Boeing plaide coupable de complot pour éviter le gouvernement américain
Les accusations découlent de deux catastrophes aériennes mortelles qui ont coûté la vie à 346 passagers.
TL;DR
- Boeing plaide coupable d’une conspiration pour tromper le gouvernement américain.
- Il devra payer une amende de 487,2 millions de dollars et investir en sécurité.
- Critiques relatives à l’insuffisance du deal pour les victimes des crashs.
Boeing plaide coupable
Le géant de l’aéronautique, Boeing, a passé un accord avec le Département de la Justice américain (DOJ), selon lequel il plaide coupable d’une « conspiration pour tromper le gouvernement américain » suite à deux crashs mortels en 2018 et 2019. Ces accidents tragiques ont coûté la vie à 346 personnes.
Violation de l’accord initial
En mai dernier, le DOJ avait informé que Boeing avait violé un accord passé en 2021. Le constructeur américain s’était engagé à payer des pénalités, à verser des compensations et à mettre en œuvre des changements majeurs en matière de sécurité. Malgré ces engagements, un incident s’est produit quelques mois plus tôt où un panneau de cabine avait été arraché lors d’un vol d’Alaska Airlines à 16 000 pieds d’altitude. Le DOJ a proposé à Boeing un accord de plaider-coupable le 30 juin, lui laissant une semaine pour l’accepter ou se préparer à un procès.
Conditions de l’accord
Si le nouvel accord est approuvé par le tribunal, Boeing devra s’acquitter d’une amende de 487,2 millions de dollars. Une partie pourrait toutefois être couverte par des paiements effectués dans le cadre de l’accord initial. Par ailleurs, l’entreprise devra également investir au moins 455 millions de dollars dans la sécurité et la conformité au cours des trois prochaines années, avec une surveillance par un tiers désigné par le DOJ.
De vives critiques
L’accord a cependant été critiqué pour son insuffisance vis-à-vis des victimes des crashs. « Cet accord de faveur ne tient pas compte du fait que, en raison de la conspiration de Boeing, 346 personnes sont mortes », a déclaré Paul Cassell, avocat représentant certaines des familles. Quant au Federal Aviation Administration’s Aircraft Evaluation Group (FAA AEG), il a déterminé que la défaillance majeure résidait dans un système de l’avion qui s’était activé lors des vols. Deux pilotes techniques avaient dissimulé cette information à la FAA AEG deux ans avant le premier crash. Le nouvel accord, s’il est approuvé, marquerait la première nouvelle condamnation de Boeing en plusieurs décennies.