Les accros aux jeux vidéo seraient plus réactifs mais distraits
Une étude américaine prouve que le cerveau des joueurs accros aux jeux vidéo fonctionne différemment de celui des joueurs plus occasionnels.
On sait que les jeux vidéo peuvent rendre certains joueurs rapidement accros. Une récente étude, publiée dans “Addiction Biology”, menée par des chercheurs américains, prouve que le cerveau de ces joueurs possède des connexions différentes de ceux qui sont moins accros.
Les joueurs accros aux jeux vidéo ont de meilleurs reflexes face au danger
Une équipe de chercheurs américains vient de publier les résultats d’une étude qui compare le cerveau de jeunes joueurs accros aux jeux vidéo à celui des joueurs plus raisonnables. Cette étude a été menée sur 186 garçons de 10 à 19 ans en Corée du sud.
Résultat : le cerveau des joueurs qui ne peuvent pas se passer des jeux vidéo possèdent des connexions que les autres joueurs n’ont pas. Les scientifiques ont observé chez les premiers cités une hyperconnexion neuronale entre certaines zones de leur cerveau. Cette hyperconnexion a des effets positifs et négatifs. Ainsi les joueurs invétérés se montreraient plus réactifs dans certaines situations, face au danger notamment mais en contrepartie ils auraient plus de difficulté à se concentrer et pourraient être victimes de pulsions difficilement contrôlables.
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont fait passer une IRM à 106 garçons de 10 à 19 ans, en attente de traitement contre l’addiction au jeu. Ils les ont ensuite comparé à celles de 80 joueurs ne présentant pas de trouble particulier. Une fois les IRM des 2 groupes analysées, les scientifiques ont découvert une connexion très forte entre le carrefour temporo-pariétal et le cortex préfrontal, deux zones qui favoriseraient la distraction.
Des phénomènes également observés en cas de schizophrénie
“On pourrait considérer la plupart de ces différences que nous observons comme des atouts avantageux. Cependant, les aspects positifs de ces connexions neuronales ne peuvent être séparés des problèmes qui se présentent avec“, déclarait le Dr Jeffrey Anderson, un maître de conférences en neuroradiologie à l’école de médecine de l’université de l’Utah (Etats-Unis).
Il ajoutait que des phénomènes similaires avaient été observés chez des personnes atteintes de schizophrénie, de trisomie 21 ou encore d’autisme. Un mystère reste cependant à élucider : est-ce le jeu vidéo qui modifie les connexions neuronales ou bien cette différence dans les connexions qui rend ces jeunes accros aux jeux vidéo ?