Kojima Productions : la production cinématographique intéresse le studio indépendant
En parallèle de la création vidéoludique, Kojima Productions souhaite également faire des films.
A l’occasion du documentaire Death Stranding : Inside Kojima Productions de BBC Radio 1, le célèbre concepteur Hideo Kojima a confié de manière très sérieuse que son rêve de réaliser des courts et long métrages pourrait bien devenir réalité dans le futur : « À l’avenir, Kojima Productions va également commencer à faire des films. Si vous pouvez faire une chose bien, alors vous pouvez tout faire bien. Je pense que d’ici quelques années, le jeu passera surtout par le streaming. Les films, les séries télévisées et les jeux seront tous streamés. Vous les apprécierez sur votre iPad ou iPhone ou n’importe quel écran à tout moment, n’importe où. Lorsque cela arrivera, les jeux, les films et les séries s’affronteront dans le même espace. Je suis très intéressé par le nouveau format des jeux qui y apparaîtra et c’est cela que je veux tenter« . Cet amoureux transi de cinéma (« mon corps est fait à 70% de films ») est d’ailleurs bien entouré dans ce domaine comme en témoignent ses relations amicales avec Nicolas Winding Refn, Guillermo del Toro, George Miller, Jordan Vogt-Roberts ou encore Alfonso Cuarón.
Death Stranding : une réponse à Donald Trump, au Brexit et à la solitude
Avec les Metal Gear Solid, Hideo Kojima a toujours été très critique sur la société américaine, la militarisation et bien évidemment les armes nucléaires. Dans le cadre de Death Stranding, il a souhaité mettre en en exergue des faits politiques récents ainsi que l’isolement social : « Nous sommes peut-être connectés par Internet plus que jamais, mais ce qui se passe, c’est que les gens s’attaquent entre eux parce que nous sommes connectés. Le président Trump construit actuellement un mur. Puis vous avez le Brexit, où le Royaume-Uni essaye de partir, il y a beaucoup de murs et les gens ne pensent qu’à eux dans le monde. Notre époque tourne autour de l’individualisme. Dans ce jeu, nous utilisons des ponts pour connecter les choses, mais détruire ces ponts peut instantanément les transformer en murs. Donc les ponts et les murs sont presque synonymes. C’est une des choses à quoi je voudrais que les joueurs réfléchissent dans le jeu. Après avoir passé des dizaines d’heures dans le jeu, vous reviendrez à la réalité à la fin. Quand ça sera fait, je veux que vous utilisiez ce que vous avez appris dans le jeu. La connexion est l’une de ces choses. Même s’ils s’amusent avec d’autres personnes à l’extérieur, lorsqu’ils sont seuls et jouent à des jeux vidéo dans leur salon, ils ne se sentent pas à leur place dans la société ou dans leur communauté. Ainsi, lorsque ces personnes jouent à ce jeu, elles réalisent que des personnes comme elles existent dans le monde entier. Sachant que même si je suis seul, il y a d’autres personnes comme moi qui se sentent à l’aise, c’est ce que j’aimerais qu’ils ressentent en jouant au jeu. »
Hideo Kojima n’abandonne pas l’idée de faire un jeu d’horreur
Malgré l’annulation de Silent Hills par Konami, Kojima-san compte bien créer un jeu d’horreur qui soit bien différent de ce que les joueurs connaissent : « Oui, bien sûr, je veux faire un jeu d’horreur un jour. J’ai de nouvelles idées qui, je pense, pourront être communiquées mais je ne sais pas quand (…) Pour ce qui est des films d’horreur, vous pouvez fermer les yeux en regardant quelque chose de vraiment effrayant… mais les jeux sont différents des films. Si vous fermez les yeux dans un film, il disparaît et le film continue. Mais dans les jeux, c’est interactif. Vous devez avancer par vous-même. Je veux créer un jeu d’horreur mais je n’ai pas la bonne solution pour le faire. Pour P.T., je voulais concevoir quelque chose que tout le monde partagerait. Mais si vous avez trop peur, vous n’allez pas y jouer, pas vrai ? Je veux challenger le genre de l’horreur et régler ce problème. Je veux faire un jeu d’horreur et l’interactivité des médiums s’accorde vraiment bien avec cela. Je pense que cela pourrait être vraiment plus effrayant que les films si c’était sur une plateforme interactive. Je ne fais pas des jeux pour l’argent. Je ne persiste pas dans un genre. Je veux créer quelque chose de nouveau, pour commencer. Je veux créer quelque chose qui n’existe pas déjà ailleurs et être une sorte d’explorateur. Donc comme l’horreur dont nous venons juste de parler, je ne veux pas faire dans un système horrifique qui existe déjà. Je veux, en quelque sorte, y mettre un élément novateur. C’est mon espoir, mon rêve.«