Google de nouveau accusé de pratiques anticoncurrentielles avec Android
L‘Open Internet Project (OIP) a annoncé avoir déposé une plainte à l’encontre du géant de l’internet. Le groupe de pression accuse l’entreprise américaine d’obliger les constructeurs de téléphones à préinstaller ses produits en exclusivité.
C’est une affaire qui rappelle fortement les attaques européennes contre Microsoft pour avoir installé son propre moteur de recherche par défaut son produit Windows. C’est au tour de Google de faire face à des accusations similaires au travers d’Android. L’OIP, qui est supporté par des entreprises européennes, entend représenter les consommateurs et les acteurs du digital auprès de la commission européenne.
Vers un monopole du secteur
Le groupe de pression, qui milite pour l’internet neutre et les bonnes pratiques dans le secteur, dénonce la difficulté pour le consommateur de changer de moteur de recherche sous Android. Il dénonce aussi de devoir imposer aux constructeurs d’installer leur système dans la barre de recherche ou dans la reconnaissance vocale ainsi que sur le navigateur Web. L’OIP accuse la firme californienne d’user de sa position afin d’assurer que les constructeurs ne développent leur propre fork (modification de logiciel) à partir d’Android.
Selon l’association de défense de l’internet neutre, la célèbre firme utiliserait tous ces moyens pour étouffer la concurrence à tous les échelons de la production et empêcher l’innovation. Tout comme les affaires qui ont secoué Microsoft par le passé, le danger serait d’arriver à une situation de monopole sur toute la chaîne. C’est précisément ce que veut éviter l’association du numérique en se tournant vers les institutions européennes.
De plus en plus de plaintes
L’association rappelle que 90% des consommateurs européens utilisent le moteur de recherche du géant, ce qui porte atteinte à la neutralité et la diversité de l’information puisque la firme décide des résultats des recherches qui importent quel que soit le sujet. La compatibilité et l’omniprésence des applications est un avantage pour l’expérience du consommateur mais l’empêche d’accéder a d’autres modèles. En effet, les applications Google dominent dans la cartographie, la boutique d’applications et multimédia, la recherche internet ou les vidéos.
La commission européenne avait déjà partagé ses inquiétudes sur le sujet et avait confirmé les infractions en avril 2016. Le géant Alphabet a, pour sa part, affirmé, en novembre dernier, qu’aucun fabricant n’a l’obligation d’installer ses applications et que rien n’empêche les entreprises de la téléphonie de créer leur propre fork d’Android. Cependant, l’entreprise de la Silicon Valley est de plus en plus attaquée autour du globe et pourrait avoir à payer des condamnations coûteuses. Ces procédures pourraient aboutir dans quelques années. Aussi, Eric Leandri, président de l’OIP a confié, lors d’une conférence de presse, que ces initiatives étaient nécessaires pour maintenir le géant du numérique sous pression concurrentielle afin qu’il développe mieux ses produits.