Le coronavirus donne lieu à “la plus grande expérience de télétravail” au monde
Employeurs et salariés tentent de s'ajuster en traversant la crise du coronavirus que subit actuellement la Chine.
Alors que des restrictions de circulation sont en place en Chine et que la majorité des citoyens sont en repos à l’occasion du Nouvel an lunaire se pose la question de la reprise du travail pour les entreprises. Si les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et du commerce vont connaître une baisse spectaculaire d’activité, tout comme celui du divertissement, d’autres acteurs du secteur tertiaire vont devoir s’organiser pour continuer à exister jusqu’au 10 février, date butoir définie par le gouvernement pour la reprise des activités si la crise du coronavirus est maîtrisée. Le média américain Bloomberg définit cette période singulière comme “la plus grande expérience de télétravail au monde”, des milliers d’entreprises cherchant à s’organiser grâce aux applications de vidéoconférence, de conversations de groupe et de gestion de tâches. Pour cela, les chinois peuvent se reposer sur WeChat ou bien l’équivalent asiatique de Slack, Lark développé par ByteDance (TikTok).
De nombreux secteurs touchés
Sont particulièrement touchés les secteurs FIRE (Finance, Insurance, Real Estate) qui regroupent l’activité immobilière, les assurances et la finance, ainsi que la logistique et le secteur légal selon Bloomberg. Une employée d’hôtel rapporte que sa direction lui a demandé de travailler depuis chez elle pour deux jours, avant de voir cette période reconduite et étendue deux fois. Elle doit en outre rapporter ses faits et gestes et sa température corporelle de manière quotidienne. L’espace de co-working Beeplus n’a plus pendant cette période d’isolation des autres de raison d’exister, mettant à mal le business model d’une partie de la tech.
Un impact décisif sur l’économie
Les usines fermant une à une posent également des problèmes aux fabricants, qui n’ont “pas de plan B” selon Bloomberg et ne peuvent qu’attendre la fin de l’épidémie. Selon une estimation de Warwick McKibbon, professeur d’économie à l’Université Nationale d’Australie à Canberra, l’impact sur l’économie pourrait être trois à quatre fois supérieur à celui causé par l’épidémie de SRAS en 2003 : “La panique, explique-t-il, est le facteur qui joue le plus sur l’économie, pas les décès.” Les employeurs peuvent toutefois se rassurer avec une étude de l’Université de Stanford, qui révèle que la productivité des employés des centres d’appels de l’agence de voyages chinoise Ctrip a augmenté de 13 % lorsqu’ils travaillaient depuis chez eux en raison d’une réduction des interruptions et d’un environnement de travail plus confortable.