L’Irak coupe l’accès à Internet dans l’ensemble du pays
Après avoir dans un premier temps bloqué l'accès aux réseaux sociaux et aux applications de messageries instantanées, plusieurs fournisseurs d'accès ont coupé l'accès à Internet hier à 17h00 UTC (19h00 à Paris-Bruxelles).
NetBlocks, qui “cartographie la liberté sur Internet” signale dans un rapport publié mercredi 2 octobre que l’Irak a coupé l’accès à la toile via les FAI Earthlink, Asiacell et Zai. Cet événement n’est pas isolé dans l’histoire du pays et répond ces jours-ci à un moyen de limiter la fuite d’informations sur les troubles civils qui agitent le pays alors que l’on apprenait que des centaines de personnes avaient été gazés au lacrymogène ou blessés par balle (dont 19 morts) en seulement 3 jours de protestations. Les premières informations relevées par NetBlocks montraient un blocage de Facebook, Twitter, Instagram et WhatsApp à 12h30 UTC. Quelques heures plus tard, à 17h00 UTC, l’organisation relevait un blackout qui s’élevait à 70% du réseau irakien ; à 19h30 UTC, la capitale Bagdad était entière hors-ligne et approximativement 75% du réseau national également, exceptions faites des régions autonomes avec des FAI indépendants.
Des réseaux partiellement utilisables
NetBlocks explique que son observatoire considérait la situation comme incertaine dès ses débuts, les blocages et coupures s’étant effectués par paliers. Auparavant, l’Irak avait pu coupé totalement l’accès à Internet d’une traite. Mercredi après-midi, WhatsApp et Facebook Messenger restaient utilisables partiellement depuis les smartphones même sur les réseaux affectés, car les deux services ont mis en place des mesures de contournement préventives ou des systèmes de communication alternatifs pour poursuivre les discussions. La transmission de photo et vidéo était en revanche mise en difficulté.
Un précédent notable
Au-delà de la décision politique de couper l’accès à Internet pour empêcher les manifestants de communiquer et/ou la presse de rapporter les faits, l’Irak avait d’ores et déjà partiellement coupé l’accès au web le 26 juin dernier lors d’examens nationaux suite à une décision du Conseil des ministres, puis quatre fois supplémentaires les jours suivants. Le coût total de l’opération a été estimé à 40 millions de dollars par NetBlocks.