Des oeuvres d’Andy Warhol découvertes sur des disquettes Amiga
Près de 30 années après la mort de Andy Warhol, alors âgé de 58 ans, ce sont pas moins de onze oeuvres numériques qui ont été découvertes.
C’est une découverte plutôt exceptionnelle qui vient d’être faite dans les archives du musée Andy Warhol de Pittsburgh puisque des experts de l’université Carnegie Mellon viennent de mettre la main sur 11 oeuvres inconnues de Andy Warhol. Mais si nous aurions pu penser découvrir de nouvelles toiles du peintre, ce sont en réalité des oeuvres numériques qui viennent de faire leur apparition.
Tout à commencé il y a trois ans, lorsque l’artiste Cory Arcangel est tombé sur une vidéo datant de 1985 où l’on voyait Andy Warhol faire une démonstration des capacités de l’Amiga 1000 en réalisant un portrait de Debbie Harry, la chanteuse du groupe Blondie. Grand fan du peintre américain, il s’est mis en tête que cette oeuvre n’était certainement pas la seule à avoir été réalisée par Warhol sur cet ordinateur et a ainsi mené sa petite enquête afin d’en savoir plus. Après de nombreuses recherches, il est finalement arrivé jusqu’au musée Andy Warhol de Pittsburgh où il a découvert une disquette sans descriptif.
Onze oeuvres numériques conçues sur un Amiga 1000
Le format des disquettes étant devenu obsolète depuis, les archivistes n’ont malheureusement pas pu accéder aux données immédiatement. Déterminé, Cory Arcangel a donc décidé de contacter le club informatique de la Carnegie Mellon University afin qu’ils tentent à leur tour d’extraire les informations. Pour se faire, les experts se sont dotés d’un lecteur de disquettes spécial de la marque KryoFlux et ont ainsi rapatrié les données afin d’éviter les éventuelles pertes liées à l’altération du support de stockage, pour ensuite tenter de les analyser via un émulateur de système Amiga. Comme ils le craignaient, les experts se sont cela dit heurtés à un problème : les fichiers images étaient enregistrées dans un format obsolète et n’étaient donc pas reconnues par les outils actuels. Ils ont donc du fournir un travail de rétro-ingénierie afin de pouvoir visualiser enfin ces nouvelles oeuvres.
En réalité, Warhol était lié par un contrat à la société Commodore (qui commercialisait l’Amiga) et avait revisité plusieurs de ses classiques. Ce sont ainsi des versions entièrement revues d’oeuvres telles que Marilyn Monroe ou la boîte de soupe Campbell qui ont été découvertes aux côtés, entre autres, d’une version revisitée de La Naissance de Venus, de Botticelli. Selon Cory Arcangel, la découverte de ces images montrent que Warhol “semble avoir eu très rapidement l’intuition de la façon dont on pouvait s’exprimer sur ce qui était alors un tout nouveau média: le numérique“. De son côté, le directeur des archives du musée a déclaré qu’on ne pouvait qu’imaginer “comment Warhol aurait utilisé les technologies qui nous semblent si banales aujourd’hui.”