L’ONU crie au sexisme à cause des voix féminines par défaut des assistants vocaux numériques
Google Assistant, Apple Siri, Amazon Alexa, tous ces assistants sont davantage connus pour leur voix de femme. Et c'est un problème si l'on en croit un rapport de l'ONU.
Dans un rapport de l’UNESCO, une branche de l’ONU, on apprend que le fait de voir un assistant répondre avec une voix féminine renforce les clichés sexistes. Leurs auteurs estiment en effet que le fait que Google Assistant, Alexa ou Siri aient le plus souvent une voix de femme “reflète et renforce” l’idée que le rôle même d’assistant est à attribuer aux femmes.
L’UNESCO s’inquiète des voix féminines des assistants vocaux
“La plupart des assistants vocaux utilisent une voix féminine, cela envoie comme signal qu’elles sont des aides serviables, dociles et désireuses de plaire, disponibles à tout moment en appuyant sur un bouton ou avec une commande vocale directe comme « hey » ou « ok ». L’assistant n’a aucun pouvoir au-delà de ce qu’on lui demande. Il honore les commandes et répond aux requêtes indépendamment de leur ton ou de leur degré d’hostilité. Dans de nombreuses communautés, cela renforce les préjugés sexistes généralement admis sur le fait que les femmes sont soumises et tolérantes aux mauvais traitements.” Voici ce que l’on peut notamment lire dans le document.
Une situation qui renforce les clichés sexistes
Les chercheurs s’inquiètent aussi des effets sur les enfants. Selon Calvin Lai, de la prestigieuse Université de Harvard, spécialiste des biais inconscients, précise que “les associations de genre dépendent de la fréquence à laquelle les gens y sont exposés. Avec l’avènement des assistants numériques, la fréquence et le volume des associations entre « femme » et « assistante » augmentent considérablement.”
La manière de demander, presque toujours à l’impératif, agit “comme de puissants outils de socialisation et enseigne aux gens, en particulier aux enfants, que le rôle des femmes, filles et personnes de sexe féminin est de répondre à leur demande. Représenter sans cesse les assistants numériques en tant que femme codifie de manière progressive un lien entre la voix de la femme et sa soumission“, explique le Professeur Noble.
En conclusion, l’UNESCO enjoint les géants de la tech à étudier sérieusement la question pour proposer des solutions adaptées. Siri et Google Assistant disposent tous deux de voix masculines, seul Alexa, pour le moment, n’en a pas.