La remontée de diamants provenant du cœur de la Terre livre des secrets
On ne le sait pas assez, mais les diamants ne sont pas juste des pierres qui servent à faire des bijoux. Ils aident aussi à connaître les profondeurs de la Terre. Deux études, publiées dans les revues Nature et Science, font état de découvertes étonnantes à ce sujet.
Les diamants ont été à l’origine de deux publications récentes. La première, parue dans la revue Sciences, montre ainsi l’intérêt du diamant pour en savoir plus sur la Terre. C’est un chercheur américain, Oliver Tschauner, de l’Université du Nevada, qui a publié l’article.
De la glace chaude émanant des entrailles de la Terre détectée par un diamant
A travers l’analyse des diamants, celui-ci a pu faire le constat que ceux-ci étaient dotés d’une nouvelle sorte de glace, démontrant ainsi qu’il y avait de l’eau dans le manteau inférieur de notre planète, ce qui vient corroborer des études précédentes, à savoir la présence d’eau souterraine.
Au vu de la profondeur où se trouvent les minéraux, l’eau contenue dans les minéraux se solidifie pour donner une structure en glace, malgré les températures élevées. Cela donne ainsi une glace « chaude », avec une structure bien particulière. Cela ne veut pas pour autant dire que ce manteau inférieur est constitué d’un océan souterrain, mais de l’eau s’y trouve ou s’y trouvait car il aura fallu des centaines de millions d’années pour que ces diamants remontent a la surface.
Une seconde découverte grâce à un autre diamant
La seconde étude, publiée cette fois-ci dans la revue Nature, est le fruit du travail d’un chercheur italien, qui après l’analyse des diamants enterrés, a pu constater qu’ils étaient pourvus d’un minéral inexistant en surface, mais dont les chercheurs estimaient qu’il devait l’être dans le sous-sol profond, ce qui est effectivement le cas. Au passage ce minéral inexistant à la surface serait tout de même le quatrième plus important présent sur Terre.
Pour le chercheur Julien Siebert, « L’étude dans Nature est particulièrement intéressante car elle ne souffre d’aucune ambiguïté ». Et de rajouter que « c’est la première fois qu’on retrouve ce minéral à la surface. Jusque-là, toutes les traces de pérovskite [le minéral en question] étaient très altérées ».
Autre élément intéressant, le fait que le diamant « conserve aussi des traces propres à la croûte océanique ». En définitive, comme le constate Julien Siebert, « on a ici deux études extrêmement intéressantes qui viennent confirmer des hypothèses sur lesquelles nous travaillons depuis des années ».