très importante. Rien que pour cela, le passage à la nouvelle gamme me semble justifié.

Plus puissant, malgré une fréquence en baisse

Quand au processeur, les fréquences sont étonnement en baisse par rapport aux modèles précédents, mais il en résulte ainsi une consommation électrique moindre, ce qui fait logiquement augmenter l’autonomie. Le secret est sans doute là. Mais comme toujours, le processeur est capable d’adapter sa vitesse à l’usage demandé à un instant T, un genre d’overclocking dynamique. Et c’est là aussi très logique. La puissance requise pour regarder un film est beaucoup plus faible que celle nécessaire pour exporter un  fichier vidéo. Cela parait évident, mais cela ne semble toujours pas acquis par tous les fabricants de PC.

Un bureau 100% Mac est un bureau silencieux !

En ce qui me concerne, la tache les plus complexe soumise à mon Mac est l’exportation de fichiers vidéos. Et quand on parle de l’exportation vidéo, qui met donc le processeur à l’épreuve, on entend le ventilateur se mettre en marche. C’est le seul moment ou je l’entend tourner. Sur une journée, je passe peut être 30 mn à exporter des vidéos. 90% du temps que je passe sur mon MacBook Pro, je ne l’entend donc absolument pas. Sans vouloir être méchant pour lui, j’entend beaucoup plus le ventilateur du PC de ma collègue du bureau, dans la pièce à coté, quand sa porte est ouverte. J’ai plusieurs fois fait l’expérience : quand elle éteint son PC, le silence revient dans la pièce. Un bureau 100% Mac est un bureau silencieux !

Windows sur Mac

Comme je vous le disais en début d’article, c’est la possibilité de pouvoir installer Windows sur le Mac qui m’a fait craquer pour mon premier portable Apple. Et ce point précis est toujours mis en avant par la marque à la pomme sur son site. A la fois pour expliquer que le switch PC -> Mac est simple, on retrouve aujourd’hui la quasi totalité des applis importantes de Windows sur MacOS, mais il y a également deux possibilités d’utiliser Windows sur un Mac.

Tout d’abord, Boot Camp permet d’installer Windows en double boot. Tout est prévu par Apple, qui fourni un utilitaire gérant l’installation de Windows et des drivers permettant d’utiliser le trackpad, le clavier et les composants, comme si s’agissait d’un PC. Lorsque vous lancez Windows sur votre Mac, en mode Boot Camp, vous êtes sur PC, un PC très puissant.

Pour ma part, je n’ai que très rarement ressenti le besoin de revenir sur PC, et à chaque fois, Boot Camp m’a bien rendu service.

Mais il existe également une autre solution : la virtualisation. Et dans ce domaine, le champion toutes catégories est Parallels Desktop. Dans sa dernière version, il est même capable de lancer vos applis Windows depuis le bureau de MacOS, comme si s’agissait d’un logiciel Mac natif. Si vous souhaitez en savoir plus, ne manquez pas notre reportage sur le sujet.

Rapport qualité prix

Si je devais d’ailleurs changer de MacBook Pro aujourd’hui, je pense que je prendrais la version la plus chère du portable. Affiché à 2499 euros, celle-ci bénéficie du SSD de 512 Go et d’une vraie carte graphique indépendante. Celle-ci est tout de même plus efficace que l’Iris Pro intégrée dans le modèle au dessous, vendu à 1999 €, et doté d’un SSD de 256 Go.

Si vous êtes décidé à passer sur Mac, et si vous envisagez une machine de travail solide, oubliez la carte vidéo intégré. Pour la plupart des utilisateurs qui ne font que consommer du contenu, cela passera sans problème, mais dès que créez du contenu, musique, vidéo, photo, la carte graphique dédiée est indispensable. Sur mon modèle de 2012, la carte est une Intel HD Graphics 4000. Et là aussi, je suis convaincu que l’utilisation d’une vraie carte graphique indépendante et beaucoup plus efficace pour toutes les tâches qui sollicitent le processeur graphique. Le montage vidéo en fait clairement partie. Là aussi, le MacBook Pro 2014 est beaucoup plus efficace, la carte NVidia GeForce GT 750M fait des merveilles, aussi bien dans les applis gourmandes en ressources graphiques, comme After Effects, qui est bien plus rapide, que dans les jeux. Pour ma part, je joue plutôt sur console, mais malgré tout, dans mon prochain portable, je ne ferai pas d’économie sur cette partie là.

Au final, le MacBook Pro coûte cher, bien plus cher que les PC, mais le confort de travail est incomparable.

Et dernier petit qui a son importance, la décote des Mac n’a rien à voir avec celle des PC. Mon MacBook Pro acheté 2000 euros en 2012 est actuellement coté 1610 € en 2014. C’est un point à connaitre. Les Mac ne se dévaluent pas très vite.

Où l'acheter ?

Le MacBook Pro 2014 n’est désormais plus fabriqué, mais on peut se tourner vers le modèle le plus récent, disponible ici.