Les raisons profondes derrière les grandes divergences entre les deux adaptations de Fullmetal Alchemist

Image d'illustration. Fullmetal Alchemist Conqueror of ShamballaAniplex / PR-ADN
Les deux adaptations animées de Fullmetal Alchemist, bien qu’inspirées du même manga, présentent des intrigues et des tonalités contrastées. Cette divergence s’explique par leur contexte de production et l’avancement différent de l’œuvre originale lors de leur création.
Tl;dr
- Deux adaptations majeures divisent les fans depuis 20 ans.
- « Brotherhood » est fidèle, l’original plus audacieux.
- Aucune version n’est parfaite, chaque série a ses forces.
Un duel d’adaptations qui fascine et divise
Difficile d’évoquer l’univers de « Fullmetal Alchemist » sans souligner la fracture qu’il provoque au sein des amateurs d’anime. D’un côté, la première série télévisée de 2003, de l’autre, le phénomène « Brotherhood », diffusé entre 2009 et 2010. Deux œuvres issues du même manga de Hiromu Arakawa, deux lectures radicalement opposées – et depuis vingt ans, un débat presque sacré anime les communautés : laquelle tient le titre de meilleure adaptation ?
L’originalité contre la fidélité
L’histoire commence avec la publication du manga en 2001, rapidement repérée par l’équipe du studio Bones. À l’époque, seul un fragment du récit existe. L’équipe menée par le réalisateur Seiji Mizushima décide alors de tordre l’intrigue pour tenir toute une saison. On assiste ainsi à des choix narratifs singuliers : personnages inédits, arcs inventés et séquences marquantes comme la mort de Maes Hughes, devenue culte auprès des spectateurs. Pourtant, certains rebondissements controversés – cyborgs improbables ou détours scénaristiques vers une Allemagne nazie alternative – divisent jusqu’aux plus fervents défenseurs.
Face à ces libertés prises, le studio revient à la charge avec « Brotherhood ». Cette fois-ci, sous la houlette de Yasuhiro Irie, c’est la fidélité au manga qui prime. Le projet se révèle titanesque : adapter chaque chapitre sans jamais sacrifier la qualité visuelle ou narrative. Le résultat ? Un succès éclatant, salué par la critique et trônant aujourd’hui parmi les séries les mieux notées sur My Anime List.
Mélodies et ambiances : le cœur partagé des fans
Pourtant, difficile d’affirmer que « Brotherhood » supplante complètement son aîné. L’atmosphère musicale signée Michiru Oshima, notamment avec le morceau « Bratja », touche encore une génération entière. Quelques strophes suffisent à raviver ce mélange unique de douleur et d’espoir qui imprègne la quête des frères Elric :
- Pardon, petit frère…
- Nous avons péché en voulant dépasser notre condition.
La version « Brotherhood », portée par les compositions baroques d’Akira Senju, explore d’autres facettes du mythe, mais ne parvient pas toujours à égaler cette mélancolie.
Aucune vérité absolue : deux classiques pour deux générations
En fin de compte, choisir entre ces deux adaptations relève moins du bon goût que du rapport intime qu’entretient chacun avec son histoire d’origine. Nostalgie ou modernité ? Audace ou fidélité ? Plutôt que trancher définitivement, peut-être faut-il accepter que chaque série incarne une facette différente du chef-d’œuvre créé par Arakawa — et que l’héritage durable de « Fullmetal Alchemist » réside justement dans cette pluralité. Les œuvres continuent d’inspirer leurs créateurs ailleurs : qu’il s’agisse du travail remarquable sur « Mob Psycho 100 » ou sur « Eden », leur influence se perpétue bien au-delà des débats passionnés.