Greffes de neurones pour réparer le cerveau: ça marche !
Une équipe scientifique franco-belge a réussi des greffes de neurones chez des souris : des perspectives encourageantes chez l'Homme ?
L’équipe de scientifiques dirigée par Afsaneh Gaillard, chercheuse à l’Université de Poitiers(Vienne), vient d’annoncer des résultats impressionnants concernant des expériences réalisées sur des souris. Cette équipe a en effet tenté de réaliser des greffes de neurones dans le cerveau lésé de souris de laboratoire et ces expérimentations se sont soldées par un joli succès.
Greffes de neurones : oui, on peut réparer le cerveau !
Pour le commun des mortels, un cerveau, ça ne se répare pas. Une fois des dégâts survenus sur les connexions neuronales, c’est irréversible. Et pourtant ! Voici ce que déclare Afsaneh Gaillard : ” Pendant longtemps on a cru que le cerveau était un organe figé, qui n’évoluait plus une fois lésé. Depuis dix ans le discours a changé. Avec nos chercheurs, nous travaillons sur les souris depuis trois ans. Nous voulions des modèles animaux qui miment les maladies (lésions traumatiques, Parkinson…) pour voir si nous pouvions les réparer en greffant des neurones dérivés de cellule souche.”
Le cerveau de souris a donc été endommagé au niveau du cortex visuel et diverses expériences ont été réalisées. Des cellules souches issues d’embryons de souris ont été cultivées puis greffées. La greffe ne peut fonctionner que si les cellules encore non différenciées évoluent vers le type désiré de cellules, ici des neurones propres au cortex visuel de la souris. Les bonnes cellules ont été greffées et les premiers résultats ont pu être observés après 6 mois de suivi. Les cellules se sont bien développées et de nouvelles connexions neuronales se sont créées, réactivant ainsi peu à peu la zone cérébrale précédemment lésée.
Quels espoirs chez l’Homme ?
Les résultats obtenus par cette équipe de chercheurs sont très prometteurs. On peut réparer le cerveau chez la souris. Selon Afsaneh Gaillard, la greffe avait fonctionné chez 61% des souris mais ces résultats ont également montré l’apparition de tumeurs cérébrales sur 13% des greffons, tumeurs liées à la mauvaise différentiation des cellules greffées. Il faut donc aller plus loin dans la recherche et affiner les techniques pour obtenir toujours de meilleurs résultats.
Afsaneh Gaillard espère pouvoir travailler maintenant avec des neurones adaptés aux zones motrices du cerveau et prévoit de passer à des expérimentations sur des animaux plus proches de l’Homme, comme les singes. Ce sont beaucoup d’étapes à franchir avant de songer aux applications chez l’Homme mais les perspectives sont tellement attirantes que la recherche va sûrement s’accélérer dans un avenir proche, suite à ces excellents résultats.