Star Wars, épisode 8 : Les Derniers Jedi : notre avis garanti sans spoiler
Comme d'habitude, précision importante avant d'attaquer notre critique de Star Wars, épisode 8 : Les Derniers Jedi : celle-ci ne comporte aucun spoiler en dehors de ce qui a été montré dans les bandes-annonces.
Comme toujours avec les grosses licences populaires à multiples opus, l’appréciation ou non du dernier épisode tout juste sorti, ici Star Wars, épisode 8 : Les Derniers Jedi, dépendra très fortement de vos attentes personnelles, que vous soyez fans ou non. C’est pourquoi cette critique que vous allez lire, aussi objective qu’elle essaye d’être, est forcément un peu subjective et biaisée par les attentes de votre serviteur et pas forcément en accord avec votre ressenti. Qu’à cela ne tienne, je vais tenter sans spoiler de vous expliquer pourquoi ce nouveau film Star Wars m’a globalement déçu.
Un film de transition assez statique
Star Wars 8 reprend exactement là où le 7 c’était arrêté. Rey a retrouvé Luke au fin fond de la galaxie pour qu’il aide la Résistance à lutter contre le Premier Ordre qui, malgré la destruction de la base Starkiller, domine largement la galaxie et va porter son coup final au camp de Leia, Finn, Poe et les autres. Si Le Réveil de la Force devait jouer les équilibristes entre hommage et nouveauté pour lancer la nouvelle trilogie et attirer anciens comme nouveaux spectateurs, Les Derniers Jedi a lui carte blanche pour proposer quelque chose de véritablement nouveau et amorcer la fin de l’arc Skywalker.
Malheureusement, sur un plan purement scénaristique, The Last Jedi est extrêmement frileux. En sortant de la salle, un triste “tout ça pour ça” vient à l’esprit malgré 2h30 de film. Certaines choses ont évolué bien entendu, mais difficile de ne pas avoir l’impression que les choses ont finalement très peu concrètement avancé.
Cet opus écrit et réalisé par Rian Johnson sert avant tout de transition vers le futur Episode 9 et n’apporte assurément pas assez de réponses aux nombreuses questions des fans, tout en se permettant de tourner un peu certains éléments centraux de la saga comme ça l’arrange pour les besoins du scénario. Les trailers promettaient un film sombre et, malheureusement, contrairement à Rogue One, Les Derniers Jedi ne s’y tient pas parfaitement en forçant régulièrement trop sur l’humour.
Il y a bien sûr de nombreux passages dramatiques prenants et de dialogues sombres (régulièrement à la limite du kitch comme la licence sait souvent le faire), mais beaucoup trop de blagues et gags visuels viennent souvent désamorcer l’ensemble, exactement comme dans Thor : Ragnarok (et pas merci à mon voisin de cinéma qui rigolait en permanence, même quand il n’y avait absolument rien de drôle). Bien entendu certains traits d’humour fonctionnent très bien et si cette dose de comique ne vous dérange pas, tant mieux pour vous.
Occasions manquées partout, prises de risque (presque) nulle part
Un autre problème de Star Wars 8 réside dans certains de ses personnages les plus récents. Alors que la plupart sont bien écrits depuis l’Episode 7 et évitent un côté trop manichéen (sauf certains méchants qui sont vraiment… méchants) et mettent le doute régulièrement de par leur côté humain assez imprévisible et réaliste (Poe, Finn, Kylo, Rey…), à la fin de cet opus presque tout le monde est rentré sagement dans une case bien délimitée qui manque un peu de nuances.
Le scénario, qui a heureusement quelques bonnes (et moins bonnes) surprises dans ses manches, aurait pu continuer avec sa relative “finesse” jusqu’au bout, et les nouveaux venus sont également loin d’être convaincants. On pensera notamment au personnage de Rose (Kelly Marie Tran), dont les dialogues et actions laissent presque tous dubitatif et viennent même gâcher certains passages.
Ce personnage est d’ailleurs assez lié aux nombreuses facilités scénaristiques dont abuse le film pour sortir ses héros de situations impossibles. On est dans Star Wars certes, mais cela ne pardonne pas tout et bien des situations feront lever les yeux des plus cartésiens. Impossible également de ne pas critiquer un certain problème de rythme en milieu de film, tandis qu’à l’inverse quelques passages véritablement mémorables et notamment le dernier quart, viennent rattraper bien des choses.
En effet, certains aspects réussis viennent compenser avec brio cette marée de critiques. Mark Hamill en Luke Skywalker et Carrie Fisher en Leia Organa tout d’abord, fantastiques dans leurs rôles respectifs, mais aussi les multiples références discrètes ou non au reste de la saga (l’envie de spoiler est très très forte croyez-moi) et à l’inverse les éléments nouveaux venant enrichir l’univers Star Wars (créatures, lieux, costumes…) et enfin certains plans absolument somptueux qui devraient générer de nombreux fonds d’écran. La réalisation dans son ensemble est solide et même si la musique manque un peu de folie en se cantonnant majoritairement aux thèmes connus, la forme de ce Star Wars 8 est bien moins critiquable que son fond.
Star Wars, épisode 8 : Les Derniers Jedi : notre avis
J’en attendais peut-être trop (merci la presse américaine et ses titres dithyrambiques…), mais globalement Star Wars, épisode 8 : Les Derniers Jedi m’a déçu. Pas aussi sombre et sérieux qu’espéré à cause d’un humour trop envahissant, bien plus mystique que cohérent ou généreux en réponses concrètes, pas parfaitement rythmé et captivant tout au long de son récit un peu trop statique et sage dans ses choix scénaristiques minés par quelques facilités un peu regrettables… le film de Rian Johnson reste malgré tout un agréable divertissement et un agréable Star Wars en proposant plusieurs moments véritablement dantesques pour les yeux et pour certains de ses personnages qui n’en méritaient pas moins.