Des anciens modérateurs de Microsoft attaquent leur ex-employeur
Les modérateurs de contenus sont souvent confrontés à des images et vidéos violentes et choquantes. Traumatisés, deux employés de Microsoft portent plainte contre leur ex-employeur.
La modération de contenus peut être traumatisante à l’extrême. Cette modération est nécessaire et effectuée par des humains dans des services spécialisés au sein des hébergeurs, tels que Microsoft, Facebook, Google et autres. Deux anciens de chez Microsoft, qui occupaient ce poste, en sont arrivés à souffrir de stress post-traumatiques. Jugeant que leur employeur est responsable, pour n’avoir pas mis en œuvre des moyens pour les aider à gérer ce stress, ils se sont retournés contre lui.
Stress post-traumatique : deux anciens employés de Microsoft portent plainte
Jenry Soto et Greg Blauert faisaient partie de la « online safety team » de Microsoft, une équipe chargée d’éviter que des contenus violents et choquants, qui ont fait état d’un signalement, se retrouvent en ligne, dans les différents outils du géant américain. Ainsi toute la journée, ces employés étaient confrontés à des contenus « inhumains et répugnants », expliquent-ils, de la pédopornographie, des vidéos de meurtre, des « agressions sexuelles indescriptibles », de l’ « ultra-violence ».
Après des mois de ce régime, les deux hommes affirment souffrir de dépression et de stress post-traumatique. M. Soto indiquait avoir des « hallucinations visuelles », des « attaques de panique ». M. Blauert a des crises de stress post-traumatique qui se déclenchent à chaque fois qu’il croise un individu ressemblant, selon lui, à ceux aperçus sur les images et vidéos qu’il devait modérer. Un mal-être des deux hommes que Microsoft n’aurait pas pris assez au sérieux. Selon les ex-employés, la firme de Redmond est responsable de leurs troubles, ne leur ayant pas proposé de programme pouvant les aider à mieux gérer cette situation.
Microsoft se défend
Du côté de Microsoft, on affirme le contraire : « Microsoft prend au sérieux sa responsabilité de supprimer et de signaler les images pédopornographiques partagées sur ses services, tout comme la santé et la résilience des employés qui s’acquittent de cette tâche importante » indiquait ainsi le groupe dans un communiqué.
Les deux anciens employés réclament que leurs frais médicaux soient remboursés et la mise en place de mesures pour que les équipes de modération puissent bénéficier d’un programme de soutien psychologique sérieux.