Test The Order 1886 : si vous aimez les belles histoires, appuyez sur triangle
Voici notre test de l'attendu The Order 1886, un TPS exclusif à la PlayStation 4 signé Ready at Dawn.
Bonjour et bienvenue pour ce test sans spoiler de The Order 1886. En une phrase, The Order est un jeu de tir à la troisième personne qui se déroule dans une version alternative du 19ème siècle à Londres. C’est aussi la première exclu PS4 de 2015 avant Bloodborne, Until Dawn ou encore Uncharted 4.
Le jeu sort le 20 février, mais il est déjà précédé d’une polémique sur la durée du jeu. En effet, des Youtubeurs ont mis en ligne des playthrough complets de moins de 6 heures…
Personnellement, j’ai mis 8 heures à le terminer, en prenant mon temps. J’imagine que le temps de jeu moyen s’établira donc entre 6 et 9 heures.
Je vous propose de commencer par évoquer la réalisation de The Order 1886 qui était très attendu à ce niveau depuis la diffusion des premières images du jeu.
Londres sous son meilleur profil
Soyons clairs, c’est un des gros points forts du titre et on n’est absolument pas déçu. Le rendu graphique est en tous points exceptionnel. Cela s’applique aussi bien aux personnages qu’aux décors ou même aux armes. L’équipe du studio Ready At Dawn a quadrillé Londres et a photographié la ville sous toutes les coutures. Cette qualité et ce sens du détail sont loin d’être anecdotiques et viennent véritablement servir les ambitions du titre et l’immersion du joueur dans cet univers.
Et l’univers justement, parlons-en avec l’ambiance, l’histoire et les personnages qui ont été créés pour notre plaisir.
L’ambiance est une vraie réussite et on sent les nombreux mois de travail qui ont permis à un beau concept initial de prendre forme. L’idée d’un Ordre de Chevaliers qui perdure depuis celui de la table ronde m’a beaucoup plu, de même que la volonté de lier certains faits et personnages historiques aux inventions des scénaristes. Cette version alternative de Londres est en avance sur la réalité du point de vue technologique, mais on retrouve en revanche tout le conservatisme de la société de l’époque et de sa hiérarchie. La musique est discrète, mais vient parfaitement envelopper l’ensemble et souligner certains moments quand il le faut. Je dois avouer une légère déception en revanche au sujet des personnages, qui ont un beau potentiel et dont les traits de caractère sont bien esquissés, mais qui n’ont toutefois pas le temps d’être suffisamment développés.
Il est temps d’évoquer le véritable point faible de The Order, celui du gameplay et, au-delà du gameplay, celui de l’interactivité.
Script, Script, Script Moustache
Commençons par le cœur, à savoir le tir. De ce côté-là, c’est plutôt bon, même si ça reste très classique. Vous ne serez pas surpris par le comportement des tireurs adverses et vous passerez votre temps à vous mettre à couvert pour ensuite ajuster vos tirs. Il y a de temps à autre quelques pics de difficultés, un peu comme lorsqu’un adversaire avec un bouclier surgit dans Uncharted. Certaines armes apportent un peu de nouveauté, comme le canon électrique ou encore le fusil thermite. Certes, les développeurs ont tenté de mettre en avant la diversité des mécaniques de jeu, mais le combat au corps à corps contre vos adversaires humains se résume à appuyer sur triangle pour une victoire immédiate. Les règles du jeu changent lorsqu’il s’agit de combattre les hybrides, qui ont toutes les apparences de loups-garous. Toutefois, les moments clés de ces affrontements sanguinaires en reviennent fatalement aux fameux QTE, les quick time events qui vous demande d’appuyer sur telle touche ou dans telle direction au bon moment. C’est toujours le même principe qui est repris pour certaines phases d’infiltration et de neutralisation de gardes. En gros, il y a une seule façon de bien faire les choses, celle choisie par les développeurs et vous mourrez jusqu’à ce que vous fassiez exactement ce qu’ils ont prévu, comme un petit chien qui a bien appris son tour.
Dans les déplacements enfin, on sent une certaine lourdeur et j’ai souvent regretté l’agilité de Nathan Drake, même si Galahad reste plutôt athlétique pour son âge.
Conclusion
En conclusion, The Order va profondément diviser les joueurs, comme a pu le faire Beyond Two Souls il y a quelques mois. En effet, c’est une comparaison qui vient naturellement, car The Order 1886 correspond totalement à la définition de film interactif. C’est d’autant plus vrai qu’une bonne partie de votre temps de jeu correspondra à des cinématiques, accompagnées parfois de quelques pressions de boutons symboliques. Dans cette approche, la réalisation technique ainsi que le monde créé par le studio sont très convaincants. The Order est la nouvelle référence à battre en termes de qualité graphique sur console. Ce qui est beaucoup moins convaincant par contre, c’est l’absence totale d’impact des actions du joueur sur le déroulement de l’histoire. Celle-ci vous porte sans jamais que vous ayez votre mot à dire sur les décisions de Galahad et, de toute façon, il n’y a qu’un seul dénouement prévu. À titre de comparaison, les jeux de Quantic Dream souvent critiqués sur leur gameplay ont au moins la richesse de proposer différents chemins et plusieurs fins.
Maintenant que je vous ai raconté tout ça, il faut avouer que j’ai beaucoup aimé suivre la narration de The Order, mais là encore, attention. Ne vous attendez pas à voir toutes les intrigues résolues une fois arrivé au générique de fin. Il semble évident que Ready At Dawn voudrait en faire une suite, mais pour ça il faudra que le jeu soit un succès. Au final, il est très difficile de noter ce jeu qui sera certainement un 16 et plus pour certains alors qu’il n’atteindra qu’à peine la moyenne pour d’autres. Je lui mets donc un 13 en gardant en tête que 60 euros, c’est un peu cher pour une expérience de 7 ou 8 heures.