Ces deux chefs-d’œuvre issus d’une saga culte de science-fiction ont pourtant échoué au box-office

Image d'illustration. E.T. L'ExtraterrestreUniversal Pictures / PR-ADN
Malgré leur statut de chefs-d’œuvre reconnus dans l’univers de la science-fiction, ces deux films issus d’une franchise emblématique n’ont pas rencontré le succès commercial attendu lors de leur sortie en salles.
Tl;dr
- Blade Runner et sa suite : échecs commerciaux, chefs-d’œuvre cultes.
- Critiques unanimes malgré des recettes box-office décevantes.
- Le public préfère souvent les franchises grand public au cinéma SF exigeant.
L’échec commercial d’un film devenu culte
En 1982, alors que le cinéma fantastique connaît un essor sans précédent avec le raz-de-marée familial de E.T. the Extra-Terrestrial, un tout autre destin attend deux films désormais emblématiques du genre : The Thing de John Carpenter et surtout Blade Runner. Malgré des réalisateurs acclamés – Carpenter et Ridley Scott, déjà auréolé du succès d’Alien –, leurs œuvres sombrent dans l’indifférence du public à leur sortie.
Naissance d’une légende de la science-fiction
Pourtant, l’histoire n’a pas retenu ces premiers revers. Dans le sillage de son thriller spatial glaçant, Ridley Scott ose avec Blade Runner un pari esthétique et philosophique inédit : transposer le film noir dans un univers futuriste oppressant, où l’officier Rick Deckard (Harrison Ford) doit traquer des androïdes en quête d’humanité. Cette plongée dans la psyché humaine, portée par un final aussi troublant que bouleversant (le fameux monologue de Roy Batty incarné par Rutger Hauer), laisse pourtant le public froid. La concurrence féroce de productions phares comme E.T. ou Star Trek II: The Wrath of Khan, mais aussi la nature cérébrale et mélancolique du film, expliquent en partie cette déconvenue. Un constat paradoxal quand on sait aujourd’hui combien l’influence visuelle et narrative de ce chef-d’œuvre est incontestable.
Lente reconnaissance et retour raté au box-office
Il faudra attendre plusieurs années et moult versions – Workprint, Director’s Cut, Final Cut – pour que la critique comme les spectateurs réhabilitent pleinement le film. Avec ses scores quasi parfaits sur Rotten Tomatoes (89 % critiques ; 91 % public), il s’impose comme une référence absolue du genre. Et pourtant… L’histoire semble se répéter en 2017 : confiée à Denis Villeneuve, la suite tant attendue, Blade Runner 2049, reprend les mêmes ingrédients (réflexions sur l’humanité, esthétique soignée, retour de Deckard) tout en ajoutant une nouvelle étoile au casting, Ryan Gosling. Malgré des critiques dithyrambiques (88 % sur Rotten Tomatoes), le film peine à séduire au-delà d’un cercle d’initiés – handicapé sans doute par sa durée ambitieuse (près de trois heures) et un budget conséquent avoisinant les 185 millions de dollars.
Sci-fi exigeante face aux franchises populaires
La tendance ne date pas d’hier : sans l’appui d’un univers partagé ou de licences reconnues, même les plus grands cinéastes peinent à imposer une science-fiction plus introspective auprès du grand public. Il suffit pour s’en convaincre de constater :
- The Thing, autre échec initial devenu culte ;
- L’audience massive drainée par des films familiaux tels qu’E.T..
Pour autant, les deux volets signés « Blade Runner » demeurent inclassables, précieux et indémodables – véritables balises dans l’histoire du cinéma SF.