Edward Snowden ne pourra pas percevoir d’argent aux États-Unis pour son livre
Le lanceur d'alerte américain qui a publié une autobiographie en septembre n'a pas demandé selon un juge l'autorisation d'évoquer des affaires relatives à la CIA et la NSA, conformément à des accords qu'il avait signé. Sa maison d'édition est elle aussi attaquée.
Le lanceur d’alerte Edward Snowden à qui l’on doit les révélations les plus importantes de cette décennie sur la surveillance globale, ayant notamment dénoncé les programmes PRISM et XKeyscore opérés conjointement avec les services de renseignements britanniques (GHCQ), canadiens (GSEC), australiens (DSD) et néo-zélandais (GCSB) est toujours persona non grata sur le sol américain, considéré comme un traître à sa patrie par l’administration. Réfugié politique en Russie depuis 2013, l’informaticien gagne son pain grâce notamment à des interviews mais comptait aussi sur la publication de son autobiographie, Permanent Record (Mémoire Vives), par la maison d’édition MacMillan pour toucher davantage de recettes. Un juge américain a cependant décidé que puisque Snowden n’a pas fait de demande d’autorisation de révélations d’informations auprès de la NSA et de la CIA, où il avait signé des accords de non-divulgation, il lui est interdit d’en récolter les recettes.
Les recettes accaparées par le gouvernement
Le juge fédéral Liam O’Grady dans une décision de 14 pages explique que “La publication par Snowden de Permanent Record sans soumission préalable à son examen a violé l’accord de secret de la CIA et de la NSA et les obligations fiduciaires qui en découlent,” a écrit le juge fédéral Liam O’Grady dans sa décision de 14 pages. Selon les déclarations du gouvernement, Snowden a signé trois accords de secret avec la CIA en novembre 2005, août 2006 et avril 2009. Il a également signé trois accords de secret avec la NSA en juillet 2005, mai 2009 et mars 2013. “Tous ces accords étaient sans équivoque“, selon le juge, “et exigeaient que Snowden obtienne un examen avant la parution du livre“.
Un examen préalable ? Une “farce” selon un avocat
Le lanceur d’alerte aurait-il du soumettre son autobiographie dénonçant les machinations des services de surveillance à ces mêmes services pour examen préalable ? L’avocat des libertés civiles de l’ACLU Brett Max Kaufman en doute : “C’est une farce de croire que le gouvernement aurait examiné le livre de M. Snowden ou tout autre document qu’il a soumis de bonne foi. Pour cette raison, M. Snowden a préféré risquer ses futures redevances plutôt que de soumettre son parcours à une censure gouvernementale.“