Avec Cellebrite, plus besoin d’Apple pour déverrouiller un iPhone
La société israélienne Cellebrite, spécialisée dans les outils forensiques, a annoncé sa capacité à pénétrer n'importe quel iPhone ou iPad et qu'elle ne communiquera pas à Apple la faille exploitée pour contourner les sécurités de la firme de Cupertino.
Concrètement, cette faille offre un moyen de passer outre les protections des iPhone et iOS, un déverrouillage est donc désormais possible ou contournable, sans avoir à passer par Apple. On se souvient tous du bras de fer qui s’était joué entre le FBI et Apple dans l’affaire de San Bernardino, où la firme de Cupertino refusait de débloquer l’iPhone du terroriste.
Pour récupérer les données d’un iPhone, plus besoin d’Apple
Jeremy Nazarian, directeur marketing de Cellebrite, explique que l’entreprise a le devoir moral d’offrir aux autorités un moyen de protéger la population et annonce qu’il ne partagera pas avec Apple, la faille qu’il a découvert et qui lui permet de prendre la main sur l’intégralité des iPhone du marché, y compris les derniers iPhone 8 ou iPhone X.
Jeremy Nazarian justifie sa décision en indiquant : “Il s’agit ici d’un impératif de sécurité publique. Ces possibilités répondent aux homicides, aux crimes contre des enfants, aux trafiquants de drogue, à toutes les menaces d’importance pour la sécurité des communautés“.
Le directeur marketing de Cellebrite ajoute : “Nous éprouvons une obligation à l’égard de ceux qui remplissent des missions de sécurité publique pour leur garantir que ces possibilités sont préservées, autant que possible“.
Ce n’est pas comme un système d’écoute… cela nécessite un accès physique au téléphone
Cellebrite n’entend pas partager avec Apple sa découverte d’un moyen de passer outre les protections des derniers iPhone et iOS et ce pour des questions de sécurité publique. Notons que Cellebrite facture 1500 dollars chaque intervention, pour que les policiers de plus de 250 pays puissent accéder aux données d’un iPhone, lors d’une enquête.
Cellebrite explique d’ailleurs qu’il ne s’agit pas d’un outil d’espionnage de masse et que pour réaliser une intervention sur un appareil, il est nécessaire de disposer du smartphone physiquement et qu’un mandat de justice soit présenté. L’entreprise tue d’ailleurs l’argument de “et si l’outil tombe entre les mains de régimes dictatoriaux ?” en arguant : “Ce n’est pas comme un système d’écoute… Ça nécessite un accès physique. Ce n’est pas comme quelqu’un qui écouterait votre iPhone par dessus votre épaule. Il faut qu’il soit fourni dans le cadre d’une enquête ou d’un dossier. Il n’y a rien d’inhérent à cette technologie qui puisse conduire à des abus“.