Cats : le réalisateur envoie une version corrigée du film aux cinémas
Devant les critiques acerbes dévoilées après la fin de l'embargo, Tom Hooper dépêche une édition revue et corrigée aux cinémas américains, alors même que le film est en cours de distribution dans les salles obscures. Une première dans l'histoire du cinéma.
Tom Hooper avait jusqu’aujourd’hui une bonne réputation en tant que réalisateur, notamment parce qu’il était aux commandes du Discours d’un roi avec Colin Firth qui a remporté quatre Oscars. Les studios hollywoodiens n’étaient donc pas frileux quand à lui confier un budget de 100 millions de dollars pour réaliser une adaptation de Old Possum’s Book of Practical Cats du dramaturge T.S. Eliott, déjà porté sur la scène à Broadway par Andrew Lloyd Webber. Le film donne à voir un casting d’ensemble de qualité avec Idris Elba, Ian McKellen et Judi Dench, quand d’autres acteurs sont habituellement plus à l’aise dans d’autres mediums, notamment Taylor Swift et Jason Derulo. Les critiques de la presse spécialisée sont univoques : le film, auparavant pressenti comme favori des Oscars, est désormais bon pour remporter plusieurs Razzia Awards.
Plus un four qu’un film
À l’heure actuelle, le film est noté 32/100 sur l’aggrégateur de critiques Metacritic, C+ sur CinemaScore qui relève les audiences et 18% « fresh » sur RottenTomatoes. Cats fait énormément appel aux images de synthèse pour anthropomorphiser ses chats aux visages des acteurs, d’où un budget très important, mais le film n’a rapporté que 6,5 millions de dollars après son weekend d’ouverture, qui reste un indice phare des projections possibles de performances d’un long-métrage. Pour tenter de corriger le tir, Tom Hooper a « mis à jour » sa dernière œuvre et Universal Pictures la rend disponible en version téléchargeable dès aujourd’hui. Les cinémas dans l’incapacité de télécharger se verront envoyer un nouveau disque dur.
Un patch de dernière minute
Selon Engadget, cette version ne rallonge pas d’une seule seconde le film, mais corrige seulement quelques soucis esthétiques. Tom Hooper s’était précipité pour que le film soit prêt à temps pour sa première projection le 16 décembre, mais cela n’aurait pas correspondu à ses désirs. Si les Director’s Cut sont courantes et la meilleure façon d’apprécier un film, cette approche de retouches alors que le film est en diffusion fait penser aux correctifs Day One dont nous a habitué l’industrie du jeu vidéo. Une pratique qui, nous l’espérons, ne se généralisera pas.