De l’apogée au déclin : la chute de The Walking Dead

Image d'illustration. The Walking DeadAMC / PR-ADN
La série The Walking Dead, autrefois acclamée pour son intensité et ses personnages complexes, a connu une baisse notable d’audience et de critiques au fil des saisons. De nombreux fans s’interrogent sur les raisons de ce déclin progressif.
Tl;dr
- The Walking Dead a connu un pic historique à la saison 5, mais les téléspectateurs ont progressivement déserté à partir de la saison 7.
- Des changements de showrunners et une adaptation parfois maladroite des comics ont fragilisé la cohérence narrative.
- Les séries dérivées n’ont pas su maintenir l’attrait initial et la répétition du concept a fini par lasser le public.
Un géant de la télévision s’essouffle
Il fut un temps où The Walking Dead dominait le paysage télévisuel. Démarrée en 2010 sur AMC, la série a connu des débuts tonitruants, fédérant jusqu’à 17 millions de téléspectateurs lors du lancement de la saison 5, avec un intérêt rarement égalé par une fiction post-apocalyptique. Pourtant, cet engouement n’a pas résisté à l’épreuve du temps : dès la saison 7, les audiences chutent brutalement, et jamais plus le show ne repassera la barre des dix millions de fidèles.
Des origines ambitieuses mais mouvementées
À l’origine, The Walking Dead était déjà un succès dans les librairies, fruit du travail de Robert Kirkman, illustré d’abord par Tony Moore, puis par Charlie Adlard. L’adaptation télévisuelle s’appuie sur le talent de Frank Darabont, célèbre pour son adaptation de Les Évadés et son film The Mist, véritable laboratoire d’idées pour la série. Mais très vite, des tensions apparaissent : Darabont évincé après une première saison prometteuse, le show peine à retrouver une direction claire. Sous la houlette successive de Glen Mazzara puis Scott Gimple, le récit se cherche ; certains arcs majeurs issus des comics sont maladroitement traités, et la lenteur narrative finit par lasser.
L’invasion des spin-offs et ses limites
Face à ce phénomène initial, AMC multiplie les initiatives parallèles : talk-show Talking Dead, puis séries dérivées comme Fear The Walking Dead ou encore The World Beyond. Pourtant, aucune n’égale vraiment l’aura originelle. L’univers s’étend davantage que ne croît l’attachement des fans. Plusieurs projets sont encore annoncés autour de personnages-clés — Rick Grimes, Daryl Dixon ou Negan — mais ils peinent déjà à susciter un enthousiasme durable.
On pourrait croire que cette profusion rappelle le modèle des franchises policières américaines comme NCIS ou Law & Order, mais ici, la structure narrative n’aide guère : contrairement aux formats épisodiques classiques, suivre les péripéties en continu exige un investissement émotionnel que peu acceptent de renouveler éternellement.
L’usure du concept et fatigue du public
Progressivement, un constat s’impose : alors que chaque nouveau spin-off prolonge artificiellement une histoire dont l’énergie semble tarie, la formule s’essouffle. Même lorsque Fear The Walking Dead tente d’explorer les débuts de l’apocalypse sous un autre angle géographique ou temporel, elle finit par rejoindre les travers narratifs du vaisseau-mère — jusqu’à brouiller toute promesse de renouveau.
Pourquoi continuer à suivre ces survivants quand leur sort paraît scellé par une mécanique répétitive ? La surenchère de morts choc a fini par anesthésier le suspense initial — une dynamique fatale pour une saga qui misait tout sur l’attachement aux personnages et la tension constante.
Au final, peut-être que rien ne pouvait empêcher cette érosion : toute épopée a ses limites — et celle-ci aura marqué son époque avant d’entrer lentement dans l’histoire sérielle.