Les raisons pour lesquelles JJ Abrams et Into Darkness fâchent toujours les fans de Star Trek

Image d'illustration. Star Trek Into DarknessBad Robot Productions / PR-ADN
Malgré le succès commercial du film « Into Darkness », de nombreux amateurs de Star Trek gardent des réserves à l’égard de la vision de JJ Abrams, pointant des choix créatifs qui continuent d’alimenter débats et critiques au sein de la communauté.
Tl;dr
- « Into Darkness » copie maladroitement « La Colère de Khan ».
- Le film trahit l’esprit de « Star Trek ».
- Les fans dénoncent le manque de profondeur et d’originalité.
L’héritage trahi par la modernité hollywoodienne
Dès sa sortie, « Star Trek Into Darkness », réalisé par J.J. Abrams, a provoqué une onde de choc parmi les fans historiques de la saga. Si le reboot de 2009 avait réussi à rassembler anciens et nouveaux publics autour d’une aventure survitaminée, cette suite a nettement moins convaincu. Loin du souffle novateur espéré, elle s’apparente davantage à une relecture superficielle du classique « La Colère de Khan », sans parvenir à retrouver ni la finesse ni la complexité qui ont fait la légende de la franchise.
Khan dénaturé, un hommage manqué
À mi-parcours du film, le voile se lève sur l’identité réelle du mystérieux antagoniste : il s’agit en fait de Khan Noonien Singh, figure mythique incarnée jadis par Ricardo Montalbán. Problème majeur, le personnage est ici interprété par Benedict Cumberbatch, choix de casting qui suscite un vif malaise quant à la fidélité et à la diversité de l’univers originel. Plus encore, ce nouveau Khan n’est plus qu’un simple vengeur dénué de subtilités, loin du tyran complexe et fascinant imaginé en 1982. Là où l’œuvre originale jonglait avec des thématiques de renaissance et d’ambiguïté morale, cette adaptation ne retient que l’affrontement manichéen.
Effets spéciaux clinquants, émotion sacrifiée
Certes, la mise en scène impressionne par sa débauche visuelle. Les amateurs d’action pure pourront se laisser emporter par ce spectacle où les effets (et les fameux lens flares) dominent largement le propos. Cependant, même certains réalisateurs historiques comme Nicholas Meyer, aux commandes de « La Colère de Khan », n’ont pas caché leur frustration face à cette approche. En cause : une inversion artificielle des moments forts (la mort échangée entre Kirk et Spock), copiée presque mot pour mot, mais vidée de tout impact puisque immédiatement annulée. Ce procédé – ressusciter un héros sans délai – retire toute force dramatique aux enjeux.
Pour mieux résumer le sentiment général qui ressort chez les fans :
- L’absence d’audace narrative : on rejoue le passé sans rien inventer.
- L’infidélité aux personnages : Khan perd son aura tragique.
- L’esprit « Star Trek » dénaturé : réflexion et humanisme relégués au second plan.
Quand l’hommage devient caricature
Si certains spectateurs occasionnels y ont trouvé leur compte, nombreux sont ceux qui regrettent que J.J. Abrams applique ses recettes spectaculaires sans saisir le cœur philosophique et progressiste du mythe « Star Trek ». À trop vouloir revisiter des œuvres cultes en misant sur la nostalgie et les codes attendus, on risque surtout d’en perdre la saveur singulière – et d’exposer le réalisateur à la véritable colère… des fans.