Manhunt: Unabomber : notre avis sur une passionnante histoire vraie traitée avec brio
Nous avons vu les 8 épisodes de Manhunt: Unabomber et voici notre critique de la série ultra maîtrisée et passionnante signée Discovery Channel.
Malgré sa présence dans notre dossier des nouvelles séries les plus prometteuses de l’été 2017, nous n’avons pas eu le temps lors de sa sortie en août dernier de regarder et critiquer le premier épisode de Manhunt: Unabomber. Aujourd’hui, après avoir dévoré l’intégralité des 8 épisodes, il est clair que c’était une erreur et que le show mérite bien aujourd’hui une critique complète.
Diffusée initialement sur Discovery Channel aux États-Unis (et sur Netflix chez nous tout bientôt), la mini série est composée de 8 épisodes de 42 minutes. Un format parfait ni trop long ni trop court pour le genre retenu, à savoir un thriller mêlant – un peu comme Narcos – acteurs et éléments de fiction avec quelques images d’archive quant à elles bien réelles. En effet, comme son nom l’indique Manhunt: Unabomber s’intéresse à une histoire vraie, celle de l’Unabomber.
Une série qui maîtrise tout de A à Z
Pour ceux qui l’ignoreraient, derrière ce nom se cache Theodore Kaczynski, l’un, si ce n’est LE terroriste domestique le plus connu outre-Atlantique. L’homme, aujourd’hui en prison, a terrorisé le pays pendant presque 20 ans à partir de 1978 en envoyant 16 colis piégés faisant un total de 3 morts et 23 blessés. Le show s’intéresse à ses motivations et son histoire, mais aussi à sa traque extrêmement coûteuse par le FBI et la naissance pour l’occasion de la pratique de l’analyse linguistique, seul moyen pour découvrir son identité et l’arrêter, tant l’homme ne laissait aucune trace derrière lui.
Pour raconter son histoire, la série d’Andrew Sodroski navigue avec intelligence entre les années. Malgré l’échelle temporelle importante et les multiples décennies traitées, le spectateur n’est jamais perdu et cette narration non linéaire permet de ne jamais s’ennuyer. Qu’il s’agisse de la jeunesse de Kaczynski, de ses premières bombes, des galères du FBI pour le trouver ou des scènes de discussions intenses derrière les barreaux en fin de parcours, toutes les périodes visitées le sont avec talent et maîtrise dans l’écriture et le rythme.
Wudder under the bridge
L’autre grande force de Manhunt: Unabomber en dehors de sa narration est assurément ses personnages et ses acteurs. Le duel à distance, mais aussi en face à face entre Theodore Kaczynski (Paul Bettany) et l’agent du FBI Jim Fitzgerald (Sam Worthington) qui va entraîner son arrestation est tout simplement passionnant à suivre. Un peu comme dans Death Note, les deux cerveaux opposés (mais pas tant que ça, finalement) abordent avec brio des sujets captivants et avec la manière tant leur jeu est convaincant.
On se passionne pour cet agent toujours plus perturbé qui donne absolument tout ce qu’il a pour arrêter le terroriste alors que sa hiérarchie ne croit pas à ses méthodes avant-gardistes, tandis que le passé et les idées de l’homme pourchassé et extrêmement intelligent résonnent avec lui, mais aussi avec le spectateur. Les éléments de fiction se mélangent parfaitement avec les faits avérés et l’ensemble est juste ultra solide et intéressant. On appréciera également le fait que les seconds rôles soient eux aussi très convaincants dans leur prestation, notamment du côté du FBI.
Intégralement réalisée par Greg Yaitanes, à qui l’on doit notamment l’également très bien réalisée Quarry, Manhunt: Unabomber n’est jamais trahi de ce côté là, tant au niveau de la mise en scène que de la photo. On aurait peut-être apprécié un peu plus d’images d’archives en plus des trop rares extraits de journaux télévisés d’époque pour renforcer l’aspect historique, mais ce serait chipoter tant tout l’aspect fiction et « enrobage » de l’histoire vraie est maitrisé.
Manhunt: Unabomber : notre avis
Manhunt: Unabomber est de ces rares séries qui vous font aller sur Wikipédia après coup (ou même pendant) pour en apprendre encore plus. Non pas que la série n’en donne pas assez, bien au contraire, mais bien parce que le show de Discovery Channel est passionnant du début à la fin et qu’on en veut encore plus une fois arrivé au bout.
Mêlant avec talent thriller de fiction et histoire vraie, la série est sans aucun doute l’une des meilleures surprises de cette année 2017 à la rédaction tant tout y est maitrisé et captivant. De la narration aux dialogues en passant par le jeu d’acteur ou la réalisation, il s’agit tout simplement d’un quasi-sans-faute que nous ne pouvons que recommander chaudement.
Si Mindhunter (sur Netflix le 13 octobre) par David Fincher, qui s’intéresse non pas à la naissance de l’analyse linguistique, mais à celle des profilers en 1978, arrive à être aussi réussie, on n’a pas fini de s’intéresser au sujet.
Et la bonne nouvelle finale : Manhunt: Unabomber arrive le 12 décembre prochain sur Netflix chez nous.