PlayStation 4 : la fabrication de la console émet 89 kg de CO2
The Verge s'est amusé à estimer l'empreinte écologique de la console de salon de Sony. Autant dire qu'avec 100 millions d'exemplaires vendus, l'impact n'est pas maigre.
8,9 milliards de kilogrammes de dioxyde de carbone ont été nécessaires à la production des quelques 100 millions de consoles dernière génération de Sony. C’est le chiffre que révèle The Verge dans une longue étude qui a conduit le site américain à désosser la machine avec le département d’ingénierie de l’Université de Cambridge. Dans le cadre de plusieurs dossiers célébrant les 25 ans de la console et afin de confronter la volonté de Sony de réduire son empreinte écologique dans les faits, l’ensemble des composants ont été pesés. On y trouve 511 grammes de plastique ABS, dont une partie a été manufacturée et non recyclée ; 736 grammes d’acier, dont une part importante est probablement neuve, la Chine où est fabriquée la console ne recyclant ce métal qu’à hauteur de 20%.
Un procédé coûteux pour l’homme et la planète
Là où le bat blesse, c’est au niveau du microprocesseur, dont les minerais (or et aluminium) sont extraits au Congo et dans les pays avoisinants, zones de conflits où des enfants sont sollicités pour récolter les précieux éléments ; la violence y est courante également, et le salaire indécent. L’extraction minière elle-même laisse une empreinte carbone dévastatrice. En Chine enfin, où les microprocesseurs sont assemblés et causent le dégagement de perfluorocarbures, un gaz à effet de serre 16 000 fois plus dangereux que le dioxyde de carbone, les conditions de travail des employés de Foxconn et Maintek, qui assemblent les consoles, sont déplorables : travail monotone aux dizaines d’heures supplémentaires, les employés résident dans l’enceinte de l’usine et le stress conduisent des employés à se suicider.
Une enquête qui donne matière à réflexion
Le dossier se conclut par les mots suivants : “En repensant au tas de métal, de plastique et d’électronique qui se trouve sur la table de laboratoire de l’université de Cambridge, je me rends compte que la PlayStation 4 possède les parties les plus frappantes et les plus problématiques du capitalisme mondial qui fredonnent ensemble. C’est une machine exquise, conçue avec légèreté, qui respire l’exploitation de la Terre et de ses habitants. Je pense que beaucoup d’entre nous le savent, du moins à un certain niveau, mais notre soif collective pour ces technologies avides de carbone reste indéfinissable. Savoir si la planète peut maintenir une telle consommation est une question, mais le coût humain actuel en est une toute autre. Pour l’instant, c’est la réalité à laquelle nous devons faire face chaque fois que nous amorçons la machine noire.”