Huawei aurait accès à l’ensemble des réseaux de téléphone mobile selon les États-Unis
Selon les États-Unis, l'équipementier et fabricant de téléphone aurait un accès aux réseaux mobiles du monde entier depuis plusieurs années. Les preuves n'ont toutefois pas été présentées publiquement, mais partagés avec l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Le constructeur Huawei a traversé l’année dernière une grave crise, résultat directe d’une interdiction du département du commerce américain de faire affaire pour les entreprises du Nouveau continent avec celles de l’Empire du milieu. À côté de cet événement majeur qui a poussé le constructeur à dépasser l’écosystème Android pour proposer son propre système d’exploitation mobile, Huawei devait lutter en Europe pour se faire accepter comme équipementier, des doutes pesant sur sa transparence, notamment à cause d’une prétendue collusion avec le gouvernement. Dans la course à la 5G, l’entreprise se disait prête à travailler avec les gouvernements sur la 5G pour dissiper les soupçons d’espionnage, un message rapidement entendu et accueilli en Allemagne puis au Royaume-Uni. Les accusations de l’administration américaine à l’encontre de l’entreprise pourraient cependant remettre en cause ces négociations.
Les alliés prévenus en priorité
Le Wall Street Journal rapportait hier que les responsables américains disent avoir des preuves que Huawei dispose d’un accès par porte dérobée aux réseaux de téléphonie mobile dans le monde entier. “Nous avons la preuve que Huawei a la capacité secrètement d’accéder à des informations sensibles et personnelles dans des systèmes qu’il maintient et vend dans le monde entier“, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale Robert O’Brien au Journal. Aucune preuve n’a été publiquement présentée, mais le WSJ écrit que des renseignements ont été partagés avec l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Un problème connu depuis plus de 10 ans
Les responsables affirment au Journal qu’ils ont pris connaissance de cette capacité “depuis qu’ils l’ont observé en 2009 dans les premiers équipements 4G” sans toutefois préciser si cet accès était activement utilisé ou non. Il est ironique pour le gouvernement américain de dénoncer une backdoor, celui-ci en exigeant une auprès d’Apple pour accéder aux téléphones de ses clients. Apple a toujours maintenu, à raison, qu’une backdoor n’est pas réservée qu’aux “gentils” et que des acteurs malveillants pourraient tout aussi bien finir par la trouver et en profiter.
Le gouvernement chinois n’en saurait rien
Un responsable américain a déclaré au Journal que “Huawei ne divulgue pas cet accès secret à ses clients sur le sol national, ni aux agences de sécurité nationale“. Huawei a contesté les dernières allégations, assurant qu’elle “n’a jamais fait et ne fera jamais rien qui compromettrait ou mettrait en danger la sécurité des réseaux et des données de ses clients“. Il n’est pas impossible que les agences de sécurité américaine aient découvert la porte dérobée en voulant l’exploiter elle-même. On en saura plus dans les jours à venir.