Le disque dur en plastique ou le stockage de donnés sur polymères
Il avait déjà été prouvé qu'il était possible de stocker des informations binaires sur une sorte de brin d'ADN artificiel. Cette fois, c'est sur un polymère de plastique que des données ont été gravées. Cette prouesse a été réalisée par des chercheurs français.
Les chercheurs français qui ont réussi cette première se sont largement inspirés de cette expérience menée par des scientifiques britanniques en 2011 et qui avait permis de voir des données binaires (un fichier MP3 reprenant l’enregistrement du fameux discours « I have a dream » prononcé le 28 août 1963 par le pasteur Martin Luther King) inscrites sur un brin d’ADN artificiel. Les français ont fait de même mais sur une matière bien plus commode à manipuler et à conserver : un polymère de plastique.
Des données binaires gravées sur un polymère
Cette prouesse a été réalisée par des équipes de chercheurs de l’Institut de chimie radicalaire de l’Université Aix-Marseille ainsi que du Centre national de recherche scientifique de l’Institut Charles Sadron de Strasbourg. En utilisant les briques de polymère (monomères) comme éléments binaires, ils ont réussi à écrire puis à relire des données numériques écrites sur un matériau plastique.
Les matériaux polymères sont, comme l’ADN, formés de briques s’assemblant les unes aux autres pour former des séquences répétitives. En attribuant les valeurs 1 et 0 à ces briques, il est possible de recréer un message binaire, de le conserver, de le relire et de le stocker. Cette solution de matériau polymère est, pour le moment, bien plus viable que celle utilisant l’ADN et ses applications industrielles bien plus à la portée de la technologie actuelle.
Des progrès à réaliser avant d’utiliser la technologie polymère
Dans l’état actuel des choses, encoder un message binaire sur ce type de matériau prend du temps. Il faut synthétiser le message, monomère par monomère, à la main. Pour un court message de quelques octets, l’opération prend une journée de travail. La lecture de ce message est ensuite réalisée par séquençage par un dispositif de type spectromètre de masse (comme pour décoder l’ADN) et prend quelques minutes. Pour l’instant donc, seuls de très courts messages peuvent être utilisés. Mais avec la robotisation du séquençage et de la lecture, il sera possible d’accélérer les processus et l’équipe de scientifiques estime pouvoir exploiter des messages de plusieurs mégaoctets d’ici un laps de temps de trois à cinq ans. Dans un premier lieu, des codes-barres ou des codes secrets pourraient être utilisés dans l’industrie, des données alors bien difficiles à falsifier.