Amazon Alexa conserve indéfiniment vos conversations
Une révélation qui fait craindre le pire aux associations de défense des libertés civiles.
En mai 2019, le sénateur démocrate américain Chris Coons adressait une lettre à Jeff Bezos afin d’en savoir plus sur la politique de traitement des données d’Amazon et notamment la conservation des enregistrements vocaux sur ses assistants connectés équipés d’Alexa.
Des informations conservées ad vitam æternam…
Brian Huseman, vice-président des politiques publiques d’Amazon, s’est attelé à répondre à la délicate question. Il affirme que l’entreprise américaine conserve non seulement les enregistrements vocaux et les transcriptions, mais qui plus est indéfiniment. Ces fichiers ne sont supprimés qu’à la requête de l’utilisateur.
Cette déclaration vient cependant contredire la récente affaire qui opposait certains parents à Amazon, l’édition Echo Dot Kids de l’assistant vocal rendant impossible la suppression des données car conservées dans des sous-systèmes. Lesdits parents devaient alors contacter le service client d’Amazon et demander la suppression totale du profil de leur enfant.
… Et partagées avec des tiers
Autre révélation qui n’a pas manqué de faire réagir les associations de défense de la vie privée : lorsqu’un utilisateur a recours à un services tiers, par exemple pour se faire livrer une pizza ou demander un VTC, les informations relatives au règlement de la commande sont conservées par Amazon Alexa et le service en question — de quoi constituer une liste complète des opérations financières d’un utilisateur.
Un réel problème selon le sénateur, qui relève que la façon dont ces données sont utilisés par les services tiers n’est pas clairement expliquée dans la lettre du vice-président des politiques publiques. Nul doute qu’Amazon devra expliciter plus en avant le détail de ces opérations.