La Smithsonian Institution verse 2,8 millions d’images dans le domaine public
Les œuvres libres de droit se multiplient sur Internet grâce à des acteurs indépendants, mais il manque toujours la participation d'institutions privées majeures. Aujourd'hui la Smithsonian Institution fait un apport très important.
La Smithsonian Institution est une organisation créée en 1846 qui comprend aujourd’hui en son sein 19 musées au sein de son bâtiment de Washington D.C., où son abrité 155 millions d’objets. Parmi les collections phares de l’institution, on relèvera le Musée national de l’air et de l’espace, le Musée national de l’histoire américaine ou le très important Museum National d’Histoire Naturelle. Outre ses collections physiques, la Smithsonian travaille à numériser une grande partie de son patrimoine, ce qui l’amène à verser aujourd’hui 2,8 millions d’images 2D et 3D dans le domaine public. L’institution aurait pu profiter de la Journée du domaine public qui a permis cette année de rendre disponibles à tous des musiques, livres et films de 1924. Néanmoins le versement est historique : c’est la première fois en 174 ans d’existence que l’institut ouvre les portes de ses collections.
Une collection sans précédent
C’est à travers une plateforme baptisée Open Access qu’il est possible de consulter près de 3 millions d’images. Mais la Smithsonian ne compte pas s’arrêter là : rien qu’en 2020 elle compte apporter 200 000 objets de plus à la collection numérique. Si cette décision intervient aussi tardivement, c’est aussi parce que le mouvement pour rendre disponible les collections numérisées reste récent : à travers le Google Cultural Institute, le Rijksmuseum d’Amsterdam avait ouvert toute sa collection en 2016, mais le Metropolitan Museum of Art de New York et l’Art Institute of Chicago ont aussi participé à cet effort (ce dernier à hauteur de 44 313 images en 2018).
Un regard interdisciplinaire
Parmi les œuvres emblématiques, on peut admirer un portrait peint de Pocahontas copié d’un original par Simon van de Pass autour de 1616, un autre photographique de Ida Bell Wells-Barnett (autour de 1893) qui s’est battu contre le lynchage des noirs aux États-Unis ou encore une photographie du Lockheed Vega 5B qu’a piloté Amelia Earhart pour traverser l’Atlantique. Pour l’expert en héritage de la culture Simon Tanner : « L’ampleur même de cette série de données interdisciplinaires est étonnante. Cela ouvre un champ beaucoup plus large de contenu qui traversent la science et la culture, l’espace et le temps, d’une manière qu’aucune autre collection n’a fait, ou ne pourrait même le faire. C’est une contribution stupéfiante à la connaissance humaine. »