Des tsunamis magnétiques sont responsables de la dérive du pôle nord
On en sait plus sur le déplacement rapide du pôle nord magnétique et la raison se situe effectivement dans les entrailles de notre planète.
Deux chercheurs ont donné des éléments de réponse pour comprendre pourquoi le pôle Nord magnétique se déplaçait rapidement. Ils ont ainsi modélisé les phénomènes extrêmes qui se produisent à l’intérieur de la Terre, plus particulièrement au sein du noyau de métal liquide.
Un pôle Nord magnétique qui se déplace à cause de tsunamis
On sait déjà depuis longtemps que le champ magnétique terrestre est essentiel à la vie humaine. Il agit en effet comme rempart qui détourne les particules chargées qui attaquent la Terre de manière continue. Sans ce bouclier, notre ADN serait endommagé en seulement quelques mois. Ce magnétisme terrestre puise sa source dans les entrailles de notre planète.
Sa manifestation à la surface se traduit par des lignes du champ partant du pôle Sud pour aller converger vers le pôle Nord. Les scientifiques cherchent à comprendre la complexité des mouvements de ce fluide, qui ne sont pas homogènes ni dans le temps ni dans l’espace.
Ainsi, les pôles magnétiques se sont déplacés durant des années au rythme de quelques dizaines de kilomètres par an, mais depuis la fin des années 1960 on assiste à des accélérations spectaculaires, ce qui a surpris les chercheurs.
Des phénomènes extrêmes qui se déroulent dans les entrailles de la Terre
Les chercheurs Julien Aubert et Christopher Finlay ont publié une étude dans Nature Geoscience qui éclaire ce processus complexe. Pour eux, « Les lignes de forces du champ magnétiques sont comme des cordes vibrantes d’un instrument de musique ».
« Lorsqu’on intègre dans un même modèle la convection lente et la convection rapide du métal fondu dans le noyau, on produit naturellement des oscillations de ces cordes sur des périodes courtes, inférieures à l’année. Ces ondes hydromagnétiques prennent de l’ampleur en arrivant à la surface du noyau, comme la vague du tsunami grandit en arrivant sur la cote ».
Et c’est alors « [qu’] on reproduit ces secousses géomagnétiques qui agitent les champs magnétiques à la surface de la Terre ». Cette découverte ne permettra pas pour autant de prédire les évolutions du champ magnétique en temps réel, dans la mesure où de nombreux phénomènes à des échelles très distinctes doivent être pris en compte.