Hayabusa-2 : une sonde japonaise en route pour bombarder un astéroïde
La sonde japonaise Hayabusa-2 va être lancée pour bombarder l'astéroïde 1999 JU3 en 2018. Objectif : en rapporter des poussières en 2020.
L’événement devait avoir lieu dimanche, mais les conditions météorologiques en ont décidé autrement. C’est finalement mercredi à 5h22 heure française, si le temps le permet, que l’agence spatiale japonaise Jaxa lancera sa sonde Hayabusa-2 à l’assaut de l’astéroïde 1999 JU3.
Au programme, un voyage aller-retour de 6 ans qui a pour but de ramener de l’espace des poussières du sous-sol de cet astéroïde long d’un peu moins d’1 kilomètre. Comment ? Voici le détail de ce périple.
2014-2018 : rendez-vous avec l’astéroïde et bombardement
Une fois séparée de son lanceur, la fusée H-2A, Hayabusa-2 partira à la rencontre de 1999 JU3. Et c’est un contact bien particulier qui attend le corps céleste. Dans un premier temps, l’approche sera classique, puisque la sonde, explique Jaxa, “observera toute sa surface à l’aide d’instruments de télédétection”. Ensuite, à l’instar de Philae sur la comète Tchouri, 3 robots-rovers baptisés Minerva 2 et un atterrisseur Mascot seront envoyés à sa surface pour l’analyser.
Mais c’est ensuite que la mission devient exceptionnelle, puisque la sonde larguera un impacteur de 2 kg à la surface avant de partir se cacher derrière 1999 JU3 pendant que la bombe explose. Un cratère de plusieurs mètres sera alors formé, et la sonde n’aura “plus” qu’à se poser et récolter les poussières.
2018-2020 : retour sur terre pour Hayabusa-2
Une fois les échantillons bien en place dans la capsule, la sonde devra revenir sur Terre livrer le résultat de sa mission. Les ingénieurs chargés de ce projet au sein de l’agence spatiale japonaise expliquent l’intérêt scientifique revêtu par ces poussières : “Cette mission de recueil de matières primitives a le potentiel de révolutionner notre compréhension des conditions de formation des planètes”.
En juin 2010, la précédente mission Hayabusa avait déjà réussi à accoster Itokawa, un autre astéroïde auquel la sonde avait arraché quelques poussières. Mais cette fois, l’espoir est plus grand car 1999 JU3 pourrait contenir du carbone, voire de l’eau. Et donc, des molécules identiques à celles ayant conduit à la vie sur Terre.