Google entre dans le milieu des jeux vidéo avec Stadia
Le géant américain du web veut rendre accessibles les jeux vidéo à tout le monde avec sa plateforme dédiée au cloud gaming.
Le futur du jeu vidéo n’est donc pas dans une console pour Google, mais dans le cloud gaming et plus précisément dans ses data centers éparpillés un peu partout dans le monde. Avec Stadia, la firme de Mountain View veut offrir aux joueurs une configuration ultra-performante qui peut évoluer facilement et rapidement afin de suivre les nouvelles tendances et surtout les nouvelles technologies. Ainsi, pour jouer (et streamer) en 4K à 60fps avec le HDR activé (et son surround) dès son lancement dans le courant de l’année 2019 (USA, Canada, Royaume-Uni, Europe), la plateforme cloud gaming de Google embarquera un CPU personnalisé x86 à 2,7 GHz avec AVX2 SIMD et 9,5 Mo de mémoire cache L2+L3, un GPU AMD personnalisé avec de la mémoire HBM2 et 56 unités de calcul pour un total de 10,7 TéraFLOPS (plus que la PS4 Pro de Sony et la Xbox One X de Microsoft), 16 Go of RAM avec des performances pouvant monter jusqu’à 484 Go/s, un stockage SSD dans le cloud et un software next-gen optimisé pour le cloud.
This morning at #GDC2019 we unveiled @GoogleStadia: together with the game community of players, viewers and developers, we can create a new games experience powered by the best of Google and built for everyone https://t.co/RDsucuvIcM pic.twitter.com/aRoCwwAkVg
— Sundar Pichai (@sundarpichai) March 19, 2019
Du jeu instantané dans le cloud accessible sur n’importe quel écran et n’importe où (même un simple lien sur les réseaux sociaux, le Play Store ou Gmail), c’est la vision du jeu vidéo de demain pour Google et sa plateforme Stadia. Pas de patch à installer et aucune mise à jour à télécharger, les joueurs pourront lancer un jeu sans attente sur les smartphones, les tablettes, les PC, les laptops ou encore les téléviseurs équipés de Chromecast. Si Phil Harrison et Sundar Pichai ne sont pas véritablement entrés dans l’ensemble des détails techniques, une connexion Internet haut débit est plus qu’obligatoire pour avoir accès dans de bonnes conditions à Google Stadia. A noter que les données entre le client et le serveur passeront directement par les infrastructures de la société californienne de Larry Page et Sergey Brin afin d’assurer une sécurité totale de ces dernières : “pas de triche, pas de piratage”.
Les fonctionnalités de Stadia, la plateforme cloud gaming de Google
- Cross-Play : toutes les plateformes sont compatibles avec Stadia (pour peu que les éditeurs/constructeur l’acceptent), tout comme les sauvegardes et la progression des joueurs
- Stream Connect : du multijoueur en écran partagé
- State Share : partager une partie précise et son contenu (inventaire, position, vie, affrontement contre un boss, état d’un monde, en pleine course-poursuite, …) à un ami ou des joueurs sur les réseaux sociaux via un code
- Crowd Play : rejoindre la partie d’un streameur sur YouTube
- Assistant Google : demander de l’aide durant une partie, permet de regarder une solution en vidéo sans changer d’écran
- Style Transfer ML : outil de machine learning permettant d’appliquer le style artistique d’une image en temps réel dans un jeu
Pour faciliter le développement des jeux, Stadia tourne sous le système d’exploitation open source Debian GNU/Linux, sachant que son interface de programmation Vulkan permet d’avoir accès à du cloud gaming en natif. Les développeurs auront d’ailleurs accès aux meilleurs outils du marché, comme Unreal Engine, Unity, Havok, RenderDoc, Visual Studio, LLVM, AMD RadeonTM2 GPU Profiler, IncrediBuild, UmbraTM 3, FaceFX, Intelligent Music Systems ou encore Simplygon, pour exploiter au mieux leurs visions créatives.
Une manette Google qui rend hommage au Konami Code
Si toutes les manettes et le bon vieux clavier-souris sont compatibles avec Google Stadia, le membre du GAFAM (les cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique) a aussi eu la bonne idée de produire un contrôleur proche de ce que fait la concurrence. En plus de pouvoir se connecter directement en Wi-Fi au centre de données de la plateforme, celui-ci propose un bouton pour partager des captures d’écran et vidéos en 4K et un autre pour utiliser l’Assistant Google avec l’aide d’un microphone intégré. Une prise Jack est également présente. Enfin, le plus marquant reste quand même la présence du célèbre Konami Code (↑ ↑ ↓ ↓ ← → ← → B A), un des cheat codes les plus connus dans la communauté du jeu vidéo, au dos de la manette.
Stadia Games and Entertainment, le premier studio first party de Google
Brièvement durant la conférence de Google pour la Game Developers Conference 2019, Jade Raymond a révélé l’existence de Stadia Games and Entertainment, une structure dédiée à la création d’exclusivités pour la plateforme Stadia. Alors que plus de 100 développeurs possèdent actuellement un kit de développement, Google a quand même officialisé des partenariats avec Ubisoft (Assassin’s Creed Odyssey, cobaye du Project Stream), id Software (Doom Eternal en 4K à 60fps), 2K Games (NBA 2K pour exploiter le Crowd Play), Square Enix (Rise of the Tomb Raider, mise en avant via une démo exploitant l’Assistant Google), Q-Games (exclu utilisant la fonction State Share) et Tequila Works (développe plusieurs titres avec Style Transfer ML).
Welcome to #Stadia, an all-new way to play from @Google. Coming in 2019. pic.twitter.com/Hlj0fVw3zC
— Stadia (@GoogleStadia) March 19, 2019
Google n’a malheureusement pas dévoilé de prix concernant son service pour le moment, mais donne rendez-vous d’ici cet été (pendant l’E3 2019 ?) pour en savoir plus.