Des lunettes spéciales peuvent berner les logiciels de reconnaissance faciale

A l’avenir, il sera difficile de faire sans la reconnaissance faciale au quotidien et cette technologie très intrusive incite déjà de nombreuses personnes à travailler sur des outils capables de leurrer les logiciels de reconnaissance faciale.

Une équipe de chercheurs de la Carnegie Mellon University de Pittsburgh planche précisément sur un dispositif capable d’induire en erreur les systèmes de reconnaissance faciale. Il s’agit d’une paire de lunettes un peu spéciale qui, comme on peut l’observer sur la photo d’illustration, peut tromper un logiciel de détection de façon assez impressionnante. Un homme portant les lunettes est par exemple détecté comme étant l’actrice Milla Jovovich !

Des lunettes pour induire en erreur les logiciels de reconnaissance faciale

Les chercheurs sont donc en mesure de berner les performances des outils de reconnaissance faciale et si le sujet vous intéresse, voici d’ailleurs l’étude de la Carnegie Mellon University (en anglais). Il existait déjà jusqu’à présent certains dispositifs capables de masquer une partie des traits du visage ou d’envoyer une puissante lumière pour « aveugler » les détecteurs (lunettes AVG), mais c’est la toute première fois, qu’un dispositif est capable d’induire en erreur les logiciels de reconnaissance faciale.

Il faut toutefois relativiser l’impact de ces travaux, car même si l’objectif est de redonner un semblant de vie privée, ce dispositif ne fonctionne que sur le logiciel de reconnaissance faciale Face++, il en existe beaucoup d’autres. De plus, maintenant que les sociétés savent qu’il existe une solution pour les leurrer, elles travailleront sur cet aspect pour contourner les solutions anti-contournement justement.

Un court répit pour la vie privée

D’ailleurs Daniel Bilar, un spécialiste de la cybersécurité de chez Visa, n’a t-il pas expliqué que les systèmes d’identification pourront rapidement déjouer ce genre de leurres, en affirmant : « Tout le monde est doté de ce qu’on pourrait appeler une empreinte physique multidimensionnelle. Le visage n’est qu’une seule de ces dimensions parmi d’autres, dont les cheveux, la silhouette, mais aussi les données liées à nos comportements, à nos trajets, à nos achats en ligne… Même en évitant la reconnaissance faciale, il va devenir de plus en plus difficile d’échapper ce genre d’identification, à moins de prendre de très importantes précautions et de se tenir à une discipline précise que peu de personnes sont prêtes à respecter à la lettre ».